Chavez refuse le nouvel ambassadeur américain

Larry Palmer n’est pas un simple ambassadeur qui s’en tient à sa tâche diplomatique...

Cha­vez refuse le nou­vel ambas­sa­deur amé­ri­cain : un geste fort et juste

Same­di, le pré­sident véné­zué­lien Hugo Cha­vez a confir­mé lors d’une réunion son refus caté­go­rique d’accueillir le nou­veau diplo­mate amé­ri­cain Lar­ry Pal­mer à Caracas.

« M. Pal­mer n’en­tre­ra pas ici » a pré­ve­nu Cha­vez sans sour­ciller un seul ins­tant. « S’il vient, il fau­dra l’at­tra­per à l’aé­ro­port inter­na­tio­nal de Mai­que­tia. Nico­las (Madu­ro), tu lui appor­te­ras un café de ma part et par la même occa­sion, bye bye » a‑t-il, dans un humour sérieux, brie­fé son Ministre des affaires étran­gères avant d’ajouter : « Il ne peut pas entrer dans le pays ».

Le Pré­sident, lea­der du PSUV, a pré­ci­sé qu’il avait com­mu­ni­qué “par écrit” la posi­tion de son gou­ver­ne­ment à Washington.

« Nous leur avons dit qu’il ne vienne pas. Ils ne nous ont pas dit ce qui lui a pris de man­quer de res­pect au Vene­zue­la, à un groupe de dignes géné­raux, au gou­ver­ne­ment, à la consti­tu­tion. Com­ment va-t-il être ambas­sa­deur ? Il s’est lui-même pri­vé d’ac­cré­di­ta­tion » a‑t-il esti­mé, fai­sant allu­sion au ques­tion­naire rem­pli par ce der­nier lors de sa can­di­da­ture. Dans celui-ci, Lar­ry Pal­mer avait affir­mé que des milices colom­biennes sévis­saient dans le pays, que l’armée était sous l’influence de Cuba et que son moral était à zéro.

Lar­ry Pal­mer, un ambas­sa­deur au pas­sé souillé

Image_3-109.png Si les rai­sons don­nées pour jus­ti­fier cette inter­dic­tion de ter­ri­toire se limitent à ce ques­tion­naire, elles sont en réa­li­té bien plus fon­dées. En effet, Lar­ry Pal­mer n’est pas un simple ambas­sa­deur qui s’en tient à sa tâche diplo­ma­tique. Lors de son pas­sage au Hon­du­ras (2002 – 2005), ce der­nier avait fait pres­sion – et même har­ce­lé — le gou­ver­ne­ment afin d’imposer le Trai­té de libre com­merce, et d’accorder l’impunité aux sol­dats amé­ri­cains ayant com­mis divers crimes de guerre sur le sol hon­du­rien. Il avait éga­le­ment habi­le­ment pré­pa­ré le ter­rain à l’infiltration de la CIA dans le pays via l’USAID.

Pas éton­nant donc que le Vene­zue­la voit d’un mau­vais œil la dési­gna­tion de ce per­son­nage dou­teux par les Etats-Unis, accu­sés à de nom­breuses reprises par Cha­vez d’être der­rière dif­fé­rentes ten­ta­tives de coups d’Etat et de divi­sions contrô­lées en Amé­rique du Sud afin d’ouvrir le conti­nent pétro­lier résis­tant à l’ultralibéralisme sacré de l’Empire.

Le ren­voi des ambas­sa­deurs, un geste sym­bo­lique et fort

Ce n’est pas la pre­mière fois qu’Hugo Cha­vez expulse, ou rap­pelle, un ambas­sa­deur. En 2008, il avait som­mé l’ambassadeur amé­ri­cain à Cara­cas de quit­ter le pays, en sou­tien de la Boli­vie, qui avait fait de même, accu­sant l’envoyé de Washing­ton d’être à l’origine de la divi­sion et du sépa­ra­tisme des pro­vinces boli­viennes. « Allez au diable, Yan­kees de merde ! » allait-il scan­dé avec la pré­sence et le cha­risme qui le caractérisent.

En 2009, il avait éga­le­ment ren­voyé l’ambassadeur d’Israël après l’offensive à Gaza par l’État hébreux, qua­li­fié alors d’ « assas­sin » et de « géno­ci­daire ».

En ren­voyant les ambas­sa­deurs des pays qu’il com­bat, Hugo Cha­vez se livre à des opé­ra­tions coup de poing ayant pour but de faire entendre sa voie et sa déter­mi­na­tion dans le monde. Un geste sym­bo­lique et fort qui sou­ligne la volon­té du Pré­sident socia­liste anti­li­bé­ral de ne rien lâcher face à l’impérialisme et aux ten­ta­tives de désta­bi­li­sa­tion, d’infiltration et de divi­sion menées par les États-Unis face à ces irré­duc­tibles résis­tants sudistes qui osent par­ta­ger les reve­nus du pétrole avec le peuple plu­tôt qu’avec les élites mondialisées.

Chris Lefebvre (mon blog)