Misère de l’information sur l’Europe des mobilisations sociales

par Frédéric Lemaire (ACRIMED)

Les années 2010 et 2011 ont été mar­quées, dans de nom­breux pays euro­péens, par des mani­fes­ta­tions contre les poli­tiques de rigueur bud­gé­taire ; en 2010, ce fut le cas notam­ment en Grèce, en Rou­ma­nie, en Alle­magne, en Ita­lie, en Espagne ou encore en France. Plus récem­ment, en ce début d’année 2011, la Grande-Bre­tagne et le Por­tu­gal ont connu des mobi­li­sa­tions rela­ti­ve­ment exceptionnelles.

L’occasion pour nous d’élargir notre obser­va­tion du trai­te­ment média­tique des mobi­li­sa­tions sociales en France à d’autres pays, comme nous l’avions fait en mars 2010 dans notre article « Loin, très loin, de la Grèce et de ses grèves : le jour­na­lisme en panne d’Europe » (http://www.acrimed.org/article3338.html)

L’information sociale a rare­ment voca­tion à faire la « une » des titres de presse et des jour­naux télé­vi­sés. Pour être média­ti­sées, les mobi­li­sa­tions sociales doivent « faire l’évènement », soit par leur ampleur, soit par leurs consé­quences par­fois spec­ta­cu­laires (vio­lences, notam­ment). Ce qui est valable pour la France l’est a for­tio­ri pour les mobi­li­sa­tions sociales dans d’autres pays d’Europe.

Plu­sieurs poids, et plu­sieurs mesures

Une pre­mière com­pa­rai­son, même par­tielle, du reten­tis­se­ment média­tiques des dif­fé­rentes mobi­li­sa­tions sociales qui se sont dérou­lées en Europe depuis un an, nous livre un pre­mier ensei­gne­ment : toutes ne se valent pas au regard de la hié­rar­chie de l’information par les médias dominants.

- Il y a les mobi­li­sa­tions dont on ne parle pas ou peu, et qui passent qua­si­ment inaperçues.

Ain­si, le 31 mai 2010, en Rou­ma­nie, les prin­ci­paux syn­di­cats appe­laient à une grève géné­rale illi­mi­tée, pour s’opposer à de consi­dé­rables coupes bud­gé­taires (avec notam­ment une baisse de 25% des salaires de la fonc­tion publique).

Cette grève, assor­tie d’une mani­fes­ta­tion, par­ti­ci­pait et par­ti­cipe d’un mou­ve­ment social d’autant plus signi­fi­ca­tif qu’il s’inscrivait dans la durée : en 2009, le pays avait déjà connu la mani­fes­ta­tion la plus mas­sive de la décen­nie. Cela ne suf­fit pour­tant pas à per­cer le mur du silence média­tique. La Rou­ma­nie est membre de l’Union euro­péenne, certes ; mais c’est, semble-t-il, un pays trop loin­tain pour inté­res­ser spon­ta­né­ment le public fran­çais. Quand bien même ce serait le cas, est-ce une rai­son suf­fi­sante pour que la plu­part des médias ne s’y inté­ressent pas et renoncent à y inté­res­ser leurs publics ?

Qu’on en juge : si l’on excepte deux articles, publiés , le 1er juin 2010 sur rfi.fr et france-info.com [1], les sites des grands titres presse se sont bor­nés à reprendre les quelques dépêches d’agence dédiées à la mani­fes­ta­tion. Pour en savoir plus, une seule solu­tion : s’informer auprès de médias alter­na­tifs comme Le Cour­rier des Bal­kans, la source la plus com­plète sur la ques­tion [2].

- Il y a les mobi­li­sa­tions dont on parle un peu plus. Ce fut des grèves géné­rales en Grèce de février et mars 2010 (dont le trai­te­ment média­tique fut un exemple élo­quent de la misère de l’information sociale sur les pays euro­péens, comme nous l’avons rele­vé dans l’article déjà men­tion­né) ou des mobi­li­sa­tions sociales en Irlande à la fin de la même année.

Si « l’actualité sociale » dans ces deux pays a rete­nu quelque peu l’attention, c’est sans doute à pro­por­tion de son carac­tère spec­ta­cu­laire, mais aus­si, comme le montrent la qua­si-tota­li­té des articles publiés sur l’Irlande, parce que les mobi­li­sa­tions sont l’occasion de mettre en valeur les inter­ven­tions de l’Union euro­péenne et du FMI. Celles-ci, évi­dem­ment, ne sont pas étran­gères aux mobi­li­sa­tions… Mais tout se passe comme si les mani­fes­ta­tions ne sont évo­quées que parce qu’elles offrent un « angle » pour par­ler de la zone euro et de sa crise et que les articles s’insèrent ain­si dans la rubrique « éco­no­mie » ; c’est du moins ce qu’indique la lec­ture des articles recen­sés en note [3]. À croire, du même coup, que c’est parce que les déboires de l’économie de la Rou­ma­nie n’ont pas d’incidence directe sur le fonc­tion­ne­ment de la zone euro que les mobi­li­sa­tions sociales dans ce pays n’ont pas béné­fi­cié du même (et très rela­tif) suc­cès médiatique.

- La place res­pec­tive des mobi­li­sa­tions dans la hié­rar­chie de l’information ne s’explique pas seule­ment par les dis­tances géo­gra­phiques et cultu­relles, les inéga­li­tés d’ampleur des mobi­li­sa­tions ou les dif­fé­rences de connexion avec l’« actua­li­té » de la crise euro­péenne. Il suf­fit, pour s’en convaincre, de com­pa­rer la média­ti­sa­tion des mobi­li­sa­tions qui se sont dérou­lées à une quin­zaine de jours d’intervalle au Por­tu­gal (le 12 mars), et en Grande-Bre­tagne (le 26 mars).

Non seule­ment ces deux mobi­li­sa­tions, qui ont ras­sem­blé cha­cune plu­sieurs dizaines de mil­liers de mani­fes­tants, ont été d’une ampleur com­pa­rable, mais elles peuvent toutes deux être consi­dé­rées comme his­to­riques – dans les deux pays concer­nés, les grandes mani­fes­ta­tions sociales étant rela­ti­ve­ment rares. Mal­gré ces simi­li­tudes, la mani­fes­ta­tion à Londres a béné­fi­cié d’une cou­ver­ture média­tique sans com­mune mesure avec celle qui s’était tenue à Lis­bonne une semaine aupa­ra­vant. Pour cette der­nière, c’est moins que le ser­vice mini­mum qui a été assu­ré, y com­pris sur les sites de presse en ligne, puisque sauf erreur ou omis­sion, on compte en tout… un article, publié sur liberation.fr [4].

À moins de recou­rir à l’hypothèse peu convain­cante d’une hos­ti­li­té latente au Por­tu­gal et aux Por­tu­gais — une lusi­ta­no­pho­bie qui serait par­ta­gée par l’ensemble de la presse – ne res­tent que les expli­ca­tions suivantes :
 — D’abord la nature par­ti­cu­lière de la mobi­li­sa­tion au Por­tu­gal : celle-ci n’était pas orga­ni­sée par des syn­di­cats mais par un col­lec­tif infor­mel de pré­caires, tan­dis que celle de Londres, de nature plus « clas­sique », pou­vait béné­fi­cier, aux yeux de la presse, d’un sur­croit de légitimité.
 — Ensuite le lieu de la mani­fes­ta­tion : l’impact sym­bo­lique de celle-ci était d’autant plus grand quand elle se déroule, non à Lis­bonne, mais à Londres, haut-lieu de la finance. Ain­si de nom­breux articles rap­pellent ain­si que la mobi­li­sa­tion est la plus impor­tante depuis… les années That­cher, qui marque l’essor du capi­ta­lisme financiarisé.
 — Enfin, et peut-être sur­tout, la forme inéga­le­ment « spec­ta­cu­laire » des mani­fes­ta­tions : celle de Londres a été mar­quée par quelques scènes de vio­lence et a four­ni un lot appré­ciable d’images « choc ». C’est du moins ce qui res­sort du trai­te­ment des évè­ne­ments par la presse anglo-saxonne, comme l’a mis met en évi­dence un article d’Arrêt sur images (http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=10725) sur le trai­te­ment média­tique de la mani­fes­ta­tion lon­do­nienne par la presse britannique..

C’est ce qui res­sort éga­le­ment du trai­te­ment média­tique de la mani­fes­ta­tion lon­do­nienne par les JT en France. Ain­si le jour­nal de 20h sur France 2, le 26 mars 2011, consacre deux minutes à la mobi­li­sa­tion. Que retien­dront les télé­spec­ta­teurs ? Que la « vio­lence », attri­buée à des « cas­seurs », aurait man­qué de dis­si­mu­ler l’ampleur de la mani­fes­ta­tion. « On en oublie­rait presque qu’il y avait 250.000 per­sonnes cet après-midi dans les rues de la ville » indique l’envoyé spé­cial, qui ne croit pas si bien dire : seule­ment trente secondes d’explication seront consa­crées aux motifs de la mobilisation.

Même le « sujet » du JT de TF1, du même jour, pour­tant encore plus court, est par­ve­nu à être moins caricatural !

Ce n’est donc pas grâce aux grands médias que l’on appren­dra ce que vivent et ce que veulent les peuples d’Europe quand ils se mobi­lisent. Et qu’ils béné­fi­cie­ront d’une éga­li­té de trai­te­ment à la mesure de la soli­da­ri­té euro­péenne com­plai­sam­ment reven­di­quée sur d’autres fronts.

Mais il n’y pas seule­ment ce que l’on dit ou ce que l’on tait, il y a aus­si la façon dont on en parle.


Les mots de la vulgate

Les dis­pa­ri­tés d’un trai­te­ment mino­ré des mobi­li­sa­tions sociales n’empêchent guère, bien au contraire, de recou­rir à une grille d’analyse rela­ti­ve­ment homo­gène, cou­lée dans la langue de plomb de l’« aus­té­ri­té », dont les termes sou­vent très vagues et conno­tés dis­pensent de toute ana­lyse éco­no­mique ou politique..

Comme le montre le champ lexi­cal employé pour détailler le lot des mesures et des dis­po­si­tifs qui visent à mettre en œuvre l’« aus­té­ri­té », le pro­blème et sa solu­tion relèvent de la méde­cine, voire de la chi­rur­gie. Résu­mons donc ce que nous apprend une lec­ture atten­tive des articles de presse sur les ques­tions d’austérité sur les sites de presse en ligne, et blogs de jour­na­listes associés.

- La « cure de rigueur » (ou « potion amère » lorsqu’elle est « dras­tique ») est une « thé­ra­pie de choc » qui se com­pose de « coupes bud­gé­taires », « efforts d’ajustements » et de « sacri­fices ». Elle appa­raît en fait comme une sorte de « régime de rigueur » qui peut être auto-admi­nis­trée dans le cadre d’un « bud­get ambi­tieux », ou par un tiers (l’Union euro­péenne, le FMI…). Elle per­met de « res­tau­rer la com­pé­ti­ti­vi­té » et la « confiance des mar­chés », comme on perd un peu de poids pour retrou­ver une sil­houette atti­rante et séduire à nouveau.


Flo­ri­lège — « Dans la foule bigar­rée, on trou­vait tous ceux qui, de près ou de loin, com­mencent à sen­tir les effets de l’amère potion gou­ver­ne­men­tale. » (« À Londres, mani­fes­ta­tion his­to­rique, mais pas uni­fiée contre l’austérité », Rue 89, 28 mars) — « Mais les syn­di­cats estiment que la cure d’austérité va trop loin, qu’elle est trop rapide et, sur­tout, doutent des ver­tus de cette thé­ra­pie de choc » (« Heurts à Londres pen­dant la mani­fes­ta­tion anti-aus­té­ri­té », L’Express.fr, 26 mars) — « De nom­breux pays euro­péens, eux aus­si sou­mis au régime de rigueur depuis la crise finan­cière de 2008 – 2009 » (« Heurts à Londres pen­dant la mani­fes­ta­tion anti-aus­té­ri­té », L’Express.fr, 26 mars) — « Des efforts d’ajustement intenses seront deman­dés à ceux qui vivent de sub­sides de l’État (chô­mage, pen­sion d’invalidité…) […] Des sacri­fices qui s’ajoutent à ceux des trois plans anté­rieurs dont les effets se font déjà sen­tir : depuis jan­vier, alors même que la consom­ma­tion a bru­ta­le­ment chu­té, les retraites et les salaires ont été gelés. » (« Mani­fes­ta­tions géantes contre l’austérité à Londres », LesEchos.fr, 28 mars) — « Plan d’austérité por­tu­gais “ambi­tieux” » (LeFigaro.fr, 15 mars) — « Après le Por­tu­gal, l’Espagne ? Le gou­ver­ne­ment espa­gnol a beau­coup fait pour ras­su­rer les mar­chés. Mais il lui reste des obs­tacles à fran­chir. »  Dette : Madrid espère évi­ter la conta­gion », LeFigaro.fr, 8 avril)

- Mal­heu­reu­se­ment, de telles thé­ra­pies de choc ont des effets indé­si­rables, et peuvent créer des com­pli­ca­tions et mener cer­tains pays dans l’« impasse » , « au bord de la crise de nerf » ou du « psy­cho­drame ». Pre­mier symp­tôme : la « grogne sociale ». Heu­reu­se­ment, comme nous l’avions déjà consta­té en Grèce, elle est bien sou­vent « rési­gnée » (les syn­di­cats mani­festent avant tout pour « récla­mer une pause ») ; même si, plus radi­caux, les « van­dales » donnent par­fois l’image « d’un pays livré au chaos » comme lors des mani­fes­ta­tions en Grande-Bretagne).

Flo­ri­lège — « Le Por­tu­gal au bord de la crise de nerfs : La démis­sion du Pre­mier ministre relance la ques­tion de la fra­gi­li­té des finances publiques. » (« Le Por­tu­gal au bord de la crise de nerfs », France Soir.fr, 25 mars) — « Mais le psy­cho­drame por­tu­gais est venu bous­cu­ler l’édifice patiem­ment mis en place depuis des semaines, en posant la ques­tion d’un sau­ve­tage à marche for­cée. » (« L’Europe pousse au sau­ve­tage du Por­tu­gal », LeFigaro.fr, 24 mars) — « La grogne sociale, illus­trée par des mani­fes­ta­tions et grèves qua­si quo­ti­diennes, devrait éga­le­ment ren­for­cer la gauche anti­li­bé­rale » Por­tu­gal : vers des élec­tions anti­ci­pées qui pour­raient arri­ver trop tard », L’Express.fr, 25 mars).

- Il arrive néan­moins que les troubles ne s’aggravent. Lorsqu’un gou­ver­ne­ment se refuse à s’administrer une « cure de rigueur » suf­fi­sam­ment « dras­tique », il y a alors risque de « conta­gion » des symp­tômes à d’autres pays fra­giles. C’est à ce moment que l’Union euro­péenne et le FMI se rendent « au che­vet » d’un pays en proie au trouble pour per­mettre, afin de cir­cons­crire le mal, et à tra­vers un « plan de sau­ve­tage », de convaincre le mal­heu­reux pays de prendre « la méde­cine » qui s’impose.

Flo­ri­lège — « Same­di 26 mars, ils sont des­cen­dus en masse dans les rues de Londres pour récla­mer une pause » (« À Londres, mani­fes­ta­tion his­to­rique, mais pas uni­fiée contre l’austérité », Rue 89, 28 mars) — « Vitrines bri­sées, pou­belles en feu, scènes d’émeutes. Dif­fu­sées en boucle sur les télé­vi­sions du monde entier, les images spec­ta­cu­laires des débor­de­ments de la pre­mière grande mani­fes­ta­tion contre les coupes bud­gé­taires, same­di soir à Londres, donnent l’impression d’un pays livré au chaos. » (« À Londres, mani­fes­ta­tion his­to­rique, mais pas uni­fiée contre l’austérité », Rue 89, 28 mars) — « Y a‑t-il un risque de conta­gion pour l’Espagne ? L’an der­nier, lors des crises grecque et irlan­daise, Madrid avait admis que la « chute » du maillon por­tu­gais pour­rait déclen­cher des attaques spé­cu­la­tives contre le grand voi­sin ibé­rique. » (« À Lis­bonne, une aide de rigueur après l’échec du plan d’austérité », Liberation.fr, 25 mars) — « L’Union euro­péenne au che­vet du Por­tu­gal » (LeMonde.fr, 24 mars) — « Les condi­tions d’un prêt du FMI et de la zone euro seraient certes moins éle­vées que le recours aux mar­chés finan­ciers, mais les contre­par­ties sociales seraient tout aus­si dures à ava­ler pour les Por­tu­gais que l’amère potion de José Socrates. Cette méde­cine ne régle­rait qu’une par­tie du pro­blème. » (« La droite por­tu­gaise joue avec le FMI », Marianne2.fr, 24 mars)

À force d’évoquer la crise éco­no­mique, les poli­tiques menées et sur­tout leurs effets sociaux dans le lan­gage de mala­dies conta­gieuses et des trai­te­ments de chocs, les acteurs des mobi­li­sa­tions sociales sont, volon­tai­re­ment ou non, pré­sen­tés comme des patients réfrac­taires à la seule poli­tique pos­sible. La crise de l’endettement ? Une épi­dé­mie natu­relle. Les mesures par les ins­ti­tu­tions euro­péennes et le FMI ? Des remèdes. Les opé­ra­tions d’ajustement prô­nées par cer­tains gou­ver­ne­ments euro­péens, la Com­mis­sion et le FMI ? Des « sau­ve­tages ». Qui pour­rait s’y oppo­ser sans bas­cu­ler dans la folie ?

Dès lors, que reste-t-il à connaître des mobi­li­sa­tions sociales et à com­prendre de leurs moti­va­tions ? Fort peu de choses en véri­té. Que reste-t-il à débattre ? Rien.

Fré­dé­ric Lemaire (avec Hen­ri Maler)

Mer­ci à Nico­las et Ricar pour l’extrait vidéo

Notes

[1] Res­pec­ti­ve­ment, le 1er juin 2010 : « Les pays d’Europe cen­trale frap­pés par la crise » et « Les Rou­mains fâchés avec le plan d’austérité », France-Info.com.

[2] Lire par exemple : « Rou­ma­nie : grève géné­rale dans la fonc­tion publique contre le plan de rigueur », le Cour­rier des Bal­kans, 31 mai 2010.

[3] « Irlande : mani­fes­ta­tion contre le plan d’austérité », NouvelObs.com, 27 novembre 2010 ; « Bud­get d’austérité sans pré­cé­dent en Irlande », L’Express.fr, 8 décembre 2010 ; « Les Irlan­dais mani­festent contre le plan d’austérité du gou­ver­ne­ment », France24.com, 27 novembre 2010 ; « Les Irlan­dais disent “no” à l’austérité », Europe1.fr, 27 novembre 2010.

[4] « Au Por­tu­gal, mani­fes­ta­tions monstres contre la pré­ca­ri­té », Liberation.fr, 13 mars.