La putophobie tue

Gathering Sex Workers : Stop Hypocrisy !

07.03 2021
13h00 - 14h00
Gare de Bruxelles-Nord

ZIN TV — PVLS — 2020

Cré­dits lec­ture texte vidéo : Ber­toulle Beau­re­bec, La Fronde

UTSOPI est une jeune asso­cia­tion, qui existe depuis le 15 Décembre 2015. C’est un col­lec­tif de tra­vailleuses et tra­vailleurs du sexe en Bel­gique, auto-orga­ni­sé, pour plus d’empowerment et d’autonomie. UTSOPI, c’est l’Union des Travailleu®ses du Sexe Organisé.e.s Pour l’Indépendance. Pour l’indépendance de nos vies, de nos corps, de nos choix.

 

Je suis salie de vos yeux qui ont sel­lé mon sort. Alors je res­te­rai pute, parce que je ne suis pas sale. Je suis puis­sante guer­rière. Je conti­nue­rai mon râle, pour ren­ver­ser vos regards mortifères.

Le 17 décembre est la jour­née inter­na­tio­nale de lutte contre les vio­lences faites aux TDS, cette jour­née est l’occasion de se rap­pe­ler, d’honorer tout.e.s celles et ceux parti.e.s trop tôt, mais aus­si de reven­di­quer et d’exiger : que les TDS soient entendu.e.s et respecté.e.s dans leurs Droits Humains, que les TDS puissent s’exprimer par elles/eux-mêmes, que les TDS aient une place dans le débat public, que cessent toutes les poli­tiques de cri­mi­na­lisation envers les TDS. Sans ça, les TDS conti­nue­ront alors à rem­plir les rubriques de faits divers de femmes et d’hommes magni­fiques, mort.e.s dans le plus mépri­sant des cynismes.

Le 28 sep­tembre 2020, une ordon­nance du bourg­mestre Phi­lippe Close a inter­dit l’exercice de la pros­ti­tu­tion sur l’ensemble du ter­ri­toire de la ville de Bruxelles sans que cette ordon­nance ne fasse l’objet d’une concer­ta­tion préa­lable avec les travailleur·ses du sexe (TDS) et les asso­cia­tions de ter­rain. Après la fer­me­ture des cafés, res­tau­rants et centres de bien-être, une inter­dic­tion des métiers de contact non médi­caux s’ap­plique éga­le­ment. Le tra­vail du sexe est inter­dit. Utso­pi, qui repré­sente les travailleur.se.s du sexe quel que soit leur genre ou leur ser­vice : en vitrines, bars à cham­pagne, en rue, à domi­cile, en salon de mas­sage, actrices/acteurs por­no, assistan.e.s sexuelles, opérateur.rice.s de télé­phone, webcameuses/webcameurs, escorts, domi­nantes et mas­ter professionnel.le.s, occa­sion­nel­le­ment ou à temps par­tiel, tou­jours en acti­vi­té ou non, fait par­tie des asso­cia­tions de lutte pour les droits des TDS, notam­ment en période de crise sanitaire.

Utso­pi a été créé en décembre 2015 par des tra­vailleuses et tra­vailleurs du sexe (TDS) de Bel­gique afin de s’exprimer elles-eux même sur leurs réa­li­tés, leurs choix et leurs reven­di­ca­tions. Ce pro­ces­sus est le liant qui per­met de rendre compte d’une réa­li­té plu­rielle où se côtoient les dif­fé­rences formes du tra­vail du sexe.

Cette ini­tia­tive s’origine dans le désire de sor­tir le tra­vail du sexe de la cri­mi­na­li­sa­tion et l’acquisition des droits sociaux rat­ta­chés au droit social. La créa­tion d’un sta­tut recon­nais­sant cette acti­vi­té et ses spé­ci­fi­ci­tés était essen­tiel et la période actuelle de pan­dé­mie nous en rap­pelle l’urgence.

Grand-e‑s oublié-é‑s des vic­times éco­no­miques et sociales de cette période les TDS sont accu­lé-e‑s à la pré­ca­ri­té et la pau­pé­ri­sa­tion va gran­dis­sante au sein de notre com­mu­nau­té. Aujourd’hui, une grande par­tie des TDS sont accu­lé-e‑s à choi­sir entre grande pau­vre­té (endet­te­ment, expul­sion, peu de cou­ver­ture des besoins essen­tiels, etc.) ou risques sani­taires. L’interdiction de l’activité sans contre­par­tie, contraint beau­coup d’entre elles et eux au tra­vail clan­des­tin expo­sé à la vio­lence, les menaces, les risques sani­taires et la répres­sion. Cette situa­tion démontre, une fois de plus, que la ges­tion « réa­liste » et « prag­ma­tique » du « phé­no­mène », n’est rien de plus qu’un pro­ces­sus de déni de ces situa­tions dramatiques.

La seule réponse d’une aide urgente ne pour­ra pas être satis­fai­sante et serait assi­mi­lable au cache sexe misé­ra­bi­liste. Le tra­vail du sexe est un tra­vail. En tant que tel il génère des flux moné­taires qui est réin­jec­té dans l’économie locale et, dans une éco­no­mie mon­diale, à l’échelle du monde. Les acteurs actrices et acteurs de l’économie reven­diquent l’accès aux espaces de mutua­li­sa­tion et de cou­ver­ture des risques qu’une telle période exacerbe.

Pen­dant la pre­mière crise du covid, UTSOPI a sou­te­nu et aidé
297 TDS
89 étaient sans documents
196 avaient des per­sonnes a charges
Et nous avons dis­tri­bués 1201 colis alimentaires.
10 pour cent en Wallonie
38 pour cent en Flandre
52 pour cent a Bruxelles.
La cagnotte s’élevait a 34.280.79 euros.
28 pour cent nous ont été envoyé par les partenaires.

UTSOPI remarque une demande gran­dis­sante de TDS qui veulent un rejoindre un syndicat.

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