Ce samedi 2 avril, en réponse aux événements du dimanche dernier 27 mars et à l’appel européen lancé par Génération Identitaire de venir manifester contre les “islamistes” à Molenbeek, était censé se tenir un rassemblement antifasciste et antiraciste à la Bourse à 13:00.
Dès 12:45, une ambiance particulière flottait sur le parvis de la Bourse. Des badauds, des touristes et des militants étaient présents en petite foule silencieuse. Pas un slogan, pas un gueulophone, pas un drapeau et surtout, pas un bloc de manifestants.
Les militants présents étaient par contre inquiets : des hommes en noir ou habillés de couleurs sombres étaient bien présents sur la place. Des policiers en civil ? Des néo-fascistes ? Les deux catégories sont reconnues, mais pour certains, le doute plane toujours.
Mais alors qu’ils ne faisaient rien, des gens de gauche sont mis de côté par les forces de l’ordre. Après d’autres provocations policières arrivent. Le calme, qui régnait jusque là, est brisé. Le président de la Ligue des droits de l’Homme de Belgique, Alexis Deswaef, est arrêté. Il représentait une menace réelle vu qu’il se rassemblait à… un. C’est après qu’il se soit fait embarqué que des slogans sont lancés. “Police partout, justice nulle part !”
Un journaliste de Zin TV est violemment arrêté, le policier, pour l’arrêter, n’hésite pas une seule seconde à l’étrangler.
Après la première arrestation, les choses se sont accélérées. L’officier de police qui gère les troupes est le tristement célèbre Vandersmissen, et très rapidement ils démarrent, lui et ses équipes, une partie de chasse-aux-manifestants. Au centre du parvis, entre les policiers ‑en grand nombre‑, les militants, les habitants, les touristes et les passants, un petit groupe de 5 néo-nazis se prennent en photo. Manifestement, ils ne craignent pas de se faire arrêter. D’ailleurs, ils ne se sont pas fait arrêtés.
Des tas de questions sont à poser :
Comment cela est-il possible que la police arrête une mineure, des photographes, des journalistes, des membres de la Ligue des droits de l’Homme, des personnes pacifiques, intimide et menace des passants mais laisse des néo-nazis se balader et/ou manifester tranquillement ?
Certains groupes racistes ont plus le droit de manifester que des organisations anti-racistes bruxelloises ?
Et tout cela, alors que notre pays est paraît-il au niveau 3 de la menace terroriste ?
Pourquoi l’emploi de la violence par les forces de police contre des gens non-violents ?
Pourquoi Vandersmissen, chef de police qui pose de multiples problèmes et qui ne fait pas grand cas des droits démocratiques, était-il dépêché sur place pour être responsable des opérations ?
Pourquoi autant de policiers et un tel dispositif répressif pour si peu de monde réellement présent sur cette place ?
Pourquoi la police montée était là à Bourse ? A‑t-elle été utile un seul instant ?
Si la police n’a rien à se reprocher, pourquoi a‑t-elle cherchée à empêcher les caméras de filmer ?
Les rues du centre-ville ne peuvent dorénavant qu’accueillir les manœuvres de la police et les défilés de l’extrême-droite ?
Ce samedi 2 avril fut une journée où la démocratie, la liberté et les droits fondamentaux furent bafoués et violés de manière flagrante. Et où, des responsables politiques et policiers ont prouvé une fois de plus leur complicité avec des forces clairement néo-nazies.
Restons mobilisés contre la répression, les violences policières, la dérive autoritaire qui est entamée, le néo-fascisme et les discriminations.
Maxime Ramirez
étudiant d’histoire à l’ULB
Photographies : Collectif Krasnyi