La Marche latino-américaine contre le néolibéralisme, s’est déroulé dans les rues de Bruxelles le 15 décembre 2019.
Le rapport de la Commission interaméricaine des Droits Humains du 6 décembre 2019 fait quelques concessions au gouvernement, notamment en soulignant que le président reconnaît que les droits de humains ont été violés. Mais il met en avance la brutalité des carabiniers : exécutions simulées, abus physiques et violences graves, des lynchages, harcèlement injuste auprès d’enfants et des adolescents. A l’inverse de la thèse officielle des “faits isolés”, il s’agit de “comportements répétitifs de violence contre les manifestants dans le contexte des récentes manifestations sociales”.
20.645 arrestations ont eu lieu au Chili dans le cadre des révoltes sociales, selon un rapport de la Commission interaméricaine des Droits Humains du 6 décembre 2019
Le Bureau du Procureur national enquête sur 2.670 cas de violations présumées des droits humains durant les arrestations. 422 concernent des enfants ou adolescents, 44 sont des cas de torture et 26 viols ou abus sexuels commis par des agents de l’État.
“Action pour le Chili #2 à Bruxelles” organisé par Cabildo Migrante.
Ce dimanche 15 décembre a été présentée au Centre Culturel Bruegel à Bruxelles, une journée d’action artistique et de réflexion en soutien au mouvement social chilien. Ce mouvement s’inscrit dans un contexte global qui voit émerger une contestation citoyenne, dont l’objectif est une refondation démocratique capable de replacer la dignité humaine au centre du pacte social.
Bien qu’en périphérie du monde, le Chili est à nouveau en première ligne face à cet enjeu. Les modalités d’actions citoyennes fleurissent par leur créativité et leur réflexion, face à une répression d’Etat qui n’hésite pas à porter gravement atteinte aux Droits de l’Homme, tel que dénoncé vivement par Amnesty International, Human Rights Watch ou l’Institut National des Droits de l’Homme au Chili. Parmi les 26 morts officiels, les milliers de blessés et les centaines de personnes torturées, on compte près de 250 personnes ayant perdu la vue. Ce triste record mondial est le résultat d’une volonté d’aveugler un mouvement où les images véhiculées par les réseaux sociaux, sont au coeur des mobilisations.
Cet évènement organisé par Cabildo Migrante, a exposé le travail graphique, photographique et vidéo, réalisé dans ce contexte par une trentaine d’artistes chiliens. Il a accueilli de nombreuses performances : danse, musique, muralisme, etc. dont l’action féministe viralisée à travers le monde, “Un violador en tu camino”. Il a donné également lieu à un échange à partir du cas chilien, sur les contestations citoyennes et la question des Droits de l’Homme. Une conversation en présence d’acteurs européens et chiliens issus du monde universitaire, non-gouvernemental et politique.
Nous remercions le Centre Culturel Bruegel et à Christine Rigaux, sa directrice et à tous les volontaires qui ont participé ce jour.
María Verónica San Martín / Iván Navarro / Cecilia Andrews / Enrique Ramirez / Ramuntcho Matta / Carola Josefa / Nicolás Grum / Artichokat / Milena Hachim /Pablo DelCielo / Nicolás Rupcich / Poli Mujica / Marcos Zegers / Antonia Rosello / Nico González / Ignacio Gatica / Sofía F. Garabito / Rodrigo Galecio / Maldito perrito / Quemchimama / Martín La Roche / Tamaya Sapey-Triomphe / Matthew Neary / Alejandra Labra / Martín Kaulen / Paloma Fuentes / Bastien Reveco / Renata Garrido / Santiago Nam / Sebastian Erazo / Almendra Benavente / José Caerols (Yisa) / Sevali / Ales Villegas / Felipe Ugalde / OJO CHILE / Otra sinceridad / Chile in flammen / SM Apoyo Mutuo / Sororidad sin fronteras — Bélgica / Andres Cifuentes / Marcela González / Les Palmeniës / Colectivo Despert’Art / ZIN TV / Mathile Allain / Marcela Ahumada / Conny Reuter / Simona Russo / Julian Gastelo
La Marche latino-américaine contre le néolibéralisme, s’est déroulé en parallèle dans les rues de Bruxelles. Le contexte politique mondial et particulièrement latino-américain, est en train de vivre un réveil social et politique important, ceci en réponse à des années, voire des siècles d’abus envers la classe prolétarienne par les dômes du pouvoir.
On y dénonce en particulier le système néolibéral, qui d’une manière planifiée, augmente les niveaux d’inégalité dans les pays où celui-ci est appliqué, les droits fondamentaux des travailleurs sont violés systématiquement, les ressources et les services de base sont privatisés, la souveraineté des pays est vendue et une société compétitive et de consommation est installée.
C’est un système qui convient uniquement à ceux et celles qui sont propriétaires du capital, ils profitent des facilitées institutionnelles et de l’impunité totale face au délits financiers. La main invisible ne régule rien, tous ce qu’elle fait c’est nous étrangler.
L’union fait la force, et il est temps de s’en servir, en tant que latino-américains, nous partageons une histoire d’invasion coloniale, de massacres, de dictatures militaires et d’interventionnisme impérialiste. En tant que Latinos vivant à l’étranger, et même plus dans le même pays ou dans la même ville, nous avons l’occasion de nous unir et de nous organiser, de lutter contre le néolibéralisme sur notre continent et de donner à la communauté européenne le signal de mettre un terme au progrès libéral ici.
Finalement, nous espérons que ce n’est que le début d’une grande coopération entre groupes latino-américains et anticapitalistes, unis dans le même désir de donner de la dignité à notre continent dévasté et de confronter les libéraux.
Bien à vous,
Las Insumisos.