Pourquoi l’Afrique doit impérativement s’inspirer d’Hugo Chavez

Le chavisme continuera d’éclairer tous ceux qui aspirent à un nouvel ordre politique basé sur la justice sociale, le progrès émancipateur et la solidarité envers les plus pauvres. Dans cette quête politique, l’Etat socialiste révolutionnaire est une voie d’avenir qu’il importe de réenchanter partout en Afrique.

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Comme il sied en pareille occa­sion, je vou­drais avant tout, saluer la mémoire du Pré­sident Cha­vez décé­dé le 05 mars 2013 à Cara­cas au Vene­zue­la. Un immense phare s’est éteint. Hugo Cha­vez Frias a donc défi­ni­ti­ve­ment suc­com­bé au mys­té­rieux can­cer qui le ron­geait depuis plu­sieurs mois. Il avait 58 ans et venait d’être réélu pour un troi­sième mandat.

Une perte incommensurable.

D’extraction modeste, Hugo Cha­vez, le « Zam­bo », métis indo-afri­cain, n’appartenait pas à la caste des élus, celle des des­cen­dants des colons espa­gnols qui ont long­temps trus­té le pou­voir d’Etat au détri­ment des petites gens, en ins­tau­ra un bipar­tisme cor­rom­pu, oli­gar­chique, et tota­le­ment inféo­dé aux Etats-Unis.
Ces der­nières décen­nies, l’Amérique latine n’a eu de cesse d’offrir au monde entier un champ inouï d’imaginaires et d’innovations poli­tiques dont le noyau essen­tiel reste la conquête de la sou­ve­rai­ne­té pleine et entière.

Depuis son acces­sion au pou­voir en 1999, Hugo Cha­vez fut l’inspirateur, le moteur et le centre de gra­vi­té poli­tique de toutes les muta­tions poli­tiques majeures dans cette par­tie du monde. L’objectif de cette tri­bune libre, est de s’inspirer des ensei­gne­ments d’Hugo Cha­vez, pour for­mu­ler à l’adresse de l’Afrique, un mes­sage d’optimisme afin qu’à son tour, celle-ci s’affranchisse tota­le­ment du joug néocolonial.


1. Le socia­lisme révo­lu­tion­naire est un huma­nisme tou­jours d’actualité…

Face à l’atomisation crois­sante de nos socié­tés, à l’exclusion sociale et à la misère gran­dis­sante dans les villes afri­caines, il urge de redé­fi­nir un nou­veau contrat social basé sur un socia­lisme révo­lu­tion­naire. Une sorte de « socia­lisme de 21è siècle » comme aimait à l’appeler Hugo Cha­vez lui-même. Cha­vez l’appelait éga­le­ment « révo­lu­tion boli­va­rienne » du nom de Simon Boli­var, héros des luttes d’indépendances en Amé­rique Latine, par­ve­nu à ses fins grâce à l’apport poli­tique et logis­tique de la Répu­blique noire d’Haïti en 1824.

Qu’importe la déno­mi­na­tion qu’on vou­dra, le pri­mor­dial res­te­ra l’extirpation de la pieuvre néo­co­lo­niale et de ses ten­ta­cules par­tout en Afrique. Or cela n’est pos­sible que dans le cadre d’un mou­ve­ment poli­tique révo­lu­tion­naire qui entrai­ne­rait une muta­tion radi­cale des ins­ti­tu­tions, des hommes et des idées dans nos pays.

Par ailleurs, depuis les indé­pen­dances nomi­nales de 1960 qui ont sur­tout consa­cré la contrac­tua­li­sa­tion asy­mé­trique (post-colo­nie/­mé­tro­pole) des rap­ports de domi­na­tion, la France exerce, plus que de rai­son, un droit de pro­prié­té sur le sol, sous-sol, espace aérien de son ancien pré-car­ré. Il fau­dra y mettre un terme ! Cela ne sera pos­sible que dans un para­digme tota­le­ment révo­lu­tion­naire, loin du cadre ins­ti­tu­tion­nel émas­cu­la­teur actuel qui a cours dans nos Etats francophones.

Dans les pays afri­cains, l’impression glo­bale qui se dégage est celle d’une his­toire finie, figée, écrite pour nous par autrui. Nous devons être les propres acteurs de notre his­toire et non des contem­pla­teurs pas­sifs voire des sujets tota­le­ment inertes. La révo­lu­tion boli­va­rienne socia­liste d’Hugo Cha­vez nous montre la voie mal­gré ses défauts inhé­rents à toute œuvre humaine. L’Afrique doit s’affranchir de la logique des Etats néo-patri­mo­niaux où sévit néo­co­lo­nia­lisme, cor­rup­tion, crimes, misère, enkys­te­ment démo­cra­tique et racket ins­ti­tu­tion­nel afin d’édifier de véri­tables Etats sou­ve­rains, démo­cra­tiques et progressistes.

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2. Le peuple comme ultime gar­dien du temple démocratique…

Le bilan poli­tique des années Cha­vez est celle d’une véri­table leçon de démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive contre l’oligarchie des classes pos­sé­dantes inféo­dées à Washington.
Lors du pro­nun­cia­mien­to (coup d’Etat) avor­té d’avril 2002, ce sont les modestes popu­la­tions des ran­chi­tos (bidon­villes) qui mar­chèrent sur le palais pré­si­den­tiel de Mira­flo­rès pour exi­ger le retour immé­diat de leur président.

En Afrique, nos formes de « démo­cra­tie » manquent cruel­le­ment d’assises populaires.

Les Chefs d’Etats afri­cains doivent sou­vent leur pou­voir à l’imposante garde pré­to­rienne qui leur sert de cache-sexe démo­cra­tique. La démo­cra­tie sous nos cieux, se résume à une kyrielle de zom­bies ins­ti­tu­tion­nelles à la légi­ti­mi­té sou­vent dou­teuse. Ces ins­ti­tu­tions pour­ries, oli­gar­chiques, sont cen­trées prin­ci­pa­le­ment autour du Chef de l’Etat, son clan, ses obli­gés et son par­ti-Etat au pou­voir. A cela s’ajoute une ritua­li­sa­tion élec­to­rale vide de sens, sans sym­bo­lique, et plus grave, sans inci­dence aucune, sur la vie des petites gens.

Or l’Afrique gagne­rait à s’inspirer aus­si du modèle démo­cra­tique popu­laire du Vene­zue­la qui n’est certes pas par­fait, mais au moins, a le mérite de vivi­fier la vie poli­tique de ce pays. Depuis 1999 sur toutes les ques­tions essen­tielles ou acces­soires (limi­ta­tion du man­dat, natio­na­li­sa­tions du pétrole, révo­ca­tion du pré­sident, élec­tion de conseils com­mu­naux et de pro­vinces,…), le peuple véné­zué­lien est for­te­ment impli­qué au quo­ti­dien et a tou­jours por­té mas­si­ve­ment ses pré­fé­rences sur celles de son pré­sident Hugo Chavez.

Par ailleurs, ces consul­ta­tions élec­to­rales ont aus­si l’intérêt d’élever le niveau de conscience poli­tique de la popu­la­tion qui devient la véri­table gar­dienne de sa sou­ve­rai­ne­té démo­cra­tique. En der­nière ana­lyse, il est à noter que sur une quin­zaine d’élections démo­cra­tiques, Cha­vez en a rem­por­té qua­torze à plus de 10 points d’écarts de ses prin­ci­paux rivaux poli­tiques en treize années de pré­si­dence ! Un record mondial !

3. Consti­tu­tion­na­li­ser la pro­tec­tion vitale de sec­teurs stra­té­giques africains…

Les éco­no­mies afri­caines sont struc­tu­rel­le­ment désor­ga­ni­sées depuis la période coloniale.

Cette déstruc­tu­ra­tion s’est for­te­ment accen­tuée durant les décen­nies des Pro­grammes d’Ajustements Struc­tu­rels (PAS) du début des années 80 jusqu’aujourd’hui.

Ces vagues de pri­va­ti­sa­tions et libé­ra­li­sa­tion éco­no­miques ont affai­bli nos capa­ci­tés à conser­ver nos sec­teurs stra­té­giques dans le giron de l’Etat central.

Ce qui entraine comme consé­quence que notre sou­ve­rai­ne­té éco­no­mique se trouve aux mains des mul­ti­na­tio­nales étran­gères. Une dépen­dance éco­no­mique qui obère for­te­ment nos poli­tiques de déve­lop­pe­ment dans la mesure où des sec­teurs aus­si vitaux que l’eau, l’électricité, les télé­com­mu­ni­ca­tions, les voies por­tuaires, fer­ro­viaires et aéro­por­tuaires sont déte­nus par des capi­taux pri­vés dont l’objectif ultime est l’accumulation de pro­fits à court terme au détri­ment des mis­sions de ser­vice public. Un rapide bilan des sec­teurs éco­no­miques pri­va­ti­sés (eau, élec­tri­ci­té, télé­coms, ports, che­mins de fer…) montre gros­so modo une indi­gence de la qua­li­té de ser­vice, des prix trop éle­vés et une dégra­da­tion très avan­cée du patri­moine cédé aux inté­rêts pri­vés. Il faut en finir avec cette pré­da­tion inad­mis­sible des biens com­muns à la Collectivité.
A ce niveau, la révo­lu­tion boli­va­rienne du Vene­zue­la nous enseigne que l’urgence pour nos Etats, demeure d’abord la pro­tec­tion consti­tu­tion­nelle des sec­teurs stra­té­giques (Sol, sous-sol, ciel et terres arables…) de nos éco­no­mies afri­caines par un arse­nal légis­la­tif très contrai­gnant logé dans un nou­veau dis­po­si­tif constitutionnel.

Quand Cha­vez arri­va au pou­voir en 1999, il orga­nise dans la fou­lée, un réfé­ren­dum por­tant sur la natio­na­li­sa­tion de l’or noir véné­zué­lien. Pour­quoi ? Parce que Hugo Cha­vez com­prend tôt l’importance vitale que revêt le pétrole pour son pays dans les néces­saires reformes sociales qu’il entend mettre en œuvre durant son man­dat. Refe­ren­dum qui sera d’ailleurs, approu­vé à plus de 60% par les élec­teurs vénézuéliens.

Dans ce cor­pus légis­la­tif, les articles 302 et 303 de la Consti­tu­tion véné­zué­lienne de 1999 sti­pulent que d’une part l’Etat se réserve la pri­mau­té pour des ques­tions d’intérêt natio­nal, de natio­na­li­ser les sec­teurs éco­no­miques stra­té­giques vitaux pour des besoins de déve­lop­pe­ment éco­no­mique natio­nal et d’autre part, ces articles ren­forcent aus­si la mis­sion de contrôle du gou­ver­ne­ment dans tous les entre­prises et leurs filiales ayant un carac­tère stra­té­gique pour le Vene­zue­la. L’Afrique doit aller impé­ra­ti­ve­ment à cette école !

Il est révol­tant de voir nombre de pays afri­cains bra­der leurs mines, ports, aéro­ports, et voies fer­ro­viaires sans aucune consul­ta­tion popu­laire ni parlementaire !

A ce titre, l’exemple des Ports Auto­nomes de Lomé, Cona­kry et Coto­nou bra­dés à l’homme d’affaires fran­çais Vincent Bol­lo­ré est assez édi­fiant sur l’incurie de nos diri­geants afri­cains actuels. Au demeu­rant, une étude récente montre que la mul­ti­na­tio­nale Bol­lo­ré Afri­ca Logis­tics dégage plus de 80% de son chiffre d’affaires en Afrique fran­co­phone, soit 2,5 mil­liards de d’euros ! Or ce droit d’exploiter les ports afri­cains a été acquis sou­vent en vio­la­tion du code des mar­chés publics des pays en afri­cains comme en Gui­née-Cona­kry, au Bénin et au Togo. Inutile de dire que les par­le­ments des pays pré­ci­tés n’ont pas accès aux clauses contrac­tuelles de ces tran­sac­tions commerciales !

4. Vaincre la malé­dic­tion des richesses minières en Afrique…

Si le Vene­zue­la joua une part active à la créa­tion de l’Organisation des Pays Expor­ta­teurs de Pétrole (OPEP) lors de la Confé­rence de Bag­dad le 14 sep­tembre 1960, il n’a pas su tou­jours tirer meilleure par­tie de la manne pétro­lière. Alfon­zo Adol­fo Per­ez alors ministre véné­zué­lien du Pétrole, par­la même du pétrole comme étant « l’excrément du diable » !

Tant l’exploitation du pétrole est sou­vent por­teuse d’une charge par­ti­cu­liè­re­ment désta­bi­li­sa­trice (guerres civiles, putschs, insur­rec­tions, cor­rup­tion…) pour les Etats qui en détiennent d’importantes réserves. Hugo Cha­vez a su inver­ser la ten­dance au péril de sa vie et de son pou­voir. Depuis lors, l’importante manne finan­cière issue des recettes pétro­lières a per­mis en 14 ans, de construire plus de 700.000 loge­ments sociaux depuis 1999, d’abattre l’extrême pau­vre­té de plus de 50%, de rendre l’éducation et la san­té gra­tuites, de per­mettre à plus de 83% des jeunes d’accéder à l’enseignement supé­rieur, d’instaurer un salaire mini­mum et in fine, de favo­ri­ser l’augmentation du stan­dard de vie des vénézuéliens.

Une révo­lu­tion sociale inédite ! Si Hugo Cha­vez a ain­si per­mis une véri­table exten­sion du rôle social de l’Etat véné­zué­lien, en Afrique glo­ba­le­ment, l’Etat social a entiè­re­ment disparu.

Par ailleurs, en Afrique, les richesses minières de façon géné­rale, n’ont jamais réel­le­ment ser­vi les couches sociales mar­gi­nales. Seule une infime mino­ri­té inféo­dée aux mul­ti­na­tio­nales impé­ria­listes pillent abu­si­ve­ment les recettes issues des indus­tries extractives.

Le Gabon fut appau­vri par une classe diri­geante qui s’est long­temps par­ta­gée l’argent du pétrole avec les poli­tiques fran­çais toutes ten­dances confon­dus. Ain­si, le pétrole gabo­nais avec des réserves prou­vées de 3,7 mil­liards de barils pour une popu­la­tion de 1, 5 mil­lions d’habitants n’a jamais réel­le­ment pro­fi­té à la popu­la­tion qui crou­pit dans une misère révol­tante. Quant au pétrole du Congo-Braz­za­ville depuis sa décou­verte dans les années 1970, il n’échappe, pas non plus à cette triste réa­li­té. La décou­verte en 1992/1993 des gise­ments pro­met­teurs de N’kossa éva­lués à 500 mil­lions de barils au large de Pointe-Noire, a exa­cer­bé les ten­sions poli­tiques entre le pré­sident d’alors, Pas­cal Lis­sou­ba, et Denis Sas­sou Ngues­so, l’obligé de Paris et de la com­pa­gnie pétro­lière Elf. La consé­quence logique de cette pola­ri­sa­tion poli­tique entre Lis­sou­ba et Sas­sou fut une guerre civile par milices tri­bales inter­po­sées ; Cobras (Sas­sou Ngues­so), Cocoyes (Lis­sou­ba) épau­lées les Nin­jas de Ber­nard Kolé­las et leurs dif­fé­rents alliés régio­naux (Tchad, Gabon, Ango­la, Congo RDC, Rwan­da,…). Plus de 200.000 morts furent comp­ta­bi­li­tés durant cette tra­gé­die poli­tique dont la toile de fond reste la mai­trise de l’or noir congo­lais par la France.

Par ailleurs, ce qui est vrai pour le pétrole dans cer­tains pays afri­cains, l’est aus­si, muta­tis mutan­dis, pour les autres res­sources minières. L’Afrique est abon­dam­ment pillé et c’est un secret de poli­chi­nelle que de l’affirmer. Un pays comme le Niger, qui connait une pau­vre­té endé­mique avec des indi­ca­teurs sociaux par­mi les plus faibles au monde, nous ren­seigne sur l’absence de sou­ve­rai­ne­té éco­no­mique en Afrique francophone.

L’uranium nigé­rien est abon­dam­ment pillé par la mul­ti­na­tio­nale fran­çaise AREVA depuis plus de cin­quante ans et tous les régimes qui se sont suc­cé­dés au pou­voir ont été inca­pables de chan­ger cette donne. L’Etat du Niger aurait per­du pas moins de 20 mil­liards d’euros depuis 1960 pour un Pro­duit Inté­rieur Brut (PIB) esti­mé à 2 mil­liards d’euros « gra­cieu­se­ment » ali­men­té par l’Aide Publique au Déve­lop­pe­ment (APD) qui vient prin­ci­pa­le­ment du tré­sor fran­çais. Or, une poli­tique volon­ta­riste de natio­na­li­sa­tion des sites ura­ni­fères et une ges­tion par­ci­mo­nieuse et des recettes issues d’une reva­lo­ri­sa­tion du prix au kilo per­met­traient au Niger de rele­ver le stan­dard de vie des couches les plus pré­caires. Le Niger peut inver­ser radi­ca­le­ment la malé­dic­tion de l’uranium pour édi­fier une socié­té pros­père et apai­sée socia­le­ment. Hugo Cha­vez lui a mon­tré la voie, à elle de s’en ins­pi­rer pour s’affranchir défi­ni­ti­ve­ment du joug impé­ria­liste français.

En guise d’épilogue, Hugo Cha­vez est par­ti à jamais mais ce qu’il a incar­né, illu­mi­ne­ra encore long­temps l’Amérique latine et toute l’Afrique. Le cha­visme conti­nue­ra d’éclairer tous ceux qui aspirent à un nou­vel ordre poli­tique basé sur la jus­tice sociale, le pro­grès éman­ci­pa­teur et la soli­da­ri­té envers les plus pauvres. Dans cette quête poli­tique, l’Etat socia­liste révo­lu­tion­naire est une voie d’avenir qu’il importe de réen­chan­ter par­tout en Afrique.

Enfin, il est scan­da­leux de voir qu’aucun diri­geant afri­cain de pre­mier plan, n’ait fait le dépla­ce­ment de Cara­cas afin de rendre un der­nier hom­mage au Pré­sident Hugo Cha­vez, excep­té Teo­do­ro Obiang Ngue­ma Mba­so­go de Gui­née Equa­to­riale. Quelle lâcheté !

Pour­tant nul n’ignore que le Vene­zue­la d’Hugo Cha­vez, acces­soi­re­ment membre obser­va­teur de l’Union Afri­caine, a aug­men­té signi­fi­ca­ti­ve­ment sa coopé­ra­tion en direc­tion de l’Afrique ces der­nières années.

Oli­vier DOSSOU FADO
Mou­ve­ment pour la Renais­sance Afri­caine (MORAF)
Bruxelles, le 19 mars 2013.

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Pour­quoi l’Afrique doit impé­ra­ti­ve­ment s’inspirer d’Hugo Cha­vez (Libre opinion)