L’équipe de nettoyage du CHU Brugmann a mené cinq jours de grève pour faire entendre à la direction une situation généralisée de précarité dans laquelle ils sont maintenus consciemment.
Travailler avec un grade E, ce n’est plus tenable !
C’est avec un regret profond que nous constatons, qu’à ce jour, nos dirigeants et responsables politiques ne nous entendent pas. Cela fait des années que nous, personnel ouvrier des hôpitaux bruxellois, dénonçons avec nos organisations syndicales une situation généralisée de précarité dans laquelle on nous maintient consciemment.
Nous avions eu espoir que nos revendications légitimes aient été entendues ces derniers mois mais force est de constater qu’il n’en est rien. La déclaration de politique générale du nouveau gouvernement bruxellois ne dit mot sur les travailleurs à bas salaires dans la région. La direction des hôpitaux IRIS a confirmé ce 16 septembre qu’il n’existait pas de budget pour revaloriser nos petits salaires. Ça suffit !
Alors qu’en période pré-électorale, nombre de politiciens bruxellois disaient nous soutenir, nous devons tirer le malheureux constat qu’une fois cette période passée, les belles paroles se sont à nouveau envolées.
Est-ce nécessaire de rappeler que 15 % des habitants du pays ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté et que ce taux monte à 30 % à Bruxelles ?
Les travailleurs ont perdu en moyenne 1,7 % de pouvoir d’achat en 2016 – 2017. Le nombre de demandeurs d’emploi est de 515.000 personnes. La pension moyenne d’une travailleuse est de 882 euros, celle d’un travailleur de 1.182 €. Le baromètre socio-économique de la FGTB 2018 montre toute une série d’autres chiffres inquiétants. Cette réalité, nous n’en voulons plus !
Alors que le prix des loyers, de l’électricité, du gaz, de la nourriture et d’autres produits de première nécessité ne cesse d’augmenter, nous lançons haut et fort un cri d’alarme. Le nombre de travailleurs pauvres avec emploi augmente sans cesse. Tous les jours, nous vivons dans une galère inextricable. Nous voyons un par un nos collègues souffrir alors qu’au quotidien nous travaillons pour le public dans une institution de soins bruxelloise. Ça suffit !
Aujourd’hui, nous exigeons un salaire pour vivre et non pour survivre !
Ce 5 novembre, l’équipe du nettoyage du CHU Brugmann a décidé de partir en grève pour défendre ses droits et obtenir satisfaction à ses revendications légitimes. Nous avons décidé de lancer cet appel public en espérant que les responsables politiques acceptent finalement de négocier une réelle amélioration de nos conditions de travail et salariales. La balle est dans votre camp mais sachez que cette fois, nous sommes déterminés à être entendus !
Nous appelons aussi l’ensemble de nos collègues des autres hôpitaux, des communes et des CPAS qui vivent la même situation à nous rejoindre ce 5 novembre dans notre combat !
Nos revendications :
• Pour un passage immédiat du grade E vers le grade D
• Pour une revalorisation de tous les barèmes de 10%
• Pour un salaire minimum de 14€/heure ou 2.300 € brut par mois
• Pour du personnel supplémentaire afin de travailler dans des conditions acceptables
Une caisse de solidarité est aussi ouverte pour soutenir financièrement les travailleuses et travailleurs mobilisés. Chaque petit don sera le bienvenu et très important pour assurer une victoire à cette mobilisation : Versez sur BE09 0017 9484 5257
Communication : solidarité grève nettoyage Brugmann
« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant, ainsi qu’à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. » Article 23 de la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme