“Je constate donc l’existence de deux versions totalement divergentes. Il va de soi que les personnes concernées peuvent également en informer les services de contrôle de la police.”
Annemie Turtelboom, ministre belge de l’intérieur répondant à une interpellation (n° 4557) de la député Zoé Genot (http://www.zoegenot.be/Jeune-homme-demoli-par-un-policier.html) à propos d’“une agression policière violente à Steenokkerzeel”
Suite au cas, connu désormais de “Ricardo” (http://www.zintv.org/spip.php?article476), une bavure policière qui aurait pu passer inaperçu et ou le manque de volonté politique pour engager des procédures de la part du ministre de l’intérieur est clairement au rendez-vous, et donc qui risque même d’en faire un cas d’impunité…, nous vous proposons la lecture d’un extrait du roman policier “Adios Viracocha” écrit par Zolma et où l’on peut se permettre l’avertissement suivant : Ce roman est une fiction. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé, serait dons purement fortuite.
Voici ce qu’on peut lire à la page 73 de “Adios Viracocha”, éditions JIGAL 2010
C’est en arrivant au gîte que mon portable a sonné. Juan-Manko. Il galérait sans doute pour récupérer son pyjama. Plus que je ne l’imaginais :
— Allô. C’est moi. Juan-Manko. J’ai pas beaucoup de temps. Je t’appelle dou poutain de centre de détention de Blagnac. Avec un portable prêté par un codétenou. Heureusement que je me souviens de ton numéro. J’ai eu une grosse mésaventure sur la route : les types qui t’ont agressée… Deux, avec des cagoules. Ils ressemblent à ceux que tu décrits. Et ben, ils m’ont alpagué pareil. Mais moi, ils m’ont cassé la gueule. J’ai le pif en guacamole. Arrivé au parking de l’aéroport de Carcassonne, le klebs d’un vigile a du flairer le sang. Il a aboyé, ensuite le gars s’est approché et a vu les fils qui pendaient sous le tableau de bord de ta caisse. Au lieu de demander si j’avais besoin d’aide, vu ma gueule en sang, il m’a fouillé et a trouvé des feuilles de coca. Il a appelé les flics, bref, je te passe les détails. J’avais pas de papiers, mais j’ai coopéré, enfin il me semble. J’ai donné mon nom et comme je dis encore être fiché suite à mon dernier séjour, ils m’ont transféré ici. Ils veulent m’expulser. Ta bagnole est toujours à l’aéroport de Carcassonne, mes bagages aussi, à la police. Et moi, dans moins de deux heures, je vole vers Paris et dans les deux jours, je dors à la maison. Procédure d’expulsion immédiate, je t’expliquerai. Il paraît qu’en plous de la coca, je les ai insultés.
— J’arrive.
— Dépêche-toi, je pense pas qu’ils me gardent longtemps ici. Impossible de causer à un “hijo de puta” de responsable, personne ne décide, c’est le bordel dans ton pays. Prends mes papiers.
Le ton était désespéré. La trouille d’être jeté dans un zinc avant de me revoir.
— J’arrive. J’appelle un taxi. Essaie de simuler un malaise, dis-leur que t’as la turista, demande un avocat, je sais pas, moi. Gagne du temps.
(…)
Dans le hall d’entrée, un type en uniforme a daigné me reluquer et me tendre les feuilles des procès verbaux.
— Insulte à agent.
— Il ne parle pas bien le français, il ne connaît pas les nuances.
— Nous si. Vous voulez des détails sur le vocabulaire employé ? Je m’appelle José Molina et quand j’entends “hijo de puta”, je traduis sans difficulté. Il l’a utilisé plusieurs fois ainsi que d’autres qualificatifs injurieux. Plus détention de substances illicites, pas de papiers. Connu de nos services. Décision du préfet, reconduite immédiate dans son pays d’origine. Il est partance pour Paris, correspondance pour Lima prévue dans la journée de demain, le temps de régler deux ou trois broutilles. Il pourra contester chez lui, s’il le désire.