En quelques heures, le cas de Marielle s’est fait connaître à travers le monde et met en évidence l’actuel moment politique que vit le pays.
Marielle Franco et son chauffeur Anderson Pedro Gomes ont été tués la nuit du mercredi (14) dans le centre de Río de Janeiro. Échevin et membre du parti Socialisme & Liberté – PSOL venait de participer à l’évènement “les Jeunes noires font bouger la structure”. Lorsque son véhicule se trouvait à la hauteur de la mairie, une automobile s’est placée à un côté et a tiré à plusieurs répétitions, puis… s’est enfuit. L’attachée de presse qui l’accompagnait dans le véhicule a été blessée mais sans gravité.
Née à da Maré (un ensemble de favelas à Río), Marielle militait pour la défense des droits des noirs, et dénonçait le génocide des jeunes dans les favelas. En février, elle intègre la commission qui accompagne l’intervention militaire à Río. Trois jours avant le crime, Marielle a dénoncé l’implication de policiers dans le meurtre de jeunes dans la ville.
La police de Río de Janeiro a identifié au moins neuf coups dans la carrosserie du véhicule. Face à cette situation, plusieurs manifestations ont été convoquées pour ce jeudi dans plusieurs villes du Brésil. En quelques heures, le cas de Marielle s’est fait connaître à travers le monde et met en évidence l’actuel moment politique que vit le pays.
Le PSOL est l’un des fervents critiques des interventions militaires dans es favelas et c’est en représentation de son parti que Marielle endossa la responsabilité d’intégrer la commission constituée récemment au sein de la chambre municipale du Río afin d’exercer un contrôle sur le comportement de l’armée. Ses derniers jours elle avait dénoncée l’action policière dans la favela d’Acari, où deux jeunes ont été tués par des agents, selon le témoignage du voisinage.
Cette cause, Marielle Franco l’avait fait sienne et dénonça les bavures policières dans les quartiers les plus pauvres de la ville ainsi que la défense des droits des femmes noires. Elle-même était issue des favelas de Da Maré, ayant connu depuis toujours la misère et la violence. Lors des dernières élections municipales elle fut l’une des échevins la plus populaire de la ville.
Dans la même nuit du crime, des activistes et militants du PSOL se sont concentrés sur le lieu du meurtre, afin de lui rendre hommage. Marcelo Freixo, candidat du PSOL à la mairie lors des dernières élections, a expliqué que le Franco n’avait pas fait l’objet de menaces, mais sa conviction est que ce crime a été un acte parfaitement prémédité, comme le signalent tous les indices.
“Je suis impressionnée, ébranlée et indignée”, a déclaré la présidente légitime du Brésil, Dilma Rousseff. Amnesty International et l’organisation qui réunit les avocats du pays ont exigé au Gouvernement une enquête rigoureuse pour éclaircir les motivations du meurtre. “C’est un crime contre toute la société et une offense directe aux valeurs de l’État de droit”, signale le communiqué de l’Ordre des Avocats du Brésil (OAB). Des rassemblements et manifestations ont été convoquées dans les principales villes du pays.
Source : resumen latinoamericano / brasil do fato
Traduction : ZIN TV