Check-point israélien a l’aéroport de Bruxelles et Paris

Des militants de l'association "Bienvenue en Palestine" ont été refoulés ce vendredi matin dans différents aéroports européens sur ordre direct du gouvernement israélien.

Une soixan­taine de per­sonnes envi­ron devait embar­quer de l’aé­ro­port de Bruxelles sur un vol Swis­sAir, trois d’entre elles (des Fran­çais) ont été refou­lées. Elles ont été reti­rées du vol par ordre du minis­tère de l’In­té­rieur israé­lien, selon la com­pa­gnie aérienne qui n’a pas sou­hai­té faire d’autres com­men­taires. A Rois­sy, neuf per­sonnes se sont aus­si vues exclure d’un vol de la com­pa­gnie hon­groise Malev parce que leurs noms figu­raient sur la liste que le gou­ver­ne­ment israë­lien a envoyé aux com­pa­gnies aériennes. Cette liste dres­sée par les ser­vices secrets israë­liens com­porte plus de 300 noms de per­sonnes indé­si­rables à Israël. Ce ven­dre­di matin 50 per­sonnes occu­paient paci­fi­que­ment un des ter­mi­naux de la Luf­than­sa à Rois­sy pour pro­tes­ter contre ces méthodes de “col­la­bos” des com­pa­gnies aériennes.

Durant la nuit Israël a refou­lé vers les Etats-Unis, deux mili­tantes amé­ri­caines venues par avion dès leur arri­vée. Les deux femmes devaient ini­tia­le­ment par­ti­ci­per à la flot­tille blo­quée en Grèce, qui cherche à for­cer sym­bo­li­que­ment le blo­cus mari­time de Gaza.

Après le blo­cus de Gaza dénon­cé par la Flot­tille de la Liber­té, la mis­sion inter­na­tio­nale « Bien­ve­nue en Pales­tine » révèle aujourd’hui le blo­cus sour­nois appli­qué par Israël à Jéru­sa­lem-Est et la Cisjordanie.

A l’appel d’une quin­zaine d’associations pales­ti­niennes, des cen­taines de mili­tants inter­na­tio­naux ont pris leurs billets pour par­ti­ci­per à une mis­sion conjointe en Pales­tine. La date du 8 juillet a été choi­sie par les orga­ni­sa­teurs afin de com­mé­mo­rer l’avis issu le 9 juillet 2004 par la Cour de Jus­tice Inter­na­tio­nale sur l’illégalité du tra­cé du mur construit par Israël dans le ter­ri­toire pales­ti­nien occupé.

L’idée de l’action est simple : annon­cer clai­re­ment que le but de leur voyage est de visi­ter leurs amis Pales­ti­niens. En tant qu’internationaux, il est sou­vent conseillé de ne pas divul­guer le réel but de son voyage aux auto­ri­tés aéro­por­tuaires afin d’éviter de se faire refou­ler. Les 600 mili­tants dénoncent donc cet autre blo­cus israé­lien, moins appa­rent mais néan­moins réel.

Les auto­ri­tés israé­liennes ont réagi vio­lem­ment à l’annonce de l’action. Des actions de dif­fa­ma­tions ont été entre­prises afin de décré­di­bi­li­ser les mili­tants voya­geurs, les trai­tant d’hooligans, de menaces pour la sécu­ri­té d’Israël et annon­çant dès le départ qu’Israël allaient en refou­ler la plupart.

Si les voya­geurs étaient prêts à subir des contrôles ren­for­cés à l’aéroport de Ben Gou­rion, ils ne s’attendaient par contre pas aux contrôles qu’ils ont subis dès le check in dans leurs aéro­ports natio­naux respectifs.

Ain­si, trois membres de la délé­ga­tion belge, embar­quant à Rois­sy avec Ali­ta­lia se sont vus inter­dits de vols. « Ils avaient une liste de noms qu’ils ne pou­vaient pas lais­ser pas­ser. Nous n’avons reçu aucune infor­ma­tion ou rai­son pour ce refus. Ils n’ont rien vou­lu nous mon­trer et nous ont dit qu’ils ne fai­saient qu’exécuter les ordres », explique Domi­nique Waro­quiez, une des par­ti­ci­pantes belges refoulées.

Les com­pa­gnies aériennes avaient semble-t-il reçu une liste de per­sonnes de la part des auto­ri­tés israé­liennes, avec des per­sonnes figu­rant sur les listes noires israé­liennes, arbi­trai­re­ment consti­tuées. A l’aéroport de Zaven­tem ce matin, trois citoyens fran­çais ont aus­si été inter­dits de vol, sans rai­son, par la com­pa­gnie aérienne Swiss air.

Les leçons à tirer de cette semaine sont nom­breuses. Face à des actions tota­le­ment arbi­traires de blo­cage de la flot­tille en Grèce, ou encore d’interdiction de vol à par­tir de la France, de la Bel­gique, de la Suisse, les pays Euro­péens res­tent cois. Force est donc de consta­ter que le blo­cus impo­sé par Israël à l’ensemble du ter­ri­toire pales­ti­nien s’étend jusque chez nous.

check­point à Paris