État d’urgence, marches interdites, escalade militaire : la démocratie menacée

Ces mani­fes­ta­tions, pré­pa­rées de très longue date, sont le moment d’une parole et d’une expé­rience citoyenne inter­na­tio­nales pour faire adve­nir des socié­tés justes et sou­te­nables, moment his­to­rique pour l’avenir de la pla­nète et de l’humanité.

 

État d’urgence, marches inter­dites, esca­lade mili­taire : la démo­cra­tie menacée

Ni le deuil suite aux effroyables atten­tats, que nous par­ta­geons toutes et tous, ni les menaces réelles qui pèsent encore, ne peuvent jus­ti­fier l’interdiction de toutes les mani­fes­ta­tions. L’interdiction de la marche pour le cli­mat du 29 novembre et des mani­fes­ta­tions du 12 décembre à la fin de la COP 21, ren­force le sen­ti­ment de dépos­ses­sion et la confu­sion entre sécu­ri­té et ordre sécu­ri­taire. Ces mani­fes­ta­tions, pré­pa­rées de très longue date, sont le moment d’une parole et d’une expé­rience citoyenne inter­na­tio­nales pour faire adve­nir des socié­tés justes et sou­te­nables, moment his­to­rique pour l’avenir de la pla­nète et de l’humanité.

L’état d’urgence est pro­lon­gé de trois mois, sans aucune pers­pec­tive de sor­tie. Or, la pire des poli­tiques est bien de mettre la démo­cra­tie en veilleuse et de bas­cu­ler dans un régime d’exception per­ma­nent. La sécu­ri­té est indis­so­ciable des liber­tés publiques, c’est une socié­té consciente, active et mobi­li­sée qui assu­re­ra la péren­ni­té de la vie démo­cra­tique et de la vie tout court.

Les atten­tats du 13 novembre jus­ti­fient évi­dem­ment une forte réac­tion poli­cière et un ren­for­ce­ment des mesures de sécu­ri­té tant que les auteurs n’ont pas tous été arrê­tés. Cela ne jus­ti­fie en rien une dérive sécu­ri­taire qui prive les socié­tés des moyens de se défendre face à ce qui les menace. Ces attaques ont été aveugles et elles créent aujourd’hui un sen­ti­ment d’insécurité fort dans la popu­la­tion. Rai­son de plus pour occu­per paci­fi­que­ment l’espace public, comme cela s’est réa­li­sé spon­ta­né­ment pen­dant les der­niers jours, sur les ter­rasses, sur les places publiques.

Concer­nant la COP 21, nous connais­sons les consé­quences dra­ma­tiques, y com­pris en termes de sécu­ri­té, d’un réchauf­fe­ment cli­ma­tique non conte­nu. Aucune armée ou esca­dron de police ne pour­ra résoudre cette ques­tion là. Seule une socié­té inven­tive, éprise de jus­tice et de démo­cra­tie, pour­ra faire face à ces enjeux. Les mobi­li­sa­tions pour le cli­mat sont aus­si notre réponse aux ter­ro­ristes : vous rêvez de tuer et de mou­rir, nous vou­lons la jus­tice sociale et pré­ser­ver la vie sur cette Terre que nous avons en partage.

Attac appelle les orga­ni­sa­tions de la socié­té civile à prendre des ini­tia­tives com­munes en défense des liber­tés démo­cra­tiques, à com­men­cer par la liber­té de ras­sem­ble­ment et de mani­fes­ta­tion. Lors de la COP 21 nous trou­ve­rons ensemble les moyens de signi­fier au monde entier les valeurs de liber­té, d’égalité, de fra­ter­ni­té entre les hommes et avec la nature.

Nous appe­lons à ren­for­cer toutes les ini­tia­tives décen­tra­li­sées pré­vues pour les 28 et 29 novembre, à par­ti­ci­per au Som­met citoyen pour le cli­mat les 5 et 6 décembre à Mon­treuil, à s’inscrire dans les acti­vi­tés de la Zone action cli­mat (ZAC) au « 104 » et enfin à pré­pa­rer et dis­cu­ter col­lec­ti­ve­ment des mani­fes­ta­tions du 12 décembre à Paris.

jeu­di 19 novembre 2015, par Attac France