Bernard-Henri Lévy : la guerre en Libye était motivée par la défense des intérêts d’Israël dans le monde.

Le journaliste et écrivain a évoqué les raisons qui l’avaient conduit à s’engager il y a huit mois contre le régime du colonel Kadhafi.

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Ber­nard-Hen­ri Lévy : la guerre en Libye était moti­vée à ses yeux par la défense des inté­rêts d’Israël dans le monde.

BHL, phi­lo­sophe offi­ciel au ser­vice d’intérêts d’État

Der­nier invi­té de la pre­mière conven­tion natio­nale orga­ni­sée par le Conseil repré­sen­ta­tif des ins­ti­tu­tions juives de France (Crif), Ber­nard-Hen­ri Lévy est reve­nu sur son enga­ge­ment en faveur de la révo­lu­tion libyenne. Invi­té à s’exprimer sur le thème des « nou­veaux défis pour les juifs de France », le jour­na­liste et écri­vain a évo­qué les rai­sons qui l’avaient conduit à s’engager il y a huit mois contre le régime du colo­nel Kadha­fi. Ce fut « d’abord comme Fran­çais », mais, pour­suit-il, « je l’ai fait pour des rai­sons plus impor­tantes encore ». Par­mi celles-ci, « la croyance en l’universalité des droits de l’homme » mais aus­si, plus curieu­se­ment, « pour une autre rai­son dont on a peu par­lé, mais sur laquelle je me suis pour­tant beau­coup éten­du : cette rai­son impé­rieuse, qui ne m’a jamais lâché, c’est que j’étais juif. C’est en tant que juif que j’ai par­ti­ci­pé à cette aven­ture poli­tique, que j’ai contri­bué à défi­nir des fronts mili­tants, que j’ai contri­bué à éla­bo­rer pour mon pays et pour un autre pays une stra­té­gie et des tac­tiques ». Et Ber­nard-Hen­ri Lévy de pré­ci­ser le fond de sa pen­sée : « J’ai por­té en éten­dard ma fidé­li­té à mon nom, ma volon­té d’illustrer ce nom et ma fidé­li­té au sio­nisme et à Israël. » Avant de conclure : « Comme tous les juifs du monde, j’étais inquiet. Mal­gré la légi­time anxié­té, c’est un sou­lè­ve­ment qu’il convient d’accueillir avec faveur : on avait affaire à l’un des pires enne­mis d’Israël. »

Que Ber­nard-Hen­ri Lévy fasse sienne la défense d’Israël contre ses adver­saires dans le monde, c’est son droit le plus strict, et ce n’est d’ailleurs un secret pour per­sonne, tout comme était de noto­rié­té mon­diale l’aversion de Kadha­fi pour cet État. Plus contes­table, en revanche, est l’enrôlement par BHL de « tous les juifs du monde » der­rière la ban­nière du gou­ver­ne­ment israé­lien, au nom du syl­lo­gisme sui­vant : je suis juif, Kadha­fi et Israël sont enne­mis, donc je prends le par­ti d’Israël. Cela à l’heure où la poli­tique étran­gère de cet État, notam­ment vis-à-vis des Pales­ti­niens, sus­cite la répro­ba­tion dans le monde de tous ceux qui sont atta­chés, juifs ou non- juifs, à l’établissement d’une paix durable conforme aux réso­lu­tions de l’ONU. À ce pro­pos, on s’interroge : Ber­nard-Hen­ri Lévy, qui ten­ta de s’engager comme sol­dat pour Israël pen­dant la guerre des Six ‑Jours mais y par­vint trop tard, s’inscrit-il ici dans les valeurs d’universalité du judaïsme ou dans l’intérêt d’une nation du Proche-Orient ? Ce qu’on relève en tout cas, c’est l’ampleur du men­songe du phi­lo­sophe sur les pré­ten­dues rai­sons qui l’avaient pous­sé à mili­ter pour une inter­ven­tion étran­gère en Libye : bien loin du sou­ci de don­ner sa chance à la démo­cra­tie en chas­sant le tyran et de pro­té­ger les civils mena­cés par la répres­sion du régime, BHL se fai­sait en fait l’instrument d’une banale rai­son d’État.

Sébas­tien Crépel 

Source : L’Hu­ma­ni­té


BHL assume sa mis­sion sio­niste en Libye

Il s’est expri­mé devant les diri­geants du crif à paris


Par : Dji­la­li BENYOUB

Le phi­lo­sophe fran­çais, Ber­nard Hen­ri Levy, est pas­sé aux confi­dences sur son rôle dans la crise libyenne après la mort de Kadha­fi. Plus qu’un conseiller comme le pré­sen­taient les médias, il dit avoir agi pour le compte du sio­nisme et d’Israël.

Pro­fi­tant de la tri­bune de la 1re conven­tion natio­nale du Crif, dimanche, le phi­lo­sophe conver­ti, ces der­nières années, en repor­ter de guerre actif, a expli­qué son impli­ca­tion dans “l’aventure poli­tique en Libye” moti­vée prin­ci­pa­le­ment par le fait qu’il soit “juif”. “Je ne l’aurais pas fait si je n’étais pas juif”, a‑t-il décla­ré, selon une dépêche de l’AFP à dif­fu­sion limi­tée. “J’ai por­té en éten­dard ma fidé­li­té à mon nom et ma fidé­li­té au sio­nisme et à Israël”, a‑t-il affir­mé dans son inter­ven­tion. Acces­soi­re­ment, il s’est enga­gé dans ce conflit parce qu’il est fran­çais et pour les droits de l’homme et contre l’une des plus grande tyran­nies. Il va rec­ti­fier plus loin en pré­ci­sant que le régime de Kadha­fi est “le pire enne­mi d’Israël”, ce qui est sa véri­table motivation.

Acces­soi­re­ment, a‑t-il lais­sé entendre parce qu’“il m’est arri­vé par­fois d’être fier d’être fran­çais”. Aurait-il dit la même chose concer­nant son enga­ge­ment dans la guerre en ex-You­go­sla­vie où il a pris le par­ti des “pauvres Croates” qu’il fil­mait dans les tranchées.

Il était loin de ses envo­lées “lit­té­raires” racistes, humi­liantes et insul­tantes sur le Pakis­tan et les pakis­ta­nais. (Sales, les rues hideuses, vio­lents dès qu’on sort de Kara­chi). Cela sans comp­ter les gros­siers men­songes sur la guerre en Géor­gie qu’il a rap­por­tés à par­tir des images de télévision.
C’était bien avant “le Prin­temps arabe”, par­ti­cu­liè­re­ment le libyen accom­pa­gné par les chas­seurs et les Toma­hawks de l’Otan, alors que BHL en bon phi­lo­sophe mili­taire a “par­ti­ci­pé à défi­nir des fronts mili­tants aux­quels j’ai contri­bué à éla­bo­rer pour mon pays et pour un autre pays une stra­té­gie et des tactiques”.

Dans l’ordre, ce qu’il a fait pen­dant les huit mois du conflit libyen est dic­té par trois rai­sons d’abord en tant que fran­çais et “fier de contri­buer à ce que mon pays soit à la pointe du sou­tien à une insur­rec­tion popu­laire débar­ras­sant le monde d’une de ses pires tyran­nies”. Ensuite, “la croyance en l’universalité des droits de l’Homme”. Et pré­ci­se­ra l’amateur de sub­tile rhé­to­rique, anti-musul­man qu’il est “de ceux qui ont tou­jours eu la ten­ta­tion de se por­ter en sou­tien des vic­times”. Un huma­nisme que démentent ses contra­dic­toires prises de posi­tion, ses décla­ra­tions et ses écrits. Mais la rai­son essen­tielle est loin de cet huma­nisme et du sou­tien aux vic­times. “Cette rai­son impé­rieuse, qui ne m’a jamais lâché, c’est que j’étais juif. C’est en tant que juif que j’ai par­ti­ci­pé à cette aven­ture (…) je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas été juif”, a‑t-il précisé.

Il éta­le­ra, par ailleurs, ses ori­gines dont il avait fait part le
13 février à Ben­gha­zi. “je m’appelle Levy, fils de Levy, je suis le repré­sen­tant d’une tri­bu, qui est l’une des plus anciennes et des plus nobles tri­bus du monde.” Rai­son pour laquelle il par­ti­cipe à tout ce qui peut et vise à sau­ve­gar­der Israël et par­tant de là, le sio­nisme. Être fran­çais dans sa concep­tion du sio­nisme est secon­daire. C’est dans cette optique qu’il joue­ra le second du pré­sident fran­çais, Nico­las Sar­ko­zy, en Libye, parce qu’“on avait affaire à l’un des pires enne­mis d’Israël”. Israël qui est un modèle de démo­cra­tie… théocratique.

Dji­la­li B.

Source : LIBERTE