Israël craint l’effet domino de “l’intifada de velours”.
Quito, 25 décembre 2010 – Après la Bolivie ce mercredi, c’est l’Equateur qui reconnaît ce vendredi la Palestine comme État libre et indépendant dans ses frontières de 1967 d’avant l’invasion israélienne.
La note officielle de la chancellerie signale que le Président Rafael Correa a signé cette reconnaissance officielle pour “revendiquer les aspirations légitimes et valables du peuple palestinien de compter sur un État libre et indépendant”. “Ce sera fondamental pour obtener à travers le dialogue et la négociation, la coexistence pacifique entre les pays du Moyen Orient” ajoute le texte.
Cinq pays latino-américains reconnaissent la Palestine
L’Amérique Latine a initié un processus qui pour les israéliens peut se transformer en pire crise diplomatique de leur histoire. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, craint un effet domino dans la reconnaissance du nouvel État. Mercredi passé la Bolivie a officialisé la reconnaissance de l’État de Palestine comme indépendant et dans ses frontiéres de 1967. Décision qui s’ajoute à celles du Brésil, de l’Uruguay, de l’Argentine, du Chili qui pour sa part a exprimé son appui á la création d’un État palestinien. Le Venezuela a échangé des ambassadeurs en abril 2009 et l’Uruguay formalisera ses relations diplomatiques avec la Palestine au début de 2011, en installant une ambassade aux Émirats Arabes Unis.
Pour Jérusalem la croissante reconnaissance internationale de l’État de Palestine est vue comme l’“intifada de velours” bien que peu de citoyens israéliens en soient informés car elle a coïncidé avec l’incendie du Mont Carmel qui a causé la mort de 44 personnes et la destruction de cinq millions d’arbres.
C’est peu après que le Ministère des Affaires Étrangères israéien a déclaré l’état d’alerte, car aprés la Bolivie et les pays déjà mentionnés, après l’Équateur, d’autres pays tels le Chili ou le Mexique étudient cette possibilité.
Dans le cas du Chili le chancelier Alfredo Moreno a confirmé ce jeudi que le président Sebastián Piñera et le président de l’Autorité Palestinienne (ANP) Mahmoud Abbas, se rencontreront le premier janvier au Brésil, lors de la prise de possession de Dilma Roussef.
Par ailleurs, dix pays de l’Union Européenne (UE) annoncent qu’une élévation du rang de leurs relations diplomatiques avec la Palestine pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines.
“Bien qu’il ne s’agisse pas d’une reconnaissance de la souveraineté palestinienne, nous craignons de voir se propager une vague d’appui en provenance de l’Amérique Latine, sous la forme d’un tsunami diplomatique global et impossible d’arrêter”, ont affirmé à La Vanguardia des sources diplomatiques israéliennes.
Selon des informations parvenues à Jerusalem, les pays européens qui maintiennent des contacts avec l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP) sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Autriche, le Luxembourg, Malte. L’Espagne et la France l’ont déjà annoncé antérieurement.
PLAN PALESTINIEN
Le directeur général de la chancellerie israélienne, Rafael Barak, a envoyé ce lundi un télégramme urgent à toutes les représentations diplomatiques de l’État hébreu dans le monde, demandant aux ambassadeurs qu’ils “fassent tous les efforts pour boycotter la tentative du gouvernement de Ramallah d’obtenir une reconnaissance unilatérale de son État de la part des différents pays et des Nations Unies (ONU)”.
Le gouvernement de Netanyahu veut freiner l’effet domino international avec l’argument qu’Israel appuie la formule de “deux États pour deux peuples” mais que cela “doit être obtenu dans le cadre de négociations de paix entre les parties et non de manière unilatérale”.
Du côté de l’Autorité Nationale Palestinienne l’activité diplomatique se concentre sur trois objectifs :
Obtenir la reconnaissance de la Palestine dans ses frontières antérieures à la guerre des Sept Jours de 1967.
Élever le rang des relations diplomatiques avec le plus grand nombre posible de pays européens, asatiques, et latino-américains.
Obtenir l’approbation d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui condamne la construction des colonies juives de Cisjordanie.
Washington s’y oppose. Abbas et le Premier Ministre palestinien, Salam Fayad, ont exprimé leur déception au sujet de l’opposition nord-américaine qui “permet l’actuel point mort dans le processus de négociation avec Israel et la poursuite de la construction dans les colonies” en Cisjordanie occupée. Fayad a déclaré à La Vanguardia dans une récente interview que la Palestine serait créée au milieu de 2011.