Sabrina El Bakkali et Ouassim Toumi sont mort.e.s le 9 mai 2017 à la sortie du tunnel Bailli après une course poursuite avec la police.
Le 13 août 2021 (après 4 ans de procédure et d’enquête), la Chambre du Conseil de Bruxelles a estimé que les policiers impliqués devaient être inculpés pour homicide involontaire, ce qui est rare. En effet, la plupart des policiers responsables de morts dans ce type d’affaire ne sont presque jamais inculpés et la plupart sont toujours en fonction.
Mais le parquet a fait appel de cette décision en octobre 2021, ce qui voudrait dire que les auteurs de ce crime ne devront peut-être pas s’expliquer devant un tribunal. Ce mercredi 29 janvier, l’avocate générale a confirmé que l’ordonnance rendue par la Chambre du Conseil était correctement motivée mais a demandé à entendre encore une dernière fois les policiers avant de se prononcer définitivement sur l’ouverture ou non d’un procès.
La famille, les proches des victimes et les soutiens sont donc mobilisés pour réclamer un procès équitable et pour protester contre l’impunité policière de manière générale.
La chambre des mises en accusation a annoncé qu’elle rendra sa décision le 9 février prochain.
Dossier Sabrina et Ouassim : Une brèche dans l’impunité.
Aujourd’hui la Chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Bruxelles a pris la décision d’inculper les trois policiers responsables de la course poursuite qui a causée la mort de Sabrina et Ouassim.
Pour rappel, le 9 mai 2017, Ouassim roulait à moto. Sabrina était passagère. La police les ont poursuivis parce qu’ils n’auraient pas respecté la limite de vitesse et qu’ils n’auraient pas porté de chaussures adéquates. Une voiture s’est placée en travers de la route juste à la sortie d’un tunnel. Ouassim n’a donc pas pu voir cette voiture en sortant de ce tunnel. La collision inévitable a entrainé la mort de Sabrina et Ouassim.
La Chambre du conseil avait déjà décidé que la course poursuite était disproportionnée. Les policiers n’ont pas le droit d’entamer des poursuites dangereuses, mettant la vie de plusieurs personnes en danger, pour des infractions au code de la route qui peuvent être sanctionnées par des amendes.
Les conducteurs de la voiture qui poursuivaient directement la moto et le conducteur de la voiture qui a bloqué la sortie du tunnel devront maintenant répondre de leurs actes devant la Chambre des mises en accusation qui devra décider de leur renvoi devant le Tribunal correctionnel. Chaque étape de cette procédure épuisante pour la famille des victimes a été un succès mais le combat est encore long. La mobilisation est plus que jamais nécessaire.
Prochaine audience le 23 février 2022 à 10h00 au palais de Justice Place Poelaert.
Mis en ligne le 1 février 2022