Reconnaitre l’Etat palestinien : appel de la société civile belge

la société civile belge, appelle à adopter une position forte en reconnaissant l’Etat palestinien dans les frontières d’avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le 24 sep­tembre 2010, le pré­sident amé­ri­cain Barack Oba­ma s’exprimait devant l’Assemblée Géné­rale des Nations Unies et pro­po­sait de « reve­nir l’année pro­chaine avec un accord qui amè­ne­ra un nou­vel Etat membre aux Nations Unies, un Etat pales­ti­nien indé­pen­dant et sou­ve­rain, qui vive en paix avec Israël ». L’échéance de la nou­velle Assem­blée géné­rale approche et la pers­pec­tive d’un accord négo­cié entre Pales­ti­niens et Israé­liens a disparu.

Le 15 avril der­nier, le Quar­tet (Etats-Unis, UE, Rus­sie et ONU), devait en effet se réunir pour ten­ter une relance du pro­ces­sus de paix. Au vu de l’incapacité des Etats-Unis à exer­cer une quel­conque pres­sion sur Israël afin qu’il accepte le mini­mum requis pour reprendre les négo­cia­tions – c’est-à-dire le gel de la colo­ni­sa­tion et un agen­da pré­cis sur les ques­tions du sta­tut final : fron­tières et sou­ve­rai­ne­té, Jéru­sa­lem, les réfu­giés, l’eau et la sécu­ri­té -, la Grande-Bre­tagne, la France et l’Allemagne s’apprêtaient alors à émettre une décla­ra­tion ferme contre la colo­ni­sa­tion. Les Etats-Unis ont fini par annu­ler la réunion avec pour seule expli­ca­tion que « ce n’était pas le bon moment ». Ce sont éga­le­ment les Etats-Unis qui, en février, se sont oppo­sés à une réso­lu­tion pré­sen­tée au Conseil de sécu­ri­té des Nations Unies visant à condam­ner la colo­ni­sa­tion, jus­ti­fiant leur veto par le fait que seule une solu­tion négo­ciée pou­vait mettre un terme au conflit.

Ces ajour­ne­ments suc­ces­sifs des négo­cia­tions per­mettent par ailleurs à une colo­ni­sa­tion israé­lienne inten­sive et conti­nue de se pour­suivre impu­né­ment dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens occupés.

Dans une région en muta­tion, la réso­lu­tion du conflit israé­lo-pales­ti­nien appa­rait aujourd’hui comme une urgence. Or, depuis la feuille de route émise en 2002 par le Quar­tet, le pro­ces­sus de paix, maintes fois réac­ti­vé, n’a per­mis d’obtenir aucun résul­tat tan­gible. La recon­nais­sance de l’Etat pales­ti­nien semble l’alternative la plus judi­cieuse aujourd’hui.

D’une part, une telle mesure est sou­te­nue depuis quelques mois par un effort diplo­ma­tique impor­tant de l’Autorité pales­ti­nienne. De nom­breux Etats lati­no-amé­ri­cains ont d’ores et déjà recon­nu la Pales­tine comme “un Etat libre et indé­pen­dant à l’intérieur des fron­tières de 1967″. A ceux-là s’ajoutent les 94 Etats qui avaient déjà recon­nu l’Etat pales­ti­nien, suite à la décla­ra­tion d’indépendance à Alger en 1988 par le Conseil natio­nal pales­ti­nien. Par­mi ceux-ci, neuf sont des membres de l’UE .

D’autre part, recon­naitre à la Pales­tine un carac­tère éta­tique lui don­ne­ra accès à tous les ins­tru­ments de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale. En par­ti­cu­lier, l’Etat pales­ti­nien joui­ra de fron­tières recon­nues (la ligne d’armistice de 1949 ou ligne verte) et dis­po­se­ra ain­si de plus d’outils afin de faire face aux pres­sions d’Israël visant à main­te­nir les colo­nies israé­liennes à Jéru­sa­lem-Est ou en Cisjordanie.

Dans la pour­suite d’une paix durable au Proche-Orient, il est en outre illu­soire de pen­ser qu’une Pales­tine affai­blie poli­ti­que­ment serait un atout pour la paix. C’est uni­que­ment en recon­nais­sant la sou­ve­rai­ne­té de la Pales­tine et en don­nant à ses auto­ri­tés poli­tiques la capa­ci­té de faire jeu égal avec leurs homo­logues israé­liens, qu’une paix juste et accep­table pour­ra s’établir dans la région.

Pour toutes ces rai­sons, nous, orga­ni­sa­tions de la socié­té civile belge, appe­lons la Bel­gique et l’UE à prendre leurs res­pon­sa­bi­li­tés et à adop­ter dès main­te­nant une posi­tion forte en recon­nais­sant l’Etat pales­ti­nien dans les fron­tières d’avant la guerre de 1967, avec Jéru­sa­lem-Est pour capitale.

Nous sou­li­gnons néan­moins que la recon­nais­sance de l’Etat pales­ti­nien ne pour­rait être un but en soi. Elle doit néces­sai­re­ment s’accompagner de mesures concrètes afin de contraindre Israël à res­pec­ter le droit inter­na­tio­nal et l’ensemble des réso­lu­tions des Nations Unies recon­nais­sant le droit à l’autodétermination du peuple pales­ti­nien. En effet, le main­tien de l’occupation, de la colo­ni­sa­tion et leurs consé­quences empê­che­raient toute indé­pen­dance réelle, voire toute via­bi­li­té d’un Etat pales­ti­nien res­pec­tant les Droits de l’Homme et les prin­cipes démocratiques.

Signa­taires

11.11.11

ABVV/ FGTB

ACW

Amis du Monde diplo­ma­tique Belgique

Artistes contre le Mur asbl

Asso­cia­tion Bel­go-Pales­ti­nienne WB

Asso­cia­tion Cultu­relle Joseph Jacquemotte

Broe­der­lijk Delen

Cen­trale Géné­rale FGTB

CNAPD

CNCD-11.11.11

CSPP – Ottignies

Eto­pia soli­da­ri­té inter­na­tio­nale — Watermael-Boitsfort

Femmes pré­voyantes socialistes

Forum Nord Sud asbl

Fos ‑socia­lis­tische solidariteit

Géné­ra­tion Pales­tine Belgique

Groupe Proche-Orient Santé

Hope-Espoir-Hoop

Intal

Jus­tice et Paix

Links Eco­lo­gisch Forum / Forum Gauche Ecologie

MOC

Par­ti com­mu­niste Wallonie-Bruxelles

Pax Chris­ti Vlaanderen

Pax Chris­ti Wallonie-Bruxelles

PJPO — Bra­bant Wallon

PJPO — Ittre

PJPO — Mazerine

PJPO — Nivelles

Pré­sence et Action Culturelles

Ser­vice Civil International

Soli­da­ri­té mon­diale — Wereldsolidariteit

Soli­da­ri­té Socialiste

Union des Pro­gres­sistes Juifs de Belgique

Vie Fémi­nine

Vrede vzw