Julian Assange a été arrêté ce jeudi 11 avril par la police britannique dans l’ambassade d’Équateur, où il se réfugiait depuis près de 7 ans.
“Nous devons reconnaître qu’on ne peut plus donner la possibilité à Assange et ses collègues d’utiliser les valeurs de la liberté d’expression contre nous. Leur donner de l’espace pour nous écraser avec des secrets volés est une perversion de notre grande Constitution”.
Mike Pompeo, secrétaire d’État des États-Unis et ancien directeur de la CIA.
L’Équateur a mis fin au statut de demandeur d’asile dont bénéficiait le lanceur d’alerte, fondateur du site Wikileaks. Hier matin, l’ambassadeur londonien a fait entrer les policiers de la Metropolitan Police dans ses locaux.
Lenin Moreno, président de l’Équateur depuis 2017, et qui se montre complaisant aux intérêts américains, est revenu sur la protection accordée par Rafael Correa à Julian Assange en 2012. Sa nationalité équatorienne, accordée il y a un peu plus d’un an, lui a également été retirée.
Dans la foulée, les autorités américaines ont rendu publiques les charges qui pèsent contre le fondateur de WikiLeaks. Il est accusé d’avoir conspiré avec Chelsea Manning, une militaire américaine qui a rendu public en 2010 des millions de documents secrets issus de l’armée américaine, connus sous le nom de “The War Logs”. En 2013, elle a été condamnée pour espionnage aux États-Unis à 35 ans de prison.
En 2012, alors que le Royaume-Uni souhaite extrader Julian Assange vers la Suède, où il est réclamé dans le cadre d’une enquête pour viol et agression sexuelle, le rédacteur en chef de Wikileaks se réfugie dans l’ambassade d’Équateur à Londres, après y avoir obtenu l’asile politique. Les poursuites suédoises, reconnues non fondées, ont été abandonnées par la Suède en 2017.
Lorsqu’on laisse un petit État comme l’Équateur supporter à lui seul la pression de la première puissance mondiale, au fil des années, l’usure se fait telle que la trahison intervient. Face à cette pression les pays européens n’ont rien fait et le Royaume-Uni a agi une nouvelle fois comme l’employé subalterne des États-Unis.
Après son arrestation hier matin, Julian Assange a été reconnu coupable, par le tribunal de Westminster, d’avoir violé les conditions (datant de 2012) de sa liberté provisoire. Déclaré coupable, il risque une extradition vers les États-Unis, où il sera très certainement condamné à la prison à vie, en cellule d’isolement.
Cette arrestation est grave et inacceptable. Ce jeudi 11 avril 2019 est un jour noir pour la liberté de la presse.
Thomas Michel
Membre du collectif Zin TV