Bello Ciao : G8, Gênes 2001

Dix ans plus tard, les auteurs de cette bande des­si­née donnent la parole aux amis de Car­lo Gui­lia­ni, à sa sœur et à ses parents. Ils racontent qui était ce jeune homme, enga­gé et dévoué, sin­cère et libre, révol­té par les injus­tices et que la presse a ten­té de salir le soir même de sa mort.

Le 20 juillet 2001 à 17h37, pen­dant le som­met du G8 à Gênes, Car­lo Gui­lia­ni, mani­fes­tant de 23 ans est tué sur la place Ali­mon­da. Les évé­ne­ments de ces jour­nées consti­tuent selon Amnes­ty Inter­na­tio­nal « le plus grave man­que­ment aux droits démo­cra­tiques dans un pays occi­den­tal depuis la seconde guerre mondiale ».

Alors que des pro­cé­dures ont eu lieu, que des condam­na­tions ont été pro­non­cées pour les tor­tures dans la caserne de Bol­za­ne­to et la « nuit chi­lienne » de l’école Diaz, alors que les juges ont recon­nu que le com­por­te­ment des mani­fes­tants incul­pés a été déter­mi­né par l’attaque « illé­gi­time, injus­ti­fiée et inadap­tée à la situa­tion » des pelo­tons de cara­bi­niers, l’homicide de Car­lo Gui­lia­ni n’est jamais par­ve­nu dans une salle d’audience.

Dix ans plus tard, les auteurs de cette bande des­si­née donnent la parole à ses amis, à sa sœur et à ses parents. Ils racontent qui était ce jeune homme, enga­gé et dévoué, sin­cère et libre, révol­té par les injus­tices et que la presse a ten­té de salir le soir même de sa mort. Ils reviennent, minutes par minutes, sur cette jour­née tra­gique, pour ten­ter de com­prendre l’enchaînement des évé­ne­ments, à l’aide de nom­breux docu­ments pho­to­gra­phiques et fil­més, de démê­ler les mul­tiples témoi­gnages dont les contra­dic­tions laissent entre­voir un scé­na­rio plus plau­sible que les autres.

Il faut sou­li­gner leur obs­ti­na­tion à lut­ter contre la volon­té de l’État à enter­rer l’affaire et se blan­chir, leur digni­té dans leur quête de véri­té et de justice.

Les plus hautes res­pon­sa­bi­li­tés ne sont qu’à peine évo­quées ici. C’est l‘engrenage des cir­cons­tances qui est démon­té. Il s’agit avant tout de construire une mémoire contre les amné­sies et les men­songes offi­ciels, de rap­pe­ler que le degré de vio­lence est tou­jours impo­sé par le pou­voir : mar­quer les corps et les esprits pour dis­sua­der toute révolte. Un livre contre l’oubli et pour la vérité.

Source : biblio­theque fahrenheit

BELLO CIAO : G8, Gênes 2001
Fran­ces­co Barilli et Manuel De Car­li
Tra­duit de l’italien par Ema­nue­la Sca­la­brin et Jean-Marc Pon­tier.
142 pages – 10 euros.
Édi­tions Les Enfants Rouges – Golf Juan – Février 2013
http://enfantsrouges.com/
Édi­tion ori­gi­nale : “Car­lo Gui­lia­ni, il rebelle de Geno­va » – Édi­tions Bec­co Gial­lo – 2011