Erdogan insulte la liberté de presse. Libérez Kazim !

Kazım a été pris en otage pour l’empêcher de filmer. Kazım est un des témoins de la mémoire sociale, et a déjà subi de nombreuses garde-à-vue en exerçant son travail.

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Kazım Kızıl, alias “Ka”, jour­na­liste de Kame­ra Sokak, vidéaste et réa­li­sa­teur, s’était ren­du à Bor­no­va, près d’Iz­mir en Tur­quie pour cou­vrir la mani­fes­ta­tion de pro­tes­ta­tion après les résul­tats du réfé­ren­dum consi­dé­ré comme illé­gi­time par de nom­breux citoyens turcs. Kazim a été pris par la police et rete­nu en garde-à-vue avec 20 manifestantEs.

Après cinq jours, aux pre­mières heures du 22 avril, l’arrestation de Kazım Kızıl et de six étu­diantEs a été confir­mée par le tri­bu­nal, et ils ont été envoyés à la pri­son de Şakran.

Son avo­cat Din­çer Çalım a décla­ré qu’il avait été ren­voyé devant la cour pour arres­ta­tion pour non-res­pect de l’ar­ticle 2911 — règle­ment régle­men­tant les réunions et les ras­sem­ble­ments — et l’ar­ticle 299 du Code pénal turc, « insulte au pré­sident ». Lors de l’in­ter­ro­ga­toire au bureau du pro­cu­reur, des ques­tions liées à la « vio­lence inci­tant à la vio­lence » ont été posées et de nou­velles accu­sa­tions ont été faites contre Kazım.

Hier 24 avril, Kazım a été trans­fé­ré à la pri­son de Mene­men, avec les étu­diants Baran Boz­daş, Hasan Ben­li ve Doğan Barış Hali­di. Et Emine Akba­ba, Ezgi Toker, Enise İrin Şakran ont été pla­cés à la pri­son des femmes de Şakran. 

-993.jpg Ses amies publient un texte de sou­tien, et font appel à l’opinion publique pour la solidarité :

C’est notre conscience qui est jetée en prison

Vous avez arrê­té la per­sonne qui ramasse des miettes et les donne dans un papier de cho­co­lat, aux four­mis, et les regarde manger.

Alors que Kazım a été pris pen­dant qu’il tra­vaillait en tant que jour­na­liste, lors de la mani­fes­ta­tion de pro­tes­ta­tion des résul­tats du réfé­ren­dum du 16 avril der­nier, le motif de son arres­ta­tion a été décla­ré par le tri­bu­nal comme “Insulte au Pré­sident de la Répu­blique”. Il n’existe aucune preuve, pour don­ner rai­son à une telle accu­sa­tion et déci­sion. Kazım a été pris en otage pour l’empêcher de filmer.

La camé­ra de Kazım Kızıl a été pré­sente par­tout où est l’injustice, tou­jours dans les rangs de la popu­la­tion. Elle est l’oeil et l’oreille du peuple !

Kazım est un des témoins de la mémoire sociale, et a déjà subi de nom­breuses garde-à-vue en exer­çant son travail.

Nous fai­sons appel à l’opinion publique en Tur­quie et à l’international, pour mon­trer de la soli­da­ri­té, pour la libé­ra­tion de Kazım, ain­si que de tous les jour­na­listes, mili­tantEs, et poli­tiques, opposantEs.

#Free­KazımKızıl

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Qui est Kazım Kızıl ?

Kazım Kızıl est né à Mani­sa en 1983, a fait l’école pri­maire et le lycée à Hatay et à Diyar­bakır. Ensuite, il a fait des études de phar­ma­co­lo­gie et il a obte­nu son diplôme en 2009 à la facul­té de Phar­ma­cie de l’Université d’Egée. Il a com­men­cé la pho­to en 2005, lors de ses études uni­ver­si­taires. Depuis, il n’a jamais ces­sé de tra­vailler l’image, prin­ci­pa­le­ment la vidéo, à par­tir de 2013.

Son docu­men­taire, “Ölmez Ağaç : Yır­ca Dire­nişi”, en fran­çais “L’arbre éter­nel : Résis­tance de Yır­ca” qui raconte la lutte de la popu­la­tion de Yır­ca, contre les cen­trales ther­miques, a été pri­mé de nom­breuses fois. Il conti­nue à tra­vailler sur des docu­men­taires abor­dant les thé­ma­tiques comme les droits humains, la lutte des femmes, les pro­blèmes des réfu­giés, l’écologie, et pro­duit des vidéos conte­nant majo­ri­tai­re­ment des por­traits et témoignages.

Kazım, défend l’idée, que non seule­ment le “pro­duit” mais les phases de “pro­duc­tion” doivent être poli­tiques et sou­tien l’idée que la force d’une vidéo doit être mesu­rée par sa capa­ci­té à mettre les gens en dyna­mique. Kazım vit depuis 15 ans à Izmir, mais il tra­verse le pays depuis des années, en long en large, de Suruç à Yır­ca, de Cizre à Hopa, de Lice à Soma

Avant son arres­ta­tion, il tra­vaillait sur le docu­men­taire inti­tu­lé “Nere­de­sin Arka­daşım” (Où es-tu mon ami ?) pre­nant comme thème, les enfants ouvriers dans l’agriculture. La pre­mière du film est pro­gram­mé lors du Fes­ti­val inter­na­tio­nal des films ouvriers, qui se dérou­le­ra du 1er au 7 mai prochains.

Kazım est éga­le­ment un des fondateurs/trices du “Kame­ra Sokak” (Camé­ra Rue) un col­lec­tif d’information popu­laire et de “vidéoac­ti­visme”. C’est une des pre­mières ini­tia­tives qui ont été entre­prises avec l’idée “Si on ferme nos jour­naux et télés, nous serons notre propre média”, répon­dant au manque d’information du à la cen­sure, l’autocensure, et dans les der­nières périodes, la fer­me­ture des médias, et les purges dans les rangs des jour­na­listes. Kame­ra Sokak sur Face­book et sur Twit­ter

Docu­men­taire “L’arbre éter­nel – La résis­tance de Yırca”

“Ce docu­men­taire est l’histoire d’une poi­gnée d’habitantEs de Yır­ca, qui défendent leurs oli­ve­raies, et leur espace de vie, contre des géants du pro­fit et la mort.
Que cela ne soit pas oublié, et que cela soit une ins­pi­ra­tion pour d’autres luttes.”

“Ölmez Ağaç : Yır­ca Dire­nişi / The Tree of Eter­ni­ty : The Yir­ca Resis­tance” | 53′ DOC. | ENG/FR. SUB. from KAZIM KIZIL on Vimeo.

Sources : Kedis­tan

medium.com