Au Chiapas, la violence contre les zapatistes s’amplifie

De juillet à aujourd’hui les zapa­tistes ont ren­du publique plus de 6 agres­sions réa­li­sés par des groupes armés, par­fois paramilitaires.

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Les mili­taires au Mexique tra­vaillent pour la paix et la justice

Alors que le Mexique est enli­sé dans une guerre contre les nar­co­tra­fi­cants, ayant fait déjà plus de 50 000 vic­times en 4 ans, la mili­ta­ri­sa­tion et la pré­sence de groupe nar­cos ne cessent de s’amplifier au Chia­pas. Les agres­sions et menaces contre les com­mu­nau­tés et peuples zapa­tistes du Chia­pas ont for­te­ment aug­men­tées tan­dis que ces der­niers luttent pour pro­po­ser le pre­mier sys­tème auto­nome appli­qués, pro­po­sant une “autre” édu­ca­tion, une “autre” san­té, une “autre” jus­tice, démo­cra­tie, liber­té, sys­tème éco­no­mique coopérativiste…

De juillet à aujourd’hui les com­pa­gn-e-on‑s des Jun­tas de Buen Gobier­no de dif­fé­rents cara­coles, ont ren­du publique plus de 6 agres­sions contre les com­pa­gnons zapa­tistes, réa­li­sés par des groupes armés, par­fois para­mi­li­taires, comme l’ORCAO.

La der­nière dénon­cia­tion publique faite par les com­pa­gnons de Rober­to Bar­rios est très grave, car les com­pa­gnons de la com­mu­nau­té de San Patri­cio se retrouvent qua­si­ment assié­gés par un groupe armé et craignent pour leur vie. Nous vous pro­po­sons ici un retour sur les exac­tions com­mises et dénon­cées par les com­pa­gn-e-on‑s zapatistes.

Cara­col de Rober­to Barrios

100 para­mi­li­taires assiègent une com­mu­nau­té zapa­tiste, Des­truc­tion d’arbres et de pâtu­rages, vol de récolte et d’animaux.

Le 12 sep­tembre 2011, le Cara­col de Rober­to Bar­rios, au Chia­pas a dénon­cé “les constantes menaces et agres­sions dont souffrent nos com­pa­gnons et nos com­pagnes bases d’appui zapa­tistes de la com­mu­nau­té San Patri­cio, à cause du mau­vais gou­ver­ne­ment à tra­vers de ses groupes para­mi­li­taires de dif­fé­rentes com­mu­nau­tés.” Le com­mu­ni­qué pré­sente par la suite les dif­fé­rentes exac­tions commises :

Le 7 Sep­tembre : 3 para­mi­li­taires se sont pré­sen­tés dans la mai­son de la per­sonne repré­sen­tant l’autorité auto­nome zapa­tiste de la com­mu­nau­té, pour mena­cer d’invasion et d’expulsion la com­mu­nau­té car ils ne payent pas leurs impôts, et que s’ils ne veulent pas don­ner leur terre, ils vien­dront les mas­sa­crer tous.

Le 10 Sep­tembre, plus de 100 para­mi­li­taires ont encer­clé la com­mu­nau­té et ont tiré en l’air.

Le 11 sep­tembre, les para­mi­li­taires ont cou­pés les arbres que les zapa­tistes conser­vaient pour le tra­vail col­lec­tif com­mu­nau­taire. Ils ont volé les récoltes de maïs, tué des porcs, et bru­lé plus de 18 hec­tares de pâtu­rages collectifs.

Le 12 sep­tembre c’est avec des tirs d’armes de gros calibres que se sont réveillés les zapatistes.

Les para­mi­li­taires sont iden­ti­fiés et connus. Ils empêchent tout mou­ve­ment des zapa­tistes en les mena­çant de les inter­ro­ger, tor­tu­rer et de les assas­si­ner s’ils sont sur­pris à sor­tir de leur communauté.

Com­mu­ni­qué en espa­gnol

Com­mu­ni­qué en Fran­çais

Cara­col de Morelia

Attaque contre l’aire auto­nome de com­mu­ni­ca­tion, Des­truc­tion d’une mai­son col­lec­tive zapatiste

Le 18 aout le Cara­col de More­lia, ont dénon­cé que la vieille de leur com­mu­ni­qué plus de 150 hommes de l’ORCAO (groupe para­mi­li­taire curieu­se­ment nom­mée : Orga­ni­sa­tion Régio­nale de Caféi­cul­teurs d’Ocosingo), ont détruit une Mai­son Digne construite par les com­pa­gnons Base d’appui, qui ser­vait comme cui­sine pour les obser­va­teurs natio­naux et inter­na­tio­naux char­gés d’observer les ruses et plans de des­truc­tions des mau­vais gou­ver­ne­ment. La Jun­ta de Buen Gobier­no dénonce le gou­ver­ne­ment à ses 3 niveaux (Fédé­ral, Esta­tal et Muni­ci­pal) “ils orga­nisent des gens igno­rants pour leur apprendre à injec­ter ses pro­jets de morts dans nos ter­ri­toires auto­nomes for­més par nos peuples, ou nous gou­ver­nons à notre manière, comme le peuple le veut”.

Les zapa­tistes se sont dit sur­pris par l’organisation des para­mi­li­taires : “7 groupes se sont for­més, com­mu­ni­quant par télé­phones, nous voyons que les gou­ver­ne­ments les a bien structurés”.

Le cara­col dénonce aus­si l’attaque faite à une équipe auto­nome de com­mu­ni­ca­tion qui s’est fait agres­sée alors qu’ils ren­traient dans leurs com­mu­nau­tés, et for­cée à entrer dans une voi­ture, pour ensuite être séques­trée durant 4 heures dans une mai­son, on leur a volé toutes leurs appar­te­nances (camé­ra, ordi­na­teur…). Enfin les zapa­tistes terminent :

“Nous savons nous gou­ver­ner avec notre auto­no­mie, ou on ne per­met dépendre de quelqu’un, c’est pour cela que nous nous disons prêt à nous défendre”. “nous comme zapa­tistes nous sommes des lut­teurs de cœur humble et simple, construc­teur d’une paix juste, construi­sant la meilleur forme de vivre dans nos terres mexi­caines”, “nous sommes peut-être des lâches à ne pas répondre à leurs pro­vo­ca­tions, nous savons seule­ment que nous construi­sons la vie, et non la mort comme le font les mau­vais gou­ver­ne­ments”.

Com­mu­ni­qué en espa­gnol

Cara­col de la Gar­ru­cha : 2 zapa­tistes bles­sés, 1 Voi­ture bru­lées, Un groupe para­mi­li­taire prend pos­ses­sion de terres zapa­tistes, Ten­ta­tive de récu­pé­ra­tion de terre sur les ruines tou­ris­tiques de Tonina

Le 15 aout, le cara­col de la Gar­ru­cha dénonce à l’opinion publique que 3 jours avant alors que des com­pa­gnons de la com­mu­nau­té allaient tra­vailler col­lec­ti­ve­ment la terre, des hommes et des femmes de l’organisation para­mi­li­taire ORCAO les ont atta­qués et bru­lés leur véhi­cule en volant toutes les affaires qu’avaient les com­pa­gnons. Alors que venait un autre véhi­cule de com­pa­gnons pour aller tra­vailler la terre col­lec­tive, un para­mi­li­taire tira bles­sant un com­pa­gnon zapa­tiste, un autre fut bles­sé par une pierre lan­cée en pleine face. “Les trois niveaux du gou­ver­ne­ment savent qu’ils ne peuvent pas uti­li­ser l’armée, c’est pour ça qu’ils pré­parent des groupes d’indigènes para­mi­li­taires pour atta­quer à nos com­pa­gnons bases d’appui”

Aus­si dans la zone très tou­ris­tique des ruines de Toni­na les com­pa­gn-e-on‑s ont dénon­cé les pro­vo­ca­tions et les menaces de la part de l’INAH (Ins­ti­tut Natio­nal d’ Anthro­po­lo­gie et d’ His­toire) qui pour des purs inté­rêts éco­no­miques et tou­ris­tiques veut s’approprier les terres récu­pé­rées zapa­tistes où se trouvent les ruines.

Dans un autre com­mu­ni­qué daté du 19 sep­tembre la jun­ta de buen gobier­no dénonce un groupe de 50 per­sonnes de la ville d’Ocosingo qui a occu­pé les terres zapa­tistes, ces der­niers sont venus avec des camions de 3 tonnes du gou­ver­ne­ment, le len­de­main plus de 100 para­mi­li­taires armés sont venus s’approprier les terres.

Com­mu­ni­qué en espa­gnol

CARACOL DE OVENTIK

Situa­tion (médi­cale et sécu­ri­taire) critique

La situa­tion de San Mar­cos Aviles est ter­rible, et pleine de ten­sion et de peur, suite aux fortes agres­sions et menaces des membres de la com­mu­nau­té appar­te­nant à dif­fé­rents par­tis poli­tiques. Après s’être réfu­giés plu­sieurs semaines dans la mon­tagne, voi­là les zapa­tistes de retour dans des condi­tions dra­ma­tiques (san­té, sécu­ri­té…), mal­gré la pré­sence d’observateurs civils natio­naux et internationaux.

Com­mu­ni­qué en espa­gnol

Audios pré­sen­tant la situa­tion (es) : http://radiozapatista.org/?p=4107

La ten­sion dans les com­mu­nau­tés zapa­tistes est donc maxi­mum, tout comme les risques pour leur vie et leur inté­gri­té ! Le 22 sep­tembre la Socié­té Civile Mexi­caine et Inter­na­tio­nale s’est mobi­li­sée pour appuyer la lutte pour l’autonomie zapa­tiste, pour lais­ser ces dignes peuples indi­gènes construire libre­ment leur auto­no­mie. Plu­sieurs actions ont eu lieu de manière simul­ta­née dans les quatre coins du globe pour mon­trer le sou­tien des peuples du monde avec les peuples du Chiapas.

Com­mu­ni­qué en fran­çais d’Es­poir Chiapas