Ali, on ne t’oublie pas ! Un appel de Farida Aarrass

Ecrivez lui svp quelques mots de soutien, une carte postale, une lettre si vous aimez écrire plus, mais surtout du positif. Des propos réjouissants qui égailleront ses journées.

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Ali, on ne t’oublie pas ! Un appel de Farida Aarrass, 9 décembre 2017

Fari­da Aar­rass, retra­çant le cal­vaire de son frère durant ses 10 années de pri­son, nous invite à lui écrire. Dans notre pays, peu de per­sonnes sym­bo­lisent mieux les dérives dans la guerre anti­ter­ro­riste du Maroc, de la Bel­gique et de l’Espagne qu’Ali Aar­rass. Son cas est tel­le­ment criant, l’injustice si fla­grante, son inno­cence tant de fois démon­trée… et pour­tant, pour cer­tains poli­ti­ciens et jour­na­listes d’extrême-droite, c’est un fan­tôme qui hante leur quo­ti­dien, leurs rêves et leurs fan­tasmes. Ils ne laissent pas­ser aucun évé­ne­ment, que ce soient les atten­tats de Paris ou les inci­dents lors de la fête à la Bourse pour la qua­li­fi­ca­tion du Maroc au Mon­dial, pour y asso­cier le nom d’Ali Aarrass.

En absence d’éléments qui l’inculpent dans son propre dos­sier, il faut l’associer à des évé­ne­ments qui sus­citent la haine, la tris­tesse ou la peur du grand public. Tout en sachant qu’il ne peut pas se défendre et en fai­sant oublier qu’il est incar­cé­ré depuis près de dix ans, cou­pé de qua­si tout contact avec le monde extérieur.

Ain­si, lors de l’émission « À votre avis » du 22 novembre 2017 inti­tu­lée « Émeutes : le signe d’une socié­té frac­tu­rée ? », Alain Des­texhe, séna­teur, dépu­té bruxel­lois, membre du Par­le­ment de la Fédé­ra­tion Wal­lo­nie-Bruxelles pour le MR, à court d’arguments contre Alexis Des­waef, le pré­sident de la Ligue des droits de l’Homme, lui lan­çait à la figure qu’il est « un défen­seur du ter­ro­riste Ali Aar­rass ». Même pro­pos chez Étienne Dujar­din, juriste et le chro­ni­queur d’extrême droite du Vif express dans un article du 16 novembre inti­tu­lé « Vents de vio­lence à Bruxelles : le résul­tat du laxisme et du com­mu­nau­ta­risme d’une cer­taine gauche ? ». Là, tenez-vous bien, Dujar­din dénonce le fait qu’une cer­taine gauche, je cite, « sou­tient une BD sur Ali Aar­rass ».

Ne nous lais­sons pas impres­sion­ner par un Dujar­din ou un Des­texhe, d’ailleurs pour­sui­vi aujourd’hui par la jus­tice pour cor­rup­tion dans un dos­sier sur la situa­tion des droits de l’Homme en Azerbaïdjan.

Pour­sui­vons notre com­bat et mobi­li­sons-nous pour répondre à l’appel de Fari­da Aarrass.

Luk Ver­vaet

Ali, on ne t’oublie pas !

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Nous appro­chons de la triste date qui nous amène à com­mé­mo­rer l’extradition d’Ali Aar­rass au Maroc. Le 14 décembre 2010.

Arrê­té le 1er avril 2008 en Espagne alors qu’il était sur son lieu de tra­vail, pour des faits de ter­ro­risme qu’il n’a pas com­mis, il sera pri­vé de liber­té jusqu’à ce jour. Ces faits vont chan­ger selon qu’il soit en déten­tion en Espagne ou au Maroc.

Pas la moindre preuve pour­tant, ce qui abou­tit à un non-lieu pro­non­cé par le juge Bal­ta­sar Gar­zon qui mena et diri­gea l’enquête qui dura plus de deux ans.

Après 2 ans et 8 mois de déten­tion en Espagne, dans des condi­tions inhu­maines, Ali vivra pire encore. L’extradition !

Cette pro­cé­dure si ignoble qui ne garan­tit aucu­ne­ment sa sau­ve­garde puisqu’une fois extra­dé il fut sau­va­ge­ment tor­tu­ré, aura pour consé­quence sa condam­na­tion défi­ni­tive. Ali signa des docu­ments qui ont per­mis de le condam­ner à 15 ans de pri­son ferme en pre­mière ins­tance, et à 12 ans en appel.

Après 10 ans de déten­tion arbi­traire, nous en sommes tou­jours à nous deman­der com­ment tant d’injustices peut exister.

L’arbitraire per­dure et les per­sonnes sus­cep­tibles de pou­voir chan­ger la donne, n’ont aucune volon­té d’agir pour lui venir en aide. Cela mal­gré qu’ils sachent qu’il s’agit d’un homme innocent.

Il semble plus impor­tant pour eux de conti­nuer à nier l’erreur com­mise à son encontre et le main­te­nir dans cette situa­tion, que d’admettre qu’il s’agit d’une très grave erreur et lui rendre justice.

Aujourd’hui Ali est de nou­veau en iso­le­ment depuis le 10 octobre 2016 et a tou­jours besoin de nous.

En dépit de toute la force qu’il a acquise à tra­vers toutes ces épreuves, il a besoin de notre sou­tien. C’est d’ailleurs grâce à votre fidèle sou­tien qu’il résiste et conti­nue de croire en la jus­tice qu’on lui refuse cependant.

Ecri­vez lui svp quelques mots de sou­tien, une carte pos­tale, une lettre si vous aimez écrire plus, mais sur­tout du posi­tif. Des pro­pos réjouis­sants qui égaille­ront ses journées.

Par­lez-lui de vous, de votre famille. Pré­sen­tez-vous et racon­tez-lui votre quo­ti­dien. Tout sera d’office plus inté­res­sant que ce qu’il vit dans ce sinistre endroit. A tra­vers vos écrits il pour­ra se lais­ser trans­por­ter et s’évader de cet espace froid, si exi­gu et tel­le­ment affligeant.

Pen­sez à lui remon­ter le moral, au bien qu’il en reti­re­ra et à l’impact que cela pour­ra avoir sur dans ce cau­che­mar pour­tant si réel.

> Ali Aar­rass, n° d’écrou 930, Pri­son Locale de Tiflet 2, Tiflet, Maroc

D’avance et infi­ni­ment mer­ci 3
Fari­da Aarrass

http://www.freeali.eu/