Le Mémorandum opère une externalisation radicale, en installant un régime de mort aux frontières et dans les camps de concentration libyens. Les nombreux rapports mettent en lumière les atrocités commises en Libye, financées par ces accords italiens. Le 2 novembre 2022, le protocole d’accord sera automatiquement renouvelé pour 3 ans supplémentaires, à moins que le gouvernement italien ou libyen ne l’annule.
Les rapports dénonçant les crimes commis en Libye à l’égard des populations migrantes s’accumulent.
L’ONU a publié deux articles tirant le signal d’alarme sur la situation des réfugié.e.s et des personnes en migration en Libye.
Dans
17 villes européennes, des citoyen.nes ont manifesté le 15 octobre dernier, aux quatre coins de l’Europe, unissant leurs efforts pour faire entendre leurs voix et celles des réfugié.e.s captifs en Libye,
RefugeesinLibya.
Depuis octobre 2021, les réfugié.e.s bloqué.e.s en Libye protestent quotidiennement contre cette coopération et l’enfer auquel elle les condamne. En 2012, l’Italie est condamnée par la cour européenne des droits humains pour sa pratique de
push-backs, repoussant les personnes qui traversent les eaux Libyennes. Pour outre-passer cette condamnation, le Memorandum of Understanding (MoU) a été signé en 2017. Ce Mémorandum régule la coopération entre l’Italie et la Libye sur la sécurité et l’immigration illégale. Cela inclus un support technique et technologique des soi-disant garde-côtes libyens, l’achèvement d’un système de contrôle des frontières du sud de la Libye. Le
Mémorandum prévoit aussi «
l’adaptation et le financement » des centres d’accueil existants en Libye. Cet accord est principalement financé par l’Europe et exécuté par son agence européenne aux frontière (Frontex). Une partie des financements sont alloués à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et l’organisation internationale pour les migrations (IOM), qui fournissent une façade humanitaire au lieu de remplir leur mission de protéger les réfugié.e.s en Libye.
Mais quelle est la réalité du mémorandum ?
Le Mémorandum opère une externalisation radicale, en installant un régime de mort aux frontières et dans les camps de concentration libyens. Les nombreux rapports mettent en lumière les atrocités commises en Libye, financées par ces accords italiens. Depuis 2017, 50 000 personnes en déplacement ont été renvoyées dans ces camps, car elles ont été interceptées et capturées par les soi-disant garde-côtes libyens. La Libye n’est pas un « lieu sûr » pour le débarquement, mais des milliers de personnes y sont amenées à terre pour subir un cycle infernal. Il débute par la détention arbitraire et la traite d’être humain. Puis les tentatives d’évasion et l’interception par les soi-disant garde-côtes libyens, avant d’être arrêté à nouveau. Ce cycle comprend la torture, le viol, l’esclavage, la faim et la mort.
Le gouvernement italien forme les forces de sécurité libyennes, directement complices des milices et des trafiquants d’êtres humains, avec lesquels ils font des affaires plus lucratives que le trafic de drogue. Cette collusion a été dénoncée à plusieurs reprises par le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires et d’autres.
La Libye n’a jamais ratifié les Conventions de Genève de 1951 relatives au statut des réfugié.e.s et ne reconnaît même pas pleinement le HCR. Même les personnes enregistrées par le HCR comme demandeurs de protection sont arbitrairement arrêtées et détenues dans des camps de concentration. L’ONU et la Cour pénale internationale (CPI) ont condamné à plusieurs reprises les crimes contre l’humanité commis dans ces camps.
Le 2 novembre 2022, le protocole d’accord sera automatiquement renouvelé pour 3 ans supplémentaires, à moins que le gouvernement italien ou libyen ne l’annule. La poursuite de ce mémorandum consolidera les conditions inhumaines en Libye pour les personnes en déplacement.
Article complet à retrouver sur Abolish Frontex