Un recommandé de la santé en lutte

Les dif­fé­rentes reven­di­ca­tions sont consul­tables sur le site www.lasanteenlutte.org et sur la page face­book « La san­té en lutte ».

> Envoyez vos témoi­gnages via email lasanteenlutte@gmail.com ou via mes­sage sur face­book. Racon­tez nous com­ment ça se passe dans votre ins­ti­tu­tion de soin !

> Une pro­blé­ma­tique sur votre lieu de tra­vail ? Contac­tez La san­té en lutte si vous dési­rez de l’aide pour vous orga­ni­ser, du ren­fort dans vos mobi­li­sa­tions, un relais média­tique ou quoi que ce soit qui pour­rait contri­buer à la lutte !

Une réa­li­sa­tion ZIN TV dans le cadre de la PVLS — Per­ma­nence vidéo des luttes sociales

Remise d’une lettre de reven­di­ca­tion au pré­sident du Conseil d’administration de la Rési­dence Porte de Hal

Une petite ving­taine de membres de la san­té en lutte ont remis une lettre de reven­di­ca­tion au pré­sident du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la Socié­té royale de phi­lan­thro­pie qui dirige la Rési­dence Porte de Hal.

« Pré­sident et membres du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la Rési­dence Porte de Hal,

Les tra­vailleurs de votre éta­blis­se­ment subissent des condi­tions de tra­vail inhu­maines, des man­que­ments légaux récur­rents, une ambiance nau­séa­bonde et un mana­ge­ment par la terreur.

Les horaires ne sont pas res­pec­tés, le cadre légal non plus ; les tra­vailleurs sont licen­ciés pour un oui ou pour un non ; les salaires impayés par­tiel­le­ment ou tota­le­ment ; les congés refu­sés ; les béné­voles expul­sés sans rai­son, avec inter­dic­tion de fran­chir à jamais le per­ron de l’établissement ; les com­pé­tences et tâches des tra­vailleurs remises sans cesse en ques­tion ; les absences non rem­pla­cées lais­sant le per­son­nel en place en très grande souf­france face à la charge de tra­vail ; etc. Tout cela ne manque éga­le­ment pas d’im­pac­ter la qua­li­té de vie des résidents.

L’en­semble des témoi­gnages, sans excep­tion, font appa­raitre que ces man­que­ments, la lour­deur du tra­vail, cette ambiance psy­cho­lo­gi­que­ment peu tenable et les dif­fé­rents cas de har­cè­le­ment rap­por­tés pro­viennent d’une seule et même ori­gine : la direc­trice de l’établissement. Celle-ci gère l’institution sans huma­ni­té ni consi­dé­ra­tion pour les tra­vailleurs et les rési­dents. À de mul­tiples reprises les tra­vailleurs ont cher­ché à dia­lo­guer avec la direc­trice afin d’améliorer les situa­tions pro­blé­ma­tiques, ils ont éga­le­ment aver­ti les membres du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion, sans aucun résultat.

Il est de votre res­pon­sa­bi­li­té, en tant que Pré­sident et membres du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la Rési­dence Porte de Hal, de veiller à ce que cette situa­tion soit réso­lue et, au vu de la gra­vi­té des faits et des man­que­ments, que la direc­trice soit empê­chée de nuire en étant écar­tée immédiatement.

Nous espé­rons que cela sera fait rapi­de­ment, dans un délai maxi­mum de 14 jours.
La san­té en lutte mène­ra des actions et sou­tien­dra les tra­vailleurs dans leur com­bat jus­qu’à obten­tion de la revendication.

Sin­cè­re­ment,
Des tra­vailleurs et La san­té en lutte. »

Témoignage N°1 : « La peur est omniprésente »

Je tra­vaille depuis des années à la Rési­dence Porte de Hal. Depuis tou­jours cette rési­dence a eu la répu­ta­tion d’être une des meilleures mai­son de repos de Bruxelles. Jus­qu’il y a peu c’é­tait un vrai plai­sir d’y travailler.
La Rési­dence Porte de Hal, ancien­ne­ment appe­lée « Hos­pice des aveugles » est une pro­prié­té de la Socié­té Royale de Phi­lan­thro­pie. Une socié­té qui a été fon­dée en 1828 sous l’im­pul­sion de la noblesse et la bour­geoi­sie bruxel­loise pour venir en aide aux plus pauvres. Il y a quelques années, le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la Socié­té Royale de Phi­lan­thro­pie, pré­si­dée aujourd’­hui par Patrick Par­men­tier et pré­si­dée à l’é­poque par la Com­tesse d’As­pre­mont Lyn­den, a nom­mé une nou­velle direc­trice à la Résidence.
 
Depuis l’ar­ri­vée de cette nou­velle direc­trice, l’am­biance a ter­ri­ble­ment chan­gé. La Rési­dence est deve­nue un lieu de tor­ture et de har­cè­le­ment ! La peur est omni­pré­sente, le per­son­nel est lit­té­ra­le­ment paralysé.
Le mana­ge­ment de la direc­tion nous laisse sciem­ment sans pro­cé­dure et sans balise, nous sommes éva­luées selon son humeur. Il existe très peu de pro­cé­dure et nous tra­vaillons au tâton­ne­ment, nous pal­lions les manques comme nous pou­vons. D’ailleurs les effec­tifs n’ont fait que dimi­nué depuis son arri­vée, les départs, licen­cie­ments et démis­sions ne sont pas rem­pla­cés. Les per­sonnes malades ne sont pas rem­pla­cées non plus. Ce qui fait que si nous sommes quatre à tra­vailler le matin et qu’une per­sonne est absente, celle-ci ne sera pas rem­pla­cée et nous devons faire le tra­vail de quatre à trois. Si on compte en plus le sous effec­tif, la charge est sou­vent très lourde.

Quand nous deman­dons des ren­forts ou des expli­ca­tions, quand nous posons des ques­tions ou inter­pel­lons la direc­tion pour des pro­blèmes, nous sommes qua­si sys­té­ma­ti­que­ment inju­riées, engueu­lées, voir licen­ciées. Les licen­cie­ment sont d’ailleurs très rapide. Pour un « oui » ou pour un « non » cer­taines de nos col­lègues ont été mises à la porte ! Pire, les délé­guées syn­di­cales sont har­ce­lées quo­ti­dien­ne­ment et deux ont déjà été virées ou pous­sées à la démis­sion. Le har­cè­le­ment est deve­nu une méthode de mana­ge­ment pour la direc­tion qui ne recule devant aucun scru­pule. Elle s’immisce même dans nos vies pri­vées afin d’exer­cer des pressions.

j’ai l’im­pres­sion que l’ob­jec­tif est de nous mettre dans un état de peur constant. Sans repère, sans balise, sans pro­cé­dure, sans échelle d’é­va­lua­tion, nous sommes à la mer­ci de son bon vouloir.

Nous n’a­vons donc jamais de réponse à nos ques­tions. La direc­tion nous main­tien dans l’i­gno­rance de tout. Nous n’a­vons pas de regard sur nos heures sup’, on nous change notre horaire quo­ti­dien­ne­ment sans notre accord, les chan­ge­ments opé­rés dans l’ins­ti­tu­tion se font de jour au len­de­main sans rien nous annon­cer,… bref j’ai l’im­pres­sion que l’ob­jec­tif est de nous mettre dans un état de peur constant. Sans repère, sans balise, sans pro­cé­dure, sans échelle d’é­va­lua­tion, nous sommes à la mer­ci de son bon vouloir.

Nous avons essayé plu­sieurs fois de com­mu­ni­quer, d’en­voyer des emails, de sai­sir le CESI, d’é­crire au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion mais rien n’y fait. La situa­tion reste inchan­gée, pire elle s’aggrave. Nous sommes toutes et tous en burn out, en dépres­sion, avec des troubles du som­meil, des idées sui­ci­daires ou autre. Nous venons tra­vailler la boule au ventre, l’an­goisse est omni­pré­sent… Quand j’entends mon télé­phone son­ner j’ai des crises de panique…

Nous n’a­vons plus les moyens de don­ner des soins cor­recte aux rési­dents… ce qui entraine un dan­ger pour eux.

En bref, ce mana­ge­ment et cette direc­trice est res­pon­sable d’une aug­men­ta­tion inquié­tante de la charge de tra­vail, de l’am­biance nau­séa­bonde, des conflits internes, de la dimi­nu­tion de la qua­li­té des soins et du manque de per­son­nel. Les familles des rési­dents ne sont pas dupes, la Rési­dence Porte de Hal n’est plus que l’ombre d’elle même. Nous n’a­vons plus les moyens de don­ner des soins cor­recte aux rési­dents… ce qui entraine un dan­ger pour eux.

Par ce témoi­gnage, j’ai­me­rais aler­ter l’o­pi­nion public, les familles des rési­dents, le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion et mes col­lègues. Nous devons chan­ger de direc­tion, elle est nocive pour le bien être et la vie du per­son­nel et des rési­dents. Si on conti­nue comme ça nous allons droit à la catas­trophe : dépres­sions, sui­cides et morts !

TÉMOIGNAGE N°2 : « Ne cédons pas à la division et à la peur, unissons nous pour faire bloc face aux menaces ! »

Le per­son­nel de la Rési­dence Porte de Hal a besoin de votre soutien.
La direc­tion a choi­si déli­bé­ré­ment de divi­ser pour mieux régner et elle y excelle ! Il faut l’arrêter !
Nous ne sommes pas par­faits mais nous avons tou­jours fait de notre mieux pour aider et sou­te­nir les familles qui nous fai­saient l’hon­neur de nous confier leurs proches. Nous conti­nuons encore aujourd’­hui à don­ner le meilleur de nous-mêmes, à res­ter pro­fes­sion­nels en toute cir­cons­tance, mais beau­coup d’entre nous sont réel­le­ment en souf­france, épui­sés, en dépres­sion, en burn out et en même temps, para­ly­sés par cette mani­pu­la­trice de haut vol mais on conti­nue d’a­van­cer et de croire en notre résidence.

Le per­son­nel de cette rési­dence est unique et excep­tion­nel, dévoué et com­pé­tent et les direc­tions pré­cé­dentes l’a­vaient bien com­pris et savaient valo­ri­ser nos com­pé­tences. La direc­trice d’aujourd’hui ne fait que nous divi­ser, détruire, humi­lier, rabais­ser, mena­cer… Les condi­tions de tra­vail actuelles (res­tric­tion maxi­male du per­son­nel, non rem­pla­ce­ment des malades…) nous com­pliquent ô com­bien nos tâches quo­ti­diennes ! Par­lons-en du per­son­nel en mala­die, le taux de mala­die “explose” lit­té­ra­le­ment et au lieu de se poser les bonnes ques­tions, elle nous envoie direc­te­ment chez le méde­cin contrôle. D’ailleurs, pen­dant la pre­mière vague du Covid où le gou­ver­ne­ment a auto­ri­sé le chô­mage tem­po­raire, dans toutes les mai­son de repos et cli­niques on deman­dait de l’aide, dans notre rési­dence la direc­tion a mis plein de col­lègues au chô­mage par sou­ci d’é­co­no­mie finan­cière. Un scandale !

Nous dénon­çons cette poli­tique de la ter­reur et les ten­ta­tives de pres­sions orga­ni­sées par la direction !
Ne cédons pas à la divi­sion et à la peur, unis­sons nous pour faire bloc face aux menaces ! 

TÉMOIGNAGE N°3 : « La situation se dégrade depuis des mois. Le personnel est à bout ! »

Je tra­vaille à la Mai­son de Repos. Depuis des mois main­te­nant, la situa­tion se dégrade pour les rési­dents et le per­son­nel. Le stress au tra­vail est ter­rible, et le per­son­nel fait face à des inti­mi­da­tions et du harcèlement.
Les prio­ri­tés de la direc­tion et du per­son­nel ne sont pas les mêmes. La direc­trice donne la prio­ri­té à l’argent au détri­ment du bien-être des rési­dents et du per­son­nel. En plus de se dés­in­té­res­ser de la qua­li­té des soins , elle n’est jamais cou­rant de ce qui se passe, pour la bonne et simple rai­son qu’elle n’est jamais pré­sente dans les services.

De plus, il y a une claire volon­té de sa part de divi­ser le per­son­nel, avec du favo­ri­tisme d’une part, du har­cè­le­ment de l’autre. La direc­tion tente aus­si d’avoir des infor­ma­tions sur cer­taines col­lègues pour les har­ce­ler. Cela a ins­tau­ré un cli­mat mal­sain de méfiance entre col­lègues, qui a un impact clair sur le moral et le phy­sique, nuit à la qua­li­té au tra­vail, et réduit la moti­va­tion du per­son­nel. On voit les mêmes atti­tudes face aux rési­dents et aux familles, avec des prises de déci­sions à la “tête du client”.

Beau­coup de col­lègues ont été mis au chô­mage pen­dant une longue période. D’autres ont été mis à la porte, avec des licen­cie­ments abu­sifs et des aug­men­ta­tions de la charge du tra­vail pour les autres. Cer­taines tâches ne sont plus faites.

Il y a aus­si un clair manque de com­pé­tence de la direc­tion, avec par exemple des erreurs de paie­ments. De plus en plus de tâches sont délé­guées ou sous-trai­tées. Des col­lègues sur­char­gés ne savent plus faire leurs tra­vail, car ils doivent sou­te­nir la direction.

La direc­tion refuse de com­mu­ni­quer avec nous. Les déci­sions sont prises sans nous et peuvent chan­ger à tout moment. Nous ne sommes pas non plus accom­pa­gnés dans ces chan­ge­ments, et il n’y a pas de sui­vi. On nous annonce des nou­veaux fonc­tion­ne­ments, et ensuite c’est “débrouillez-vous”.

Le per­son­nel est à bout, mais per­sonne ne veut affron­ter la direc­tion de peur de représailles.
Les rési­dents aus­si sont mécon­tents, mais n’osent rien dire de peur d’être ren­voyés. »

Contactez La santé en lutte

> Envoyez vos témoi­gnages via email lasanteenlutte@gmail.com ou via mes­sage sur face­book. Racon­tez nous com­ment ça se passe dans votre ins­ti­tu­tion de soin !

> Une pro­blé­ma­tique sur votre lieu de tra­vail ? Contac­tez La san­té en lutte si vous dési­rez de l’aide pour vous orga­ni­ser, du ren­fort dans vos mobi­li­sa­tions, un relais média­tique ou quoi que ce soit qui pour­rait contri­buer à la lutte !

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