Solidarité sous surveillance

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La guerre géno­ci­daire à Gaza s’ex­porte en Europe. En Bel­gique, plu­sieurs orga­ni­sa­tions de sou­tien à la Pales­tine, dont Sami­doun et l’U­ni­ver­si­té popu­laire de Bruxelles (UPB), se voient cri­mi­na­li­sées. Cam­pagnes de dif­fa­ma­tion, cen­sure en ligne, mani­fes­ta­tions inter­dites, la répres­sion s’intensifie contre celles et ceux qui expriment leur soli­da­ri­té envers le peuple palestinien.

A Bruxelles, le mou­ve­ment pro-pales­ti­nien fait face à une répres­sion ciblée, métho­dique, qui touche les voix les plus pro­gres­sistes. Les réseaux sociaux deviennent des lieux de sur­veillance et de répres­sion numé­rique. Depuis fin août 2024, dans le cadre d’une enquête poli­cière sur le mou­ve­ment étu­diant en sou­tien à la Pales­tine et suite à l’occupation du bâti­ment Walid Daq­qa à l’Université Libre de Bruxelles, plus d’une cen­taine de per­sonnes, étu­diantes ou non, ont reçu des convo­ca­tions par la police Bruxelles Capi­tale Ixelles.

Par ailleurs, le règle­ment euro­péen sur l’intelligence arti­fi­cielle est entré en appli­ca­tion le 2 février der­nier. Il inter­dit l’usage de cette tech­no­lo­gie dans l’espace public mais pré­voit plu­sieurs excep­tions per­met­tant aux États membres de léga­li­ser l’usage de la recon­nais­sance faciale, comme la recherche ciblée de per­sonnes, la pré­ven­tion d’une menace réelle d’attentat ter­ro­riste ou encore l’identification d’une per­sonne soup­çon­née d’avoir com­mis cer­taines infrac­tions pénales. Les contours de ces excep­tions s’a­vèrent très flous et concernent des infrac­tions pénales très larges. La Ligue des droits humains plaide en ce sens en faveur d’une inter­dic­tion pure et simple de la recon­nais­sance faciale en Belgique.

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