Lettre de la Fédération des Auteurs Compositeurs Interprètes Réunis, adressées au 7 ministres de la Fédération Wallonie Bruxelles.
Monsieur le Ministre Président Rudy Demotte ,
Mesdames et Messieurs les Ministres Fadila Laanan, Jean-Marc Nollet,
Jean-Claude Marcourt, Marie-Dominique Simonet et André Antoine.
Bruxelles, le 12 décembre 2012,
Le FACIR rassemble l’ensemble des musiciens de la Fédération, tous styles confondus. Nous sommes les auteurs d’une pétition (2250 signataires à ce jour) manifestant notre refus des coupes budgétaires dans notre secteur. Et surtout, nous revendiquons la visibilité, et la revalorisation des musiciens-artistes-interprète issus de la FWB.
En tant que citoyens, et musiciens professionnels, nous déplorons l’opacité dans laquelle se négocie le nouveau contrat de gestion de la RTBF pour les 5 années à venir. Ceci sans concertation avec le contribuable, qui pourtant participera à hauteur de 210.000.000 euros annuellement.
Nous pensons que lors de la rédaction d’un document aussi important — un véritable choix de politique culturelle -, les musiciens-artistes-interprète doivent être consultés.
Sur base de l’ancien contrat de gestion, nous avons relevé 3 points essentiels qui doivent être développés afin que la RTBF remplisse pleinement son rôle de service public : Donner accès à la culture et à la création (autant qu’au divertissement), attiser la curiosité du public, et promouvoir les richesses culturelles et les artistes de la FWB.
LES PROPOSITIONS DU FACIR :
1) Le FACIR demande la réintroduction à la télévision d’un agenda culturel qui reflète la diversité de la création en FWB (exemple du défunt “Javas”). L’émission doit passer aux heures de grande écoute, et doit être rediffusée, pour toucher le plus large public possible, et remplir ainsi sa mission de promotion de la culture en FWB. Le cahier des charges doit être clair en matière de diversité : des rubriques détaillées sur le théâtre, la danse, la peinture, le cinema, la sculpture et les arts plastiques, les différents styles musicaux (pop-rock, Jazz, world, chanson, classique…).
2) Les radios de la RTBF réservent actuellement un quota de 10 % pour les productions des artistes de la FWB, alors que les radios nationales en France dédient 60%, et en Flandre 25%, à leurs artistes. Le paysage audiovisuel belge est envahi de productions internationales, tandis que les productions nationales suffoquent par manque de visibilité.
Le FACIR demande une augmentation de “minimum” 2,5% par an du quota d’artistes de la FWB sur les ondes radio de la RTBF (actuellement de 10%), et ce sur une période de 5 ans (pour arriver à 22,5 % en 2017). Pour in fine arriver à 25 % dans le prochain contrat de gestion, et s’aligner sur les quotas actuels de la VRT.
Pour être efficaces, ces quotas doivent s’accompagner de quotas valorisant :
*) les nouvelles productions (un délai de 1 an à compter de la date de première diffusion)
*) les nouveaux talents (le premier enregistrement)
Ces différents quotas doivent être également être assortis à des critères de créneaux horaires.
3) Le FACIR demande de redonner l’autonomie de la programmation musicale à chaque animateur ou cellule de production. La concentration actuelle de la programmation d’une chaine sur un seul programmateur, et la diffusion répétée de quelques valeurs ‘sûres’ et superstars internationales, sont contraires à la mission de diversité d’un service public.
Nous demandons également 2 émissions hebdomadaires (avec programmateurs différents) par genre pour garantir la diversité musicale en FWB.
L’ensemble du bouquet de la RTBF doit assurer ainsi une visibilité pour des genres aussi variés que le rock, la pop, l’électro, le jazz, la world, la soul, le Rap, la chanson,…
D’une manière générale, il est essentiel de rédiger un cahier des charges précis dans le contrat de gestion. La rédaction actuelle comporte beaucoup de zones floues, laissant à la RTBF une libre interprétation des textes.
Exemple : le texte de 2007 propose le maintient d’une émission « de variété, en télévision, destiné au grand public, à une heure de grande écoute, mettant en valeur, notamment les auteurs-compositeurs, les artistes interprètes et les producteurs de la Communauté française ».
Le FACIR demande de chiffrer la présence souhaitée d’artistes de la FWB (au moins 50%), ou remplacer le mot notamment par majoritairement. Cela lèvera toute ambiguïté, et évitera de voir la participation des artistes belges réduites à une peau de chagrin.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Minsitre-Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, nos meilleurs salutations.
Pour le FACIR,
Claude Semal, Toine Thys, Maxime Blésin, Michel Debrulle, Thomas Turine, Pierre Jacqmin, Julie Jaroszewski, Philippe Tasquin, Clément Nourry