Plus de 41.500 personnes sont mortes en 2020 aux États-Unis, pas précisément à cause du covid-19, elles sont mortes à la suite de coups de feu. En pleine pandémie, 592 fusillades de masse ont été enregistrées, soit quelque chose comme 1,6 affrontements armés par jour. En 2019, il y en avait 415.
Les ventes d’armes ont atteint un record en 2020, 23 millions en moins d’un an, soit 64 % de plus que les ventes enregistrées en 2019 alors qu’il y avait plus d’armes entre les mains des civils étasuniens que d’habitants : le ratio était de 120,5 armes pour 100 habitants. Plus de 8 millions de personnes qui ont acheté des armes à feu en 2020 l’ont fait pour la première fois (National Shooting Sports Foundation).
L’honte de l’humanité… ce n’est pas seulement George Floyd qui s’est étouffé pendant qu’un policier appuyait, avec son genou, sur son cou. Selon les données de Mapping Police Violence, 316 personnes d’origine africaine ont été abattues par la police aux États-Unis, ce qui représente 28 % des 1.127 personnes tuées par les forces de l’ordre avec des armes à feu en 2020.
Suite à cette atrocité, des centaines de manifestations contre le racisme ont eu lieu dans le pays nord-américain, laissant un bilan de plus de 10.000 manifestants arrêtés, dont 117 journalistes. Selon The Guardian, des policiers ont frappé et aspergé au gaz poivré les journalistes. En revanche, seuls 2% des policiers impliqués dans des fusillades ont été inculpés d’un crime.
Cette violation flagrante des droits de l’homme à la vie, à la liberté de manifestation et d’expression, non seulement a été ignorée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, mais elle s’est également produite au beau milieu de l’une des pires pandémies qui touchent l’humanité.
Alors que chaque heure, cinq étasuniens mouraient victimes d’armes à feu, 64 mouraient du COVID-19 en raison de l’incompétence d’un gouvernement qui, bien que se qualifiant de puissance mondiale, bien que disposant de ressources considérables et sans être sous blocus financier, a ignoré dès le début les risques du virus, donnant la priorité à l’activité économique sur la vie de la population. Les États-Unis sont en tête du classement mondial des contagions et des décès dus au coronavirus. Les droits à la santé et à la vie sont donc gravement violés dans ce pays nord-américain.
William Foege, l’ancien directeur du Centre des maladies transmissibles de ce pays, l’a décrit comme un massacre perpétré par le gouvernement étasunien déclenché par son incompétence à contenir le virus. Pour sa part, le Washington Post a qualifié les actions du gouvernement concernant la pandémie de “meurtre autorisé par l’État” où “les personnes âgées, les ouvriers d’usine et les étasuniens d’origine africaine et hispanique” sont délibérément sacrifiés.
Même le droit à l’éducation n’a pas été garanti.
L’accès à l’internet est fondamental pour la poursuite de l’éducation en cas de pandémie. Pourtant, dans le pays supposé avoir la plus grande avancée technologique au monde (après la Chine), 17 millions d’enfants vivent dans des foyers sans connexion internet et plus de 7 millions n’ont pas d’ordinateur (selon le recensement de 2018).
Les inégalités et donc la pauvreté et la famine aux États-Unis ont augmenté en 2020. Plus de 50 millions de personnes, soit 17% de la population, ont souffert d’insécurité alimentaire en 2020, c’est-à-dire qu’elles n’avaient rien à manger, dont 1 enfant sur 4 (Feeding America). Rappelons qu’en 2019, selon le Bureau du recensement, 40 millions d’étasuniens vivaient dans la pauvreté et plus d’un demi-million n’avaient pas de logement permanent, des chiffres qui ont augmenté en pandémie (Rapports sur la violation des droits de l’homme aux États-Unis préparés par le Bureau d’information du Conseil d’État de Chine).
Quelque 20,5 millions d’étasuniens ont perdu leur emploi pendant la pandémie et le taux de chômage a atteint 21,2 %. Paradoxalement, en moins de 12 mois, les 614 milliardaires du pays ont augmenté leur patrimoine de 931 milliards de dollars (Forbes) grâce aux politiques gouvernementales visant à protéger le marché boursier. Les 50 étasuniens les plus riches possèdent autant de richesses que les 165 millions de personnes les plus pauvres du pays (Bloomberg).
Sans parler de la violation des droits de l’homme de la population migrante par le gouvernement des États-Unis. En 2020, 21 personnes sont mortes en détention par l’immigration. Sur les 266.000 enfants migrants détenus et séparés de leurs parents ou des membres de leur famille, plus de 25.000 ont été détenus pendant plus de 100 jours, 1.000 pendant plus d’un an, et certains ont passé plus de cinq ans en détention. Plusieurs demandeurs d’asile ont été menacés et contraints de signer leur propre ordre d’expulsion, ceux qui ont refusé ont été soumis au “waterboarding” (simulation de noyade), battus, aspergés de gaz poivré et menottés pour la prise d’empreintes digitales (Bureau d’information du Conseil d’État chinois).
Non contents de violer les droits de l’homme de leur propre population, les gouvernements des États-Unis, par des mesures coercitives, mais aussi par d’autres actions économiques, psychologiques et politiques encadrées dans des guerres non conventionnelles, violent également ceux de tous les peuples qui ne s’alignent pas sur leurs intérêts au point de commettre des crimes contre l’humanité. Ils tentent de justifier leurs actions par la violation présumée des droits de l’homme dans nos pays, ainsi que par le discours de l’État défaillant, la présence de régimes dictatoriaux présumés et, plus récemment, par le récit du terrorisme et du trafic de drogue. Discours qu’ils ont bien sûr diffusé sans la moindre preuve.
Malgré les multiples appels lancés par les Nations unies pour demander la levée des soi-disant “sanctions” pendant la pandémie, le gouvernement des États-Unis a intensifié le blocus financier et économique contre Cuba, l’Iran, le Venezuela, pour ne citer que quelques pays.
Nous ne savons pas ce qui nous surprend le plus, si c’est le double standard honteux, public et notoire des gouvernements étasuniens en matière de droits de l’homme ou l’audace de ne pas respecter les décisions qui ont été prises démocratiquement à l’ONU contre les mesures coercitives. Depuis combien d’années votons-nous contre le blocus génocidaire du peuple cubain ? Nous sommes-nous demandé pourquoi les États-Unis n’obéissent pas aux décisions prises par l’évidente et écrasante majorité des pays membres de l’ONU ?
Ces votes, bien que très importants dans la mesure où ils montrent la volonté de la majorité des pays qui s’engagent pour la justice, la paix et l’autodétermination des peuples, sont devenus une sorte de jugement moral dont, apparemment, ce pays du Nord ne se soucie pas.
Nous sommes sur la mauvaise voie, il est nécessaire de revoir la stratégie que les pays ont avancée contre les mesures coercitives unilatérales. Ces votes n’ont pas été suffisants. Selon nous, ce que les pays devraient débattre et voter à l’Assemblée de l’ONU n’est pas seulement d’exprimer s’ils sont pour ou contre les mesures coercitives unilatérales, mais d’avancer dans la création d’une nouvelle architecture économique et politique mondiale pour empêcher les États-Unis de “sanctionner”, menacer, imposer des blocus et soumettre des peuples entiers afin d’imposer leurs règles, leur système économique et s’emparer de leurs richesses. À cet égard, nous ferons des propositions.