Les chaînes de télévision se sont transformées en partis politiques, poussant l’agenda de forces extérieures, a dit à RT l’ancien correspondant de la chaîne Al Jazeera à Beyrouth, Ali Hashem. Hashem s’est vu être mis sous les feux de la rampe après avoir démissionné de la chaîne de télévision citant sa partialité dans la couverture de l’information.
Dans des courriers électroniques fuités par des hackers syriens, Ali Hashem laissait passer sa colère contre la couverture unidimensionnelle d’Al Jazeera sur la Syrie et son refus de couvrir les évènements de Bahreïn. Dans une interview exclusive avec RT, l’ancien corespondant à Beyrouth Hashem n’a pas voulu en dire plus sur sa démission, mais a insisté sur le fait que de nos jours, l’idée que les médias sont indépendants est un mythe.
“Il n’y a plus de médias indépendants. Tout est fait pour l‘agenda de ceux qui paient, financent le média”, a t’il dit. “La politisation des médias veut dire qu’aujourd’hui, ceux-ci sont des partis politiques. Tout le monde prend partie, se bat pour son point de vue et utilise tous les outils et moyens possibles à leur disposition afin que leur vue touche le plus grand nombre possible.”
C’est maintenant le travail de ceux qui s’informent de comparer les informations de plusieurs sources différentes et de tirer leurs conclusions eux-même, pense le journaliste. “Aujourd’hui, nous sommes dans l’ère de l’information open source – source libre – et tout le monde peut obtenir l’information qu’il désire.”
Hashem a dit que le problème de cet état de fait est que certains médias peuvent atteindre une audience bien supérieure à d’autres et “ce qu’ils disent pourra sembler être factuel alors que çà ne l’est pas.”
Les médias de masse devraient être “immunisés”, impartiaux lorsqu’il s’agit de conflit, cela garantit alors la liberté de parole et d’expression, pense Ali Hashem.
“En 2006, Israël a bombardé la chaîne de télévision Al-Manar parce qu’ils disaient que celle-ci diffusait de la propagande contre Israël”, dit-il. “Al-Manar était d’un côté de la guerre et ils supportaient le Hezbollah, la résistance et la guerre contre Israël. Mais ceci donne t’il à Israël l’excuse de les bombarder ? Certainement pas.”
“En tant que journalistes, nous devrions, et ce quelque soit notre point de vue (parce qu’il est clair qu’il n’y a plus de journalisme indépendant), avoir le droit de dire ce que nous voulons en toute sécurité, sans avoir à être menacés de bombardement, ou tués, exécutés ou arrêtés”, a conclu Hashem.
Al Jazeera a subi récemment un exode du personnel clef de son bureau de Beyrouth : le correspondant Ali Hashem, le directeur de gestion Hassan Shaaban et le producteur Mousa Ahmad.
Tous ces professionnels ont mentionné la partialité dans la couverture de l’information sur le printemps arabe de la part de la chaîne, spécifiquement en ce qui concerne les évènements de Syrie et du Bahreïn, comme étant la cause de leur départ.
url de l’article original (avec vidéo de l’interview du journaliste en anglais):
http://rt.com/news/hashem-al-jazeera-resignation-523/
Traduction de l’article par Résistance 71.