Bruxelles : L’ombre de « Victor » plane sur le quartier Midi

Ce 29 septembre, le projet de tours de bureaux au quartier Midi était examiné par la commission de concertation des communes d’Anderlecht et de Saint-Gilles...

victor.jpg Ce 29 sep­tembre, le pro­jet de tours de bureaux au quar­tier Midi était exa­mi­né par la com­mis­sion de concer­ta­tion des com­munes d’Anderlecht et de Saint-Gilles. Asso­cia­tions et habi­tants y ont deman­dé notam­ment d’étudier une alter­na­tive au pro­jet qui soit dédiée à 100% au loge­ment (dont 50% de loge­ment social) et aux équi­pe­ments publics.

Asso­cia­tions et habi­tants [[L’ARAU, le BRAL, le CODES, le Comi­té du quar­tier Midi, le CRU, IEB et l’ULAC.]] demandent notam­ment d’étudier une alter­na­tive 100% loge­ments et équi­pe­ments publics.

Der­rière le nom de code « Vic­tor » (dont une com­mis­sion de concer­ta­tion réunis­sant les com­munes d’Anderlecht et de Saint-Gilles se pen­chait ce matin sur le cahier des charges de l’étude d’incidences), se cache un pro­jet pré­ten­du­ment « mixte » por­té par les groupes Ate­nor et CFE et consis­tant en 3 tours de bureau tota­li­sant une sur­face de 100 000 m² et une « tou­reke » de loge­ment pro­po­sant à peine 2000 m². Les habi­tants et les asso­cia­tions signa­taires se mobi­lisent pour empê­cher la réa­li­sa­tion de ce pro­jet déme­su­ré, ouver­te­ment spé­cu­la­tif et tota­le­ment contraire aux besoins de ce quar­tier qu’il va écra­ser encore un peu plus.

Le quar­tier du Midi n’a pas fini de pan­ser ses plaies et a besoin de tout sauf de nou­veaux bureaux et hôtels. 300 000 m² de bureaux y ont déjà été bru­ta­le­ment et chao­ti­que­ment implan­tés ces 15 der­nières années, sans res­pect pour les habi­tants, pour le tis­su urbain ni pour la mobi­li­té dans ce qui consti­tue pour­tant l’un des prin­ci­paux nœuds de com­mu­ni­ca­tion de Bruxelles. Outre qu’ils déshu­ma­nisent les abords d’une gare du Midi déjà peu inté­grée dans son envi­ron­ne­ment, les immeubles de bureaux construits dans le quar­tier sont par­fai­te­ment inutiles à l’échelle de la Région bruxel­loise et ne cor­res­pondent à aucune demande réelle. Tous leurs occu­pants sont des admi­nis­tra­tions publiques, des socié­tés para­pu­bliques ou pri­vées qui étaient déjà implan­tées à Bruxelles et qui ont sim­ple­ment démé­na­gé Cela n’est pas éton­nant quand on connaît la contexte de sur-offre de bureaux, les chiffres offi­ciels comp­ta­bi­li­sant déjà 1,6 mil­lion de m² inoc­cu­pés à l’heure actuelle.

Mais le pro­jet « Vic­tor » est d’autant plus inquié­tant qu’il n’est pas le seul à exis­ter dans les car­tons des archi­tectes et des pro­mo­teurs immo­bi­liers pour le quar­tier Midi. On connaît déjà les inten­tions de la SNCB, qui vou­drait construire pas moins de 250 000 m² de bureaux neufs autour de la gare et qui laisse éga­le­ment entendre son sou­hait d’élargir la Jonc­tion Nord-Midi dans un ave­nir proche…

Les habi­tants et les asso­cia­tions insistent donc pour que les pou­voirs publics jouent leur rôle et informent le public sur l’ensemble des pro­jets en cours d’élaboration et leur impact à l’échelle de la région et du quar­tier, qu’il s’agisse de bureaux, de loge­ment, de com­merce, d’espace public ou de mobi­li­té… Non seule­ment un nou­veau Plan régio­nal de déve­lop­pe­ment durable (PRDD) et un nou­veau Plan régio­nal d’affectation des sols (PRAS) sont actuel­le­ment en cours d’élaboration, mais on sait éga­le­ment qu’un groupe de tra­vail (réunis­sant la SNCB et ses bureaux d’études, la Région, les com­munes de Saint-Gilles et d’Anderlecht, Beli­ris, la STIB…) s’est réunit pen­dant deux ans avec comme pers­pec­tive l’élaboration d’un Mas­ter Plan pour le Midi. Par ailleurs, le Ministre-Pré­sident Charles Pic­qué a récem­ment confié à l’Agence de déve­lop­pe­ment ter­ri­to­rial (ADT) la rédac­tion d’une note pros­pec­tive sur le quar­tier, qui doit être remise au Gou­ver­ne­ment à la fin 2011. La logique d’une bonne pla­ni­fi­ca­tion veut bien évi­dem­ment qu’on n’examine pas des pro­jets un par un, iso­lé­ment, alors que des plans d’urbanisme sont en cours d’élaboration.

A de nom­breuses reprises ces der­niers mois et ces der­nières années, les habi­tants et les asso­cia­tions ont déjà dénon­cé l’élaboration ou l’abrogation de Plans Par­ti­cu­liers d’Affection du Sol (PPAS) sur mesure pour des pro­jets immo­bi­liers spé­cu­la­tifs. Le groupe Ate­nor est deve­nu expert en la matière, pro­fi­tant de la fai­blesse des pou­voirs publics pour plu­sieurs de ses pro­jets : la tour « Up-Site » à Bruxelles-Ville, « City Docks » à Ander­lecht et « Vic­tor » au quar­tier Midi. On se sou­vien­dra que les com­munes d’Anderlecht et de Saint-Gilles avaient abro­gé avant l’été sans rai­son appa­rente les deux PPAS en vigueur sur l’îlot où sont pré­vues les tours « Vic­tor », fai­sant par là dis­pa­raître les contraintes en matière d’affectation, d’implantation et de volume des construc­tions qu’auraient fait peser les 2 PPAS sur le pro­jet Vic­tor… L’intérêt finan­cier à court terme d’un pro­mo­teur immo­bi­lier et de deux com­munes, inté­res­sées par les retom­bées en terme de taxes sur les bureaux et de charges d’urbanisme, ne doivent pas pré­va­loir sur l’intérêt géné­ral à l’échelle de la région.

A ce stade de la pro­cé­dure, les habi­tants et les asso­cia­tions demandent que toute une série d’alternatives soient étu­diées dans l’étude d’incidences et, en prio­ri­té l’alternative consis­tant à res­pec­ter les gaba­rits du quar­tier et à prendre en compte les besoins essen­tiels des Bruxel­lois, à savoir la construc­tion de loge­ments neufs dont 50% de loge­ments sociaux.

Contacts

- ARAU : Isa­belle Pau­thier, 0477/33 03 78.

- BRAL : Hilde Geens, 02/217 56 33.

- CODES : Raphaël Van­den Bosch, 0497/64 17 07.

- Comi­té quar­tier Midi : Gwe­naël Brëes, 0495/48 70 01.

- CRU / ULAC : Abde­ra­zak Benayad, 0477/560 785.

- IEB : Mathieu Sonck, 02/893 09 14.

Source : IEB, Inter-Environnement-Bruxelles