La CRER invite les ministres au courage politique.

La CRER invite les citoyens à interpeller les 3 ministres responsables de l’immigration en Belgique quant à la situation des demandeurs d'asile pakistanais, en grève de la fin depuis 38 jours.

Mon­sieur Yves Leterme,
Madame Joëlle Milquet
Mon­sieur Mel­chior Wathelet,

Nous, citoyens, sommes très inquiets de la situa­tion des refu­giés Pakis­ta­nais pré­sents à Ixelles et nous nous adres­sons à vous, res­pon­sables belges de l’immigration, pour vous deman­der de prendre en consi­dé­ra­tion le risque énorme d’un retour for­cé au Pakis­tan et de leur accor­der un droit au séjour et au tra­vail en Belgique. 

Pour rap­pel, cer­tains de ces Pakis­ta­nais sont en Bel­gique depuis plu­sieurs années, voire pour cer­tains depuis 6, 8 et même 10 ans. Le Pakis­tan est aujourd’hui en conflit per­ma­nent contre les Tali­bans : la guerre en Afgha­nis­tan se pro­page dans ce pays et pousse les Tali­bans à se replier au sud de la fron­tière où ils ont éta­bli des bases arrières, asser­vissent les popu­la­tions locales et font régner la ter­reur dans toute la région ; outre les Tali­bans, les forces mili­taires régu­lières, les bom­bar­de­ments alliés et les luttes cla­niques riva­lisent de cruau­té pour rendre cette région inha­bi­table. Nous avons recen­sés et docu­men­tés plus de 500 inci­dents (attaques à la bombe, attaques de drones, affron­te­ments, exé­cu­tions etc.) depuis 2007, et le rythme ne semble pas fai­blir sur les der­niers mois. Les zones de conflits ne se comptent plus, comme en attestent les com­mu­ni­qués et rap­ports du HCR. 

Par ailleurs, le minis­tère belge des Affaires étran­gères, comme ceux d’autres pays euro­péens, recom­mande ins­tam­ment aux tou­ristes belges de ne pas se rendre au Pakis­tan, notam­ment au Nord, à cause de la dan­ge­ro­si­té per­ma­nente. Doit-on en conclure que ce que la Bel­gique pros­crit pour ses res­sor­tis­sants n’est pas appli­cable aux réfu­giés qui ont fui ces hor­reurs ? Y aurait-il deux poids, deux mesures en fonc­tion de l’origine en Bel­gique, terre des droits de l’Homme ?
Les réfu­giés pakis­ta­nais refusent de s’alimenter car ils consi­dèrent que c’est leur seul et der­nier recours après les refus mul­tiples oppo­sés à leurs demandes indi­vi­duelles de pro­tec­tion et d’asile, devant la pro­messe non tenue d’ouverture de négo­cia­tion sur un per­mis de séjour de 6 mois assor­ti d’un per­mis C, et face au mutisme obs­ti­né du Cabi­net depuis plus d’un mois main­te­nant. La grève de la faim a atteint son 38ème jour ce ven­dre­di 5 août avec son cor­tège de consé­quences médi­cales et psy­cho­lo­giques pour ces per­sonnes qui étaient en mau­vaise san­té avant.

Com­ment jus­ti­fier un tel silence des auto­ri­tés face à cette souffrance ?
Com­ment jus­ti­fier le simple rejet à la rue, sous la pluie, inter­ve­nu le 19 juillet sous des pré­textes humanitaires ? 

Depuis lun­di der­nier, l’observation du Rama­dan, fête reli­gieuse pour les refu­giés pakis­ta­nais, accroît encore les risques car ils ne boivent que très peu d’eau.

Nous vous enga­geons à faire preuve d’humanité et de cou­rage poli­tique pour redon­ner à ces pakis­ta­nais l’envie de vivre en toute digni­té dans notre pays, qui se veut en pointe en matière de res­pect et de pro­mo­tion des droits de l’Homme.

1. Yves Leterme — fax 02/512 69 53 info@premier.fed.be ou http://www.yvesleterme.be/fr/question-pour-yves

2. Joelle Mil­quet — fax 02/220 20 67 milquet@milquet.belgium.be

3. Mel­chior Wathe­let — 02 790 57 99 info@wathelet.fed.be