Réunis au Pays Basque, en Espagne, une équipe de ZIN TV filme la 7e conférence mondiale de La Via Campesina, un mouvement international qui coordonne 164 organisations paysannes de 79 pays.
Des leaders paysans latino-américains se sont réunis lors de l’émission radio « écho, la voix paysanne » de Radio Mundo Real, afin de discuter sur la situation décisive au Venezuela.
Les représentants du Front National Paysan Ezequiel Zamora du Venezuela : Karina Arévalo et Kevin Rangel, ainsi que les représentants d’organisations du Guatemala, Argentine, Honduras, Brésil, Uruguay, Nicaragua, Chili, République Dominicaine et El Salvador.
L’émission fût animé par : Elsa Sánchez (CLOC VC Caribe), Viviana Catrileo (Anamuri Chile) et Ignacio Cirio (radio mundo real)
Pour écouter l’ensemble de l’émission en espagnol, cliquer ici.
Une collaboration entre La Via Campesina, ALBA TV et ZIN TV
Discours prononcé par Karina Arévalo, porte-parole du Front National Paysan Ezequiel Zamora à la VII Conférence mondiale de La Via Campesina au Pays Basque
Malgré la menace, la Révolution bolivarienne reste inébranlable dans la lutte
Au fil des jours, la situation de conflit au Venezuela s’est exacerbée. Cette dynamique et propensions semblent indiquer une crise prolongée dont l’issue est très difficile à anticiper en dépit de la matrice mise en place par l’industrie des médias qui veut mettre en avant le rejet du gouvernement chaviste. C’est tout simplement faux. Cela fait sans doute partie d’un plan pour renverser la révolution, un plan chaque jour plus violent, constitué de petits foyers pleins de haine et de fascisme. Après plus de deux mois d’essais sans obtenir les résultats espérés, la droite vénézuélienne ne parvient toujours pas à constituer une force matérielle suffisante pour vaincre physiquement le gouvernement et le peuple bolivarien.
Jusqu’à présent, nous assistons au déploiement de différentes armes putschistes : communicationnelles, psychologiques, internationales, économiques, institutionnelles et par la violence. Elles ont été testées et ont progressé dans le cadre d’une guerre de quatrième génération, qui est la combinaison de toutes les formes de guerre. La plus grande percée réside dans la dimension symbolique, le royaume des sens. Sa faiblesse centrale reste la même depuis le début : le manque de soutien populaire dans les rues, de force sur le terrain.
C’est précisément cet élément qui nous conduit à déterminer que cela pourrait signifier que nous allons vers une escalade qui aboutira à une agression extérieure dans la mesure où les forces réactionnaires internes ne peuvent atteindre cet objectif.
Face à ce scénario dont le but est de renverser et de déraciner la grande vague des processus émancipateurs en Amérique latine, ayant ouvert les portes du XXIème siècle, les mouvements populaires de base engagés dans la défense de la révolution bolivarienne et chaviste dénoncent cette tentative à travers le monde :
Ce n’est pas un conflit généré à partir de la droite vénézuélienne. Qui dirige ce plan ? C’est le département d’État américain, le US Southern Command, la droite économique et politique vénézuélienne. Les dispositions et la stratégie sont données depuis l’extérieur.
Ils travaillent sur chacun de ces fronts. Là où ils essayent, aujourd’hui de frapper fort, c’est sur les aspects institutionnels, espérant fissurer ce domaine afin d’affaiblir le bloc chaviste et de faire progresser leur nouvelles institutions et d’intensifier la crise.
Ils tentent de soumettre de manière criminelle notre peuple, de le déstabiliser, en utilisant et en combinant diverses formes de pression ; l’une d’entre elles vise à influencer l’économie afin de provoquer l’augmentation des prix, provoquer des pénuries et attaquer les points de stockage et de transport de nourriture…
Ainsi, ils approfondissent le scénario de difficulté économique des plus humbles, poussés à piller les magasins. Une autre forme de pression a été de déployer leurs groupes de choc et de cette façon, d’assiéger des villes entières pendant plusieurs jours, laissant derrière eux des morts, des dégâts, des pillages, des incendies criminels, de la terreur… Ce sont des images qui ont frappé très fortement notre psychologie sociale.
Ils manipulent et encouragent la haine débridée auprès de leur avant-garde qui est constituée principalement de jeunes de la classe moyenne professionnelle et de la classe moyenne supérieure. Bien que leur capacité de mobilisation n’est pas massive, ils ont construit une base sociale qui se mobilise et offre les images nécessaires pour donner une légitimité à leurs plans, à leur soi-disant « lutte pacifique, démocratique et constitutionnel ».
Il est vrai que la direction du mouvement d’opposition est actuellement entre les mains des secteurs fascistes : les partis Volonté Populaire et Primero Justicia entretiennent des relations tendues et d’alliance, mais il n’y a pas deux oppositions, l’une extrémiste et l’autre modérée comme ils veulent nous le faire croire… C’est la même ligne qui fonctionne dans le même but : éradiquer le chavisme au Venezuela.
L’objectif principal de la phase actuelle et des actions de la droite est d’arrêter le processus d’Assemblée nationale constituante. Cet argument est un ingrédient précurseur pour des actions séditieuses afin d’arriver à une escalade malsaine de la haine. La propagande ennemie a réussi à convaincre ses bases sociales avec l’argument que l’Assemblée constituante n’a comme but que de consolider un État communiste.
La radicalité de cette guerre allouée par la droite s’explique par la décision étasunienne et le caractère de classe du conflit. Ils cherchent à récupérer le contrôle politique et tuer un projet historique qu’est la Révolution bolivarienne, que nous, le Front National Paysan Ezequiel Zamora (FNCEZ) et notre courant révolutionnaire Bolívar et Zamora (CRBZ), ainsi que beaucoup d’autres avons décidé de construire et de défendre.
Ceci est le scénario qui nous est imposé, et compte tenu des conditions difficiles, plusieurs choses sont devenues essentielles. La première consiste à maintenir l’unité du chavisme. L’autre est de défendre la révolution, non seulement depuis l’État mais aussi avec les acteurs populaires, avec des personnes impliquées dans la défense organisée des institutions, des territoires, des hôpitaux, des centres d’alimentation ainsi que les mouvements sociaux et populaires dans le monde, qui expriment leur solidarité pour la défense de notre révolution tout en dénonçant ce qui se passe au Venezuela.
La conjoncture nous oblige à défendre ardument les acquis qui ont coûté cher au peuple vénézuélien ; en tant qu’organisation populaire de base, depuis la CRBZ — FNCEZ nous avons mis en place les Brigades de défense populaire Hugo Chávez (BDPHCh) principalement composée de paysans. Ce n’est pas un groupe de choc, mais un peuple organisé dans la légitime défense de son territoire, de ses communes et tout ce que en tant que peuple organisé nous avons construit au fil d’années et d’années de lutte.
Nous tenons également à signaler que ces derniers mois, la lutte des paysans pour le sauvetage des terres laissées en friche et appartenant à des fascistes qui financent la violence sont récupérées par la lutte paysanne organisée du FNCEZ.
Nous sommes certains que cette guerre ne nous donnera pas de répit, l’ennemi impérial est déchainé, alors même que l’Argentine et le Brésil livrent des luttes intenses contre le néolibéralisme ; nous nous solidarisons avec nos peuples frères, avec vous, frères et sœurs d’armes, nous vous disons force, ne nous décourageons pas, l’Amérique latine s’est réveillée et dans l’unité, jamais ils ne nous mettront à genoux. Certes, nous avons perdu des batailles, mais nous avons déjà gagné la victoire stratégique.
Nous vivons des moments décisifs. La droite, obéissant aux ordres de l’establishment américain, fera tous les efforts pour tenter leur « assaut final ». La révolution a la force de résister et d’aller de l’avant. Il est nécessaire d’utiliser toutes ces forces, et en particulier le rôle acteur du peuple vénézuélien, d’Amérique latine et du monde.
22 juillet 2017
Corriente Revolucionaria Bolivar y Zamora – Frente Nacional Campesino Ezequiel Zamora
Source : CLOC
Traduction : ZIN TV
Chanson d’Ali Primera. “La patria es el hombre”