Il faut savoir que le site est occupé par les grévistes et avec un fameux butin de guerre (machines, les voitures de la direction, etc). Comme dans de nombreuses luttes industrielles, il y a énormément de résignation et de fatalisme ‑c’est fort exprimé par l’idée que “c’est déjà foutu”- mais il y a aussi pour beaucoup une détermination solide à se battre. Il s’agit ici de non seulement défendre son travail mais aussi et surtout sa dignité humaine.
En plus, de cette détermination le fait d’avoir un butin de guerre leur donne une force bien réelle et des arguments dans les négociations à venir.
Mais, il y a un “mais” tout de même et il est important. Ils manquent de soutien. D’un soutien crucial. Je propose que nous l’organisions. Comment ? Plusieurs manières s’offrent à nous :
- En allant dormir sur place.
- En ouvrant des caisses de solidarité financière. L’argent est le nerf de la guerre. Avec un véritable appui financier, les grévistes et leurs familles pourront tenir dans le temps.
- En menant des actions, en popularisant leur combat à table, en famille, dans l’entreprise, dans l’école, sur les réseaux sociaux, etc.
Quelques remarques supplémentaires :
Pour les ouvrières et les ouvriers de NLMK l’unité avec les Gilets Jaunes se fait naturellement. Le dégoût vis-à-vis des partis, le PS et Ecolo compris, est très fort. La nécessité de faire rimer “écologie” avec “travail” (pour répondre à l’urgence sociale) a éclaté en discutant avec les ouvriers. Il est possible de répondre aux revendications des ouvriers et des jeunes qui marchent pour le climat.
Il est urgent pour cela de défendre :
- Un protectionnisme écologique, social et solidaire.
- La sortie des traités de libre-échange (CETA, TTIP, etc).
- La relocalisation de la production.
- Avoir le contrôle de l’État sur l’appareil de production pour pouvoir transformer les processus, notamment ceux qui polluent.
- Transformer l’État en s’inspirant des idées socialistes.
Pour les deux au fond qui n’ont rien suivi de l’actualité la plus récente : NLMK, grosse entreprise d’acier pour une série de secteurs importants comme l’énergie ou la construction, compte licencier des centaines de salariés et imposer à celles et ceux qui restent des conditions de travail et salariales dégueulasses. NLMK, multinationale russe du secteur métallurgique, a fait 12 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2018. Elle vient pourtant d’annoncer la suppression de 290 emplois (sur 576) sur le site industriel de Clabecq. Pour ceux qui restent, ça sera au pain sec et à l’eau : gel des salaires, fin de la plupart des avantages sociaux, flexibilité maximale, etc.
En réaction, les ouvriers ont décidé d’occuper l’usine, depuis maintenant plus d’une semaine. Tout le site, les machines et les BMW de la direction sont sous leur contrôle. Une situation exceptionnelle.
Le silence médiatique sur cette occupation est assourdissant alors que les ouvriers ont besoin de soutien. Il nous revient donc d’informer le grand public des événements et de construire la solidarité la plus large possible. C’est urgent. Les ouvriers tiendront encore quelques jours et peut-être plus, mais un large soutien peut faire basculer la lutte.
À Contre Courant (ACC), l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte (ACJJ), ZIN TV et les Acteurs des Temps Présents organisent donc une soirée de soutien. Nous recevrons des travailleurs de NLMK, qui témoigneront de leur combat. Les soutiens s’exprimeront également. Les bénéfices de la soirée seront reversés à la caisse de grève. Bienvenue à toutes et à tous !
Maxime Ramirez, activiste, militant et partisan
Plus d’infos : NLMK – Les ouvriers refusent d’être les cobayes d’un laboratoire de régression sociale
Reportage du collectif Krasnyi :
Les ouvriers de NLMK en lutte face à la police…
Solidarité avec les travailleur.euse.s de NLMK