Dans le cadre du Festival du Cinéma d’Attac, nous avons décidé de consacrer une soirée exceptionnelle, le vendredi 11 octobre, à un ami d’exception : Gilles Balbastre, le réalisateur des « Nouveaux chiens de garde»…
« Les Nouveaux chiens de garde » ? 240.000 entrées au compteur, en dépit du silence des grands médias… Une performance inédite pour un reportage-choc (diffusé essentiellement dans le circuit non commercial). Le documentaire français le plus vu au cinéma depuis dix ans ! Vu et débattu ! Près de 400 débats organisés en France et en Belgique…
Un tel succès s’explique. Pour nombre de citoyens, militants ou non, la question des médias s’avère décisive tant elle oriente le débat démocratique. Il y a d’ailleurs une colère manifeste contre les journaux et les télévisions « de référence » détenus par des banquiers, les éditorialistes-vedettes toujours attablés avec les puissants, les experts serviles en tous genres à la solde de la finance. Le film n’a fait que souligner et amplifier ce rejet.
Autant le rappeler : Attac-Bruxelles a eu le privilège de passer en première mondiale ce reportage turbulent. C’était en septembre 2011. Du temps de l’Arenberg. La salle était pleine. Le succès foudroyant. Tant le public en avait la même appréciation : dans cette dénonciation claire et éclairée de la tyrannie médiatique, Balbastre aura fait la preuve qu’il était à nos côtés.
Maintenant que Balbastre est l’objet de la censure financière des puissants et interdit de travail dans le service public audiovisuel français, il nous revient de lui dire que nous sommes à ses côtés.
C’est pourquoi nous lui avons réservé, en ces temps difficiles à vivre pour lui, toute une soirée pour débattre d’une autre façon de « faire l’information », lui qui pratique le journalisme non comme un métier mais comme un combat… Une soirée que tu ne regretteras pas. Puisque tu auras aussi le privilège de découvrir, en avant avant-première, des extraits de son nouveau film. « Nous avons des armes»… Tout un programme !
Deuxième moment fort. Très fort. La soirée du samedi 12 et le film « Le grand retournement ».
Chère amie. Cher ami, la crise… mais, c’est une escroquerie. Pour que les banques ne banquent pas. Pour que les riches continuent à s’enrichir. Et que les indigents se contentent de l’indigence. La crise ? Mais c’est notre Histoire d’aujourd’hui et de demain, une histoire qui –fait rarissime– est racontée en alexandrins classiques dans « Le Grand retournement » de Frédéric Lordon et Gérard Mordillat. Dramatique comme du Racine, c’est drolatique comme du Molière.
Et comme tout ça, c’est la faute à « pas de chance»… eh bien le samedi, dès 20 heures, tu auras (pour une fois) une chance pas possible. Voir un film pas convenu puis assister à un débat totalement inconvenant. Son intitulé ? « Solutions ou illusions européennes ?»… Avec comme intervenants : Paul Jorion (titulaire de la chaire « Stewardship of Finance » à la VUB) et Marco Van Hees (auteur de « Les riches aussi ont le droit de payer des impôts »).
Paul Jorion ? Un type formidable. Qui, en 68, a fait des études d’anthropologie et possède un talent pas possible pour vous citer Mauss, Lévy Strauss ou Margaret Mead à propos des sociétés sans marché, un insolent brio qui nous rend tout de suite plus intelligent. Mais comme il a aussi été banquier aux Etats-Unis, il sait expliquer Marx, Weber ou Keynes à propos du capitalisme désoeuvré. D’autant que Jorion a, dans un ouvrage avant-coureur, annoncé la crise des subprimes avant tout le monde…
Marco Van Hees ? Un type formidable. Pourtant, on ne connaît même pas la moitié de ces talents : en tant que fonctionnaire attaché au Ministère des Finances, c’est l’un des meilleurs spécialistes en matière fiscale, tripotage d’impôts et cadeaux en tous genres envers les firmes et firmaments privés.
Donc une soirée immanquable, à ne pas manquer.
Enfin, last but not least, le dimanche après-midi, « L’esprit de 45 ». Le dernier film de Ken Loach. Un documentaire extra sur la sortie de guerre, quand en 1945 la société britannique rêvait de fraternité et plébiscitait une aube nouvelle : la civilisation des services publics ; la création d’un véritable et performant Service de santé ; la construction de millions de logements sociaux ; la nationalisation des mines, des transports et de l’énergie…
Or, à peine trente ans plus tard, tout est défait avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher…. Une contre-révolution qui va gagner partout, sur le continent. Et persévérer au nom de la modernité et du néolibéralisme. Y compris en Belgique sous le règne de la droite possédante et de la gauche possédée.
D’où un débat qui suivra ce doc haletant, un débat au titre courroucé : « Services publics ou sévices privés ?»… Avec Naïma Amakran (ex-déléguée SETCA, dans le secteur hospitalier, expressément licenciée pour avoir trop bien défendu les travailleurs de la clinique privée où elle travaillait), Jacques Debatty (Vice-Président du MOC-Bruxelles), Yves Hellendorff (Secrétaire national de la CNE) et Karel Stessens (Président de la CGSP).
Bref, trois jours sans partage que nous t’encourageons expressément à partager en y invitant tes amis les plus chers…
Le Festival du Cinéma d’Attac au Botanique…
« Le journalisme est un combat », vendredi 11 octobre dès 20 heure
« Le grand retournement », samedi 12 octobre dès 20 heures 15
« L’esprit de 45 », dimanche 13 octobre dès 17 heures 15
Pour prendre connaissance du programme complet du Festival
[http://bxl.attac.be/spip/IMG/pdf_Angles_d_Attac_OCTOBRE_2013_JOURNAL_ELECTRO_2_‑2.pdf
->http://bxl.attac.be/spip/IMG/pdf_Angles_d_Attac_OCTOBRE_2013_JOURNAL_ELECTRO_2_‑2.pdf]