Mobilisation pour la poète colombienne Angye Gaona

Elle n’avait jamais cessé de dénoncer les assassinats et disparitions des opposants à l’état colombien perpétrés par les militaires, la police, les services secrets et autres escadrons de la mort.

Source : poé­sie en danger

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Extrait du poème Le vol­can parle

Tra­duc­tion fran­çaise de Pedro Vianna

“Les ques­tions retentissent,

cla­que­ments dans les tym­pans officiels.

S’éveillent les noms harcelés,

les écar­te­lés sans sépulture,

occul­tés sous la fange impunie.

Les noms se raniment dans les voix ;

les murs des pri­sons peuvent s’effondrer,

les trônes peuvent être pris,

les fron­tières se diluent,

si on invoque ces noms.

Aucune arme, aucun affront, rien,

ne devra répli­quer à ces noms calcinants.”

Angye Gao­na

Mobi­li­sons-nous en toute urgence pour Angye

En Jan­vier 2011, de retour du Vene­zue­la où elle s’était ren­due pour faire pro­vi­sion de livres, elle avait été inter­pel­lée puis incar­cé­rée sans qu’aucune charge tan­gible ne soit rete­nue contre sa per­sonne. Après une intense cam­pagne de péti­tions d’ampleur inter­na­tio­nale, elle avait été libé­rée. Peu de temps après sa sor­tie de pri­son, le 20 mai 2011, le cou­pe­ret est tom­bé et elle a été accu­sée de tra­fic de drogue.

Nous ne sommes pas un Cur­ri­cu­lum (C.V.).

Si nous sommes ce que nous fai­sons, la manière dont nous nous com­por­tons et agis­sons se révèle essen­tielle pour qu’il n’y ai pas l’espace d’un che­veu entre ce que nous sommes et ce que nous faisons.

Nous sommes ce que nous vivons, sen­tons, disons, regar­dons, aimons,
pen­sons, écrivons.

Nous sommes ce que nous donnons.

Nous sommes l’intensité de notre enga­ge­ment pour la vie.

Nous sommes ce que nous rêvons.

Angye Gao­na n’est pas non plus un cur­ri­cu­lum. C’est une poète vibrante de vie. C’est un éclair d’innocence. Une force vitale, qui essaie d’aider à chan­ger la vie, depuis la poé­sie qui l’habite.

Cepen­dant vous trou­ve­rez ci-des­sous son cur­ri­cu­lum qui vous éclai­re­ra un peu sur sa per­sonne, en atten­dant d’autres com­mu­ni­ca­tions à suivre. Cris­ti­na Castello

Bio­gra­phie abré­gée de Angye Gaona

Image_5-56.png Angye Gao­na (Buca­ra­man­ga, Colom­bie, 1980) poète colom­bien, membre de Pro­mé­thée et de l’équipe orga­ni­sa­trice du Fes­ti­val Inter­na­tio­nal de Poé­sie de Medellín pen­dant cinq ans. Elle a créé en 2001, le pre­mier Salon inter­na­tio­nal de la poé­sie expé­ri­men­tale. Elle est éga­le­ment sculp­trice. Elle a pro­duit des nom­breuses émis­sions cultu­relles à la radio. Elle exerce des acti­vi­tés visant à pro­mou­voir la poé­sie dans sa ville natale. Ses poèmes ont été inclus dans des antho­lo­gies et des publi­ca­tions impri­mées ou élec­tro­niques en Colom­bie et dans de nom­breux pays. Plus récem­ment, un choix de ses écrits a été inclus dans une antho­lo­gie de nou­velles voix de la poé­sie colom­bienne publiée par l’Université de Mon­ter­rey (Mexique).

En 2009, elle publie son pre­mier livre : « Nais­sance vola­tile » (Nata­lia Rendón illus­tra­tions), et par­ti­cipe à la Ren­contre inter­na­tio­nale du sur­réa­lisme, inti­tu­lée : « Le seuil secret » (San­tia­go, Chi­li), la plus grande expo­si­tion jamais orga­ni­sée du mou­ve­ment sur­réa­liste en Amé­rique latine.

En 2010, elle réa­lise le poème expé­ri­men­tal « Les fils du vent” » dis­po­nible sur le site : http://www.wix.com/viento/viento.

Son tra­vail a été par­tiel­le­ment tra­duit en fran­çais, cata­lan, por­tu­gais et anglais.

En 2011, elle a rem­por­té le Prix du Salon métro­po­li­tain des arts avec une per­for­mance inti­tu­lée « Regarde ».

En 2012, elle devrait par­ti­ci­per à l’Exposition inter­na­tio­nale « Sur­réa­lisme 2012 » (Penn­syl­va­nie, États-Unis), si elle n’est pas incar­cé­rée d’ici-là.

Un Cahier Spé­cial bilingue lui sera consa­cré dans le pro­chain numé­ro (5) de la revue poé­tique fran­çaise « La Voix de Autres », à paraître en mars 2012

Défense d’Angye Gao­na, poète colombienne

A par­tir de main­te­nant, il est pri­mor­dial que cha­cun d’entre nous veuille bien prendre une part active pour sou­te­nir Angye Gao­na avant le pro­cès inique dont elle est l’objet. La situa­tion d’Angye est gra­vis­sime comme vous pour­rez le constater. 

La véri­té pro­bante de cette his­toire c’est qu’auparavant elle n’avait jamais ces­sé de dénon­cer les assas­si­nats et dis­pa­ri­tions des oppo­sants à l’état colom­bien per­pé­trés par les mili­taires, la police, les ser­vices secrets et autres esca­drons de la mort. 

Bien qu’elle vive très pau­vre­ment, ayant tout juste de quoi nour­rir sa petite fille avec laquelle elle par­tage une pièce unique dans un quar­tier de Buca­ra­man­ga, la ville où elle habite à cin­quante kms de la fron­tière Véné­zué­lienne, une assi­gna­tion à rési­dence lui a été ordon­née par la jus­tice. Main­te­nant elle doit défendre son inno­cence dans un pro­cès tru­qué depuis le début. 

Elle a un besoin urgent de notre aide. Elle encourt jusqu’à vingt ans de pri­son, voire pire. Que cha­cun dif­fuse à vitesse grand V ces infor­ma­tions, ain­si que les mes­sages à venir.

Nous avons le devoir impé­ra­tif de dénon­cer que :

1° condam­ner à l’avance une poète pour tra­fic de drogue afin de la faire taire est une offense à la poésie

2° le “délit d’opinion” consis­tant en un acte de soli­da­ri­té envers autrui et les siens ne sau­rait sous aucun pré­texte être puni.

Cris­ti­na Cas­tel­lo, poète argen­tine vivant en France et amie d’Angye, lance un fervent appel de sou­tien à l’attention de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale. Soyons conscient qu’en d’autres temps de sinistre mémoire, nous aurions très bien pu nous retrou­ver dans une situa­tion simi­laire à la sienne. En Colom­bie la grande majo­ri­té de la popu­la­tion est com­plè­te­ment ter­ro­ri­sée par la répres­sion san­glante et très peu d’individus n’osent affi­cher publi­que­ment leur sou­tien par crainte des représailles.

Voi­ci des liens vers quelques articles décri­vant l’état des lieux :

http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=5935 (fran­çais)

http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=5878 (English)

http://www.es.lapluma.net/index.php?option=com_content&view=article&id=2613:colombia-banada-en-sangre-a-un-ano-de-santos-cifras-del-terror&catid=90:impunidad&Itemid=422 (espa­gnol)

Si jamais vous avez des connais­sances influentes, dans les domaines des arts, de la lit­té­ra­ture, des droits de l’homme, de la poli­tique, ou de la diplomatie…etc… aler­tez-les car le temps presse.

Nous avons besoin de vous tous.

Nous avons besoin de tra­duc­teurs, et de per­sonnes relayant notre action tant en France qu’à l’étranger.

Le pro­cès débu­te­ra le 23 jan­vier et le ver­dict devrait être ren­du au plus tard dans deux mois. Nous avons encore la chance dans notre pays (France) de ne pas subir la répres­sion ter­rible sévis­sant en Colom­bie (appuyée par le tout-puis­sant gou­ver­ne­ment de la pseu­do démo­cra­tie US), par consé­quent soyons tous soli­daires de cette femme, poète au demeu­rant très talen­tueuse, qui risque d’être condam­née avec trois autres per­sonnes, une syn­di­ca­liste, un étu­diant et un défen­seur des Droits de l’Homme, eux-aus­si, comme par hasard, incul­pés des mêmes chefs d’accusation, arrê­tées, à quelques jours d’intervalles, en jan­vier 2011 pour ser­vir d’exemple et inti­mi­der tout ce qui reste d’esprits libres en Colombie.

Le seul crime véri­table d’Angye Gao­na est d’être poète et de ne pas approu­ver les exac­tions com­mises par son gou­ver­ne­ment, comme il nous arrive à nous aus­si dans nos pays res­pec­tifs de le faire en France sans être inquié­tés outre mesure, du moins jusqu’à maintenant.…

Selon son avo­cat, un deuxième chef‑d’accusation pour­rait venir s’ajouter au pre­mier : celui de : “rébel­lion”. Elle se retrou­ve­rait alors dou­ble­ment prise au piège dans la mesure où si elle deman­dait l’asile dans une ambas­sade étran­gère, elle tom­be­rait immé­dia­te­ment sous le coup d’un man­dat d’arrêt inter­na­tio­nal pour nar­co­tra­fic. N’ayant pas beau­coup de res­sources, elle a du opter pour l’aide juridictionnelle.

A tous ceux qui ont encore assez de cœur et de cran pour défendre la liber­té mise en péril, j’adresse ce message.

Il est grand temps de nous relier dans l’action, de mettre en pra­tique la soli­da­ri­té qui n’est pas un état d’âme ni un confor­table exer­cice de style phi­lan­thro­pique. Aujourd’hui, si l’on consi­dère l’état géné­ral du monde, l’indignation, mal­léable à mer­ci, ne suf­fit plus. Il est arri­vé bien des fois que des poètes, quand ils n’ont pas été pous­sés au sui­cide, aient été condam­nés ou pros­crits (Hik­met, Lor­ca, Una­mu­no, Senac, Milosz, Laâ­bi et der­niè­re­ment Aung Than…) parce ce qu’ils avaient de l’existence humaine une vision pro­fonde, parce qu’il leur était incon­ce­vable de se rési­gner à subir le joug des tyrans, de tolé­rer sans rien dire au monde la souf­france infli­gée au peuple ter­ro­ri­sé et sur­tout parce qu’il leur était impos­sible d’avilir la poé­sie avec la “bonne conscience mora­li­sa­trice” des laquais de service.

Angye Gao­na en dépit des menaces qui l’enserrent, fait montre d’une témé­ri­té et d’une éner­gie peu com­munes : elle a déci­dé de se battre pour la cause com­mune dont la liber­té d’expression est l’une des condi­tions fon­da­men­tales. Accor­dons-lui sans tar­der un sou­tien sans faille en adres­sant une lettre pos­tale à ses juges ain­si qu’un mes­sage par e‑mail à l’ambassade de Colombie.de chaque pays concerné.
Fra­ter­ni­té à tous.

André Che­net


Modèle de cour­rier à adres­ser au juge. A cha­cun de l’adapter à sa façon :

Juez de conocimiento

Cen­tro de Servicios

Juz­ga­do Úni­co Penal Del Cir­cui­to Espe­cia­li­za­do De Car­ta­ge­na Adjunto

Cen­tro Bar­rio San Die­go, Calle De La Cruz No 9 – 42, Anti­guo Cole­gio _ Panamericano

2º Piso
Car­ta­ge­na de Indias

Colom­bie

Nom

Adresse

Ville, Pays

adresse du site (facul­ta­tif)

Mon­sieur le juge,

En tant que citoyen du monde, atta­ché aux liber­tés des peuples, j’ai déci­dé en mon âme et conscience de vous faire par­ve­nir ce cour­rier dans le but de vous pré­ve­nir de ma vigi­lance en ce qui concerne Angye Gao­na, poète colombienne.

Je suis bien cer­tain que vous ne juge­rez pas en cette affaire une femme tra­fi­quant de drogues mais bien une « contre­ban­dière » de mots et de poé­sie, consciente des dérives des droits de l’être humain dans son pays.
En son nom, je vous deman­de­rai de faire preuve d’équanimité et de rai­son, mal­gré les pres­sions politiques.

Sa poé­sie ain­si que la modes­tie de ses condi­tions d’existence tra­duisent son inno­cence, mieux que ne sau­rait le faire n’importe quel avo­cat. Il se pour­rait que son seul délit consiste jus­te­ment de dire la véri­té à tra­vers son œuvre poétique.

Il me paraît essen­tiel pour la com­mu­nau­té colom­bienne que soient res­pec­tées la vie et la liber­té de ses poètes, qui sont un peu l’âme de son peuple.

En espé­rant, Mon­sieur le juge, que vous serez le garant d’un pro­cès équi­table qui fera hon­neur aux ins­ti­tu­tions de la Colom­bie, je vous prie d’agréer l’expression de tout mon respect,

Signa­ture

Après avoir pos­té cette lettre (avec une copie par e‑mail à l’ambassade de Colom­bie), nous vous deman­dons de nous le faire savoir par mes­sage élec­tro­nique adres­sé à Cris­ti­na Cas­tel­lo : castello.cristina@gmail.com

Adresse e‑mail du Consu­lat de Colom­bie en France : eparis@cancilleria.gov.co

et pour connaître les suites de cette affaire vous pou­vez consul­ter les espaces inter­net suivants :

http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/ (Rubrique : Liber­té pour Angye Gaona)

http://libertesconquises.blogspot.com/ (Rubrique : Angye Gaona)

http://poesiedanger.blogspot.com/2012/01/mobilisation-pour-la-poete-colombienne.html (Rubrique : Angye Gao­na, dans le som­maire à droite)

Le site poly­glotte Face­book de sou­tien à Angye Gaona :

ANGYE GAONA — ESTUDIANTE UIS DETENIDA :
http://www.facebook.com/groups/124203477649040/?ref=ts