“Quand j’aide les pauvres, on dit que je suis un saint. Lorsque je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste.”
Hélder camara
Cher président Obama,
Nous te saluons comme un frère, disciple de Jésus, avec tout l’amour et le respect que nous devons, conformément à notre vœu, même envers ceux qui se sont comportés avec nous en ennemis.
Qu’est-ce qui t’es arrivé, cher frère ? Qu’est-il advenu de cet intrépide et lumineux Obama qui, en 2008 et à travers sa campagne présidentielle, a parlé de changement, de VRAI changement qui emporterait l’adhésion du peuple ? Tu as redonné l’espoir à des millions de personnes, non seulement aux Etats-Unis mais partout dans le monde, à nous y compris.
Nous nous rappelons des sondages d’opinion recensant un nombre étrangement significatif d’afro-américains qui n’étaient pas en faveur de ton élection, pas parce que ils ne t’aimaient pas, ou qu’ils n’étaient pas d’accord avec les valeurs que tu défendais. Ils t’aimaient trop. Ils craignaient ton assassinat par le complexe industriel, militaire et financier, qui serait certainement passé à l’acte si tu avais eu le courage de l’affronter avec ta vision et ta promesse que les Etats-Unis fassent à
nouveau partie de la communauté humaine.
Tu es bien placé pour savoir que les Etats-Unis ont toujours été le pays le plus haï dans l’histoire du monde pour son arrogance et son obsession nationaliste diabolique de domination planétaire.
Contrairement à des leaders comme Ronald Reagan et Georges W. Bush, qui ne se sont pas distingués par leur intelligence, tu es sans nul doute une personne douée d’intelligence.
De plus, tu as manifesté un attachement à des valeurs morales et éthiques profondément ancrées, et une adhésion aux valeurs prônées par Jésus, et de fait, par tous les grands leaders spirituels du monde, quelle que soit leur religion.
Ce qui nous empresse, cher frère, à t’écrire cette lettre, c’est l’ordre extrêmement honteux d’urgence nationale de ton pouvoir exécutif du 9 mars 2015 déclarant que la situation au Venezuela représenterait une menace inhabituelle et et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis. Ce qui n’est pas sans nous rappeler la décision ordonnée par Reagan, il y a plus de trente ans, de déclencher la guerre des Contras contre le Nicaragua dans les années 80. Cette décision, que nous considérons comme honteuse et extrêmement hypocrite est en plus une violation flagrante du droit international : Il s’agit bien d’une menace d’user de la force contre le Venezuela, et en même temps une incitation pour tes valais vénézuéliens de poursuivre leurs efforts pour déstabiliser le pays.
Tu devrais savoir, cher frère, qu’en Amérique Latine, il existe un sentiment croissant d’unité et de solidarité dans cette région Latino-américaine et afro-antillaise que le peuple considère comme la terre de ses ancêtres.
En même temps que nous rejetons ton ordre exécutif arrogant et interventionniste, nous t’adjurons de te tourner vers Jesus, la fraternité et la solidarité, et de rejeter une fois pour toutes, les démons de la cupidité, de la guerre et de la domination planétaire.
Nous continuerons de prier pour toi et tes proches, ton pays et notre monde.
Sois assuré de la grâce infinie de Dieu, si toutefois tu ne lui tournes pas le dos.
Amour et bénédiction,
Miguel d’Escoto Brockmann, M.M.
Nicaragua
Bishop Pedro Casaldáliga
Brazil
Ramsey Clark
U.S.A.
Leonardo Boff
Brazil
Bishop Thomas Gumbleton
U.S.A
Source de l’article : venezuelainfos