Lampedusa, 10 ans de massacres et d’impunité. Le 3 octobre 2023, le collectif Abolish Frontex s’est rassemblé en mémoire des victimes devant la Commission européenne et sur la place de la Monnaie à Bruxelles pour lire publiquement les noms des disparu·e·s.
Le 3 octobre 2013, à moins d’un kilomètre de l’île italienne de Lampedusa, une embarcation transportant plus de 500 personnes – en grande partie des Érythréen·ne·s – fit naufrage : 368 corps sans vie furent récupérés des flots.
Lampedusa, Tarajal, Calais, Melilla, Cutro, Pylos… Ce sont quelques-uns des noms de lieux désormais associés à l’effet mortel des politiques de fermeture de l’UE. Au moins 52.000 personnes sont mortes aux frontières de l’UE depuis 1993. Quand les exilé·e·s ne sont pas repoussé·e·s aux frontières, ils et elles sont « left to die », abandonné·e·s à leur sort, en violation du droit international et de toute humanité.
Ces dix dernières années ont confirmé ce que nous savions déjà : les politiques migratoires de l’UE sont un exemple de nécropolitique. Pour les États membres, les « migrant·e·s », celles et ceux qui « n’ont pas le droit » de vivre dans l’UE, peuvent être mis à mort, et personne n’en est tenu responsable.