¡Viva el Paro !

Depuis plus d’un mois en Équa­teur, la popu­la­tion se révolte contre le gou­ver­ne­ment de Daniel Noboa et déclare une grève natio­nale illi­mi­tée (el paro).

Face à l’ap­pel à la grève natio­nale lan­cé par la Confé­dé­ra­tion des natio­na­li­tés indi­gènes de l’É­qua­teur (CONAIE) contre la sup­pres­sion des sub­ven­tions au die­sel, la réponse du gou­ver­ne­ment de Daniel Noboa est celle de la répres­sion et de la cri­mi­na­li­sa­tion. Tirs à balles réelles fai­sant au moins trois morts, des dizaines de blessé·e·s graves, douze per­sonnes arrê­tées pour ter­ro­risme pré­su­mé, des cas de dis­pa­ri­tions et de tor­ture, des dizaines de déten­tions arbi­traires. Le pays est en situa­tion d’alerte huma­ni­taire et le gou­ver­ne­ment n’hésite pas à assi­mi­ler les pro­tes­ta­taires à des « ter­ro­ristes ». Les mobi­li­sa­tions se déroulent à Qui­to, la capi­tale équa­to­rienne, mais aus­si dans les pro­vinces, à tra­vers la mise en place de blo­cus visant à para­ly­ser le pays. Face aux mobi­li­sa­tion d’am­pleur, le gou­ver­ne­ment déclare l’état d’urgence.

En marge des attaques auto­ri­taires, le pré­sident équa­to­rien Daniel Noboa tente d’im­po­ser un pro­jet de modi­fi­ca­tion de la Consti­tu­tion de 2008, par le biais d’une Assem­blée consti­tuante, pré­tex­tant ren­for­cer les lois contre le crime orga­ni­sé et le nar­co­tra­fic. Trois amen­de­ments à la Consti­tu­tion doivent per­mettre d’ins­tal­ler des bases mili­taires étran­gères sur le ter­ri­toire natio­nal, de mettre fin au finan­ce­ment public des par­tis poli­tiques et de dimi­nuer de moi­tié le nombre de dépu­tés. Ces mesures visent en réa­li­té à éro­der les droits fon­da­men­taux rela­tifs à l’autodétermination des peuples indi­gènes, les droits de la Nature et l’accès à l’éducation et à la san­té de toustes.

La Consti­tu­tion équa­to­rienne de 2008 est la pre­mière Consti­tu­tion au monde à recon­naître juri­di­que­ment les droits de la Nature, ain­si que la diver­si­té de l’É­qua­teur en tant qu’É­tat plu­ri­na­tio­nal. Le 16 novembre 2025 pro­chain, la popu­la­tion équa­to­rienne est appe­lée dans les urnes pour se pro­non­cer sur les mesures que le gou­ver­ne­ment cherche à faire pas­ser. Entre-temps, la grève se pour­suit mal­gré le cli­mat de ter­reur, les nom­breuses cou­pures d’électricité et des réseaux télé­pho­niques. Les mani­fes­tant·e·s réclament jus­tice pour l’ensemble des vic­times de la répres­sion du gou­ver­ne­ment équatorien.

Depuis Bruxelles, les membres des com­mu­nau­tés indi­gènes d’É­qua­teur se mobi­lisent pour aler­ter et deman­der l’aide de l’U­nion Européenne.

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