Batha, sans papier mort au cachot

Ce jeudi 2 mars, un homme originaire d'Azerbaidjan, détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem a été retrouvé mort. Une mobilisation a été organisée en sa mémoire et pour réclamer la fin de ces centres de détention.

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Action à Bruxelles same­di 04/03 Place de la Mon­naie, Bruxelles

Il nous appar­tient de veiller tous ensemble à ce que notre socié­té reste une socié­té dont nous soyons fiers : pas cette socié­té des sans-papiers, des expul­sions, des soup­çons à l’égard des immi­grés, pas cette socié­té où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécu­ri­té sociale, pas cette socié­té où les médias sont entre les mains des nan­tis, toutes choses que nous aurions refu­sé de cau­tion­ner si nous avions été les véri­tables héri­tiers du Conseil natio­nal de la Résis­tance. À par­tir de 1945, après un drame atroce, c’est une ambi­tieuse résur­rec­tion à laquelle se livrent les forces pré­sentes au sein du Conseil de la Résistance.

Sté­phane Hes­sel, extrait du livre Indi­gnez-vous ! (Indi­gène Éditions)

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Ce jeu­di 2 mars, un homme ori­gi­naire d’A­zer­baid­jan, déte­nu au centre fer­mé pour étran­gers de Vot­tem a été retrou­vé mort. D’a­près les infor­ma­tions dis­po­nibles, il est arri­vé à Vot­tem, après avoir été déte­nu dans autre centre fer­mé. Deux jours plus tard, il a vou­lu se muti­ler, ne sup­por­tant pas cette déten­tion. La réponse à cette situa­tion de détresse , et alors qu’il était bles­sé, a été de le mettre en iso­le­ment au cachot. C’est dans ce cachot qu’il a été décou­vert, mort le len­de­main matin.

Que s’est-il pas­sé dans ce cachot ? Nous ne le savons pas. Le par­quet est sur place. Mais ce que nous savons c’est que le cachot, c’est la pri­son dans la pri­son, l’isolement com­plet, un trai­te­ment inhu­main. Que cela peut empê­cher qu’un appel à l’aide, quelle qu’en soit la cause, soit enten­du, et pris en compte.
Nous vou­lons rap­pe­ler ce que sont les centre fer­més pour étran­gers, des machines à expul­ser. Pour pré­pa­rer ces expul­sions, il faut cas­ser la résis­tance des déte­nus, par l’enfermement, par la tor­ture psy­cho­lo­gique ; et si cela ne marche pas, on n’hésite pas à appli­quer une mesure d’isolement. Cet iso­le­ment est par­fois pro­lon­gé durant des semaines, dans une aile appe­lée “spé­ciale” au centre fer­mé pour étran­gers de Vot­tem. Nous avons maintes fois dénon­cé la mise en iso­le­ment de “rebelles”, ceux qui refusent tout sim­ple­ment une déten­tion illé­gi­time, mais aus­si de per­sonnes qui auraient en fait besoin d’un sui­vi médi­cal ou psy­chia­trique plu­tôt que d’êtres trai­tées de la sorte.

Voi­là les résul­tats concrets de la poli­tique mise en oeuvre par Théo Fran­cken qui consiste à fer­mer les fron­tières, et à expul­ser 1000 per­sonnes sup­plé­men­taires chaque année en aug­men­tant les déten­tions ! Bien­tôt ce seront des enfants qu’il pla­ce­ra à nou­veau dans des centres fer­més… et qui seront eux aus­si vic­times de maltraitances !

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