Par Marcelo Buzetto Collectif de Relations Internationales et membre de La Brigade de solidarité en Palestine du Jornal Sem Terra*
Sur cette photo, l’homme qui pose le bras sur le drapeau brésilien est un maître rural palestinien de 70 ans. Il a été emprisonné la semaine passée à Ramallah par les autorités israéliennes !
Un groupe de 17 militants du MST, de la Via Campesina du Brésil, du mouvement “Consulta Popular” et du Syndicat des Métallurgistes d´ABC (région métropolitaine de São Paulo) a passé 30 jours en Palestine et visité divers territoires occupés par Israël en 1948, en 1967 et des communautés occupées illégalement après les accords d´Oslo (1994).
Les militants qui ont effectué ce séjour d´octobre à novembre 2011, ont baptisé leur brigade de solidarité internationaliste du nom de Ghassan Khanafani, journaliste, écrivain et révolutionnaire palestinien assassiné par des agents israéliens au Liban en 1972.
La brigade a pris part à la récolte des olives en compagnie des familles de paysans palestiniens dans une action de solidarité contre la violence pratiquée par les colons sionistes-palestiniens et par l´armée d´Israël qui cherchent à intimider et à empêcher la réalisation de ce travail.
Le groupe a participé aussi à la Première Rencontre des Paysans, Travaileurs Ruraux et des Pêcheurs de Palestine, organisée par des entités telles que l´Union des Comités de Travail Agricole et l´Union des Comités de Femmes Palestiniennes, ainsi que le Centre d´Information Alternative et le Mundubat.
Les militants ont pu débattre avec les organisations locales des étapes nécessaires à la construction de la Via Campesina dans le monde arabe. Ils ont pu également approfondir leur connaissance de la situation économique, politique, sociale et culturelle par le contact avec des organisations politiques palestiniennes et avec les mouvements israéliens qui appuient cette lutte de libération nationale et pour l´autodétermination.
La brigade a découvert la lutte des travailleurs israéliens pour le logement et a rendu visite à un groupe de familles sans-abri occupant un bâtiment à Jérusalem et qui ont été expulsées par la police. Ces familles ont organisé le Comité pour la Défense de logement public afin de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu´il mène une politique de logement qui réponde aux intérêts des pauvres.
La pauvreté et l’inégalité sociale explosent dans les villes actuellement contrôlées par Israël. Dans la vieille ville de Jérusalem, près du Mur occidental, site sacré du judaïsme, il n´est pas rare de rencontrer des hommes et des femmes israéliens réduits à la mendicité.
Le groupe de militants a également rencontré le mouvement « Force Pour les Travailleurs » (FPT), une expérience concrète d’organisation autonome des travailleurs. L’entité est une nouvelle fédération syndicale, construite par les luttes des travailleurs précaires et par d´autres secteurs sans représentation syndicale. FPT est un mouvement en construction, mais a déjà obtenu quelques victoires importantes telles que les grèves dans les entreprises chimiques de Haïfa au début de 2011. Les travailleurs israéliens et arabo-palestiniens se syndicalisent, fait sans précédent depuis la fondation de l’Etat d’Israël le 15 mai 1948.
Lors d’une visite à Hébron, la brigade a parcouru la partie de la ville occupée par Israël en 1967, où ont été fermés les maisons et les commerces appartenant aux familles palestiniennes expulsées dans la cadre de la transformation d’Hébron en “ville juive”, obsession des colons sionistes qui contrôlent une partie de la ville.
Solidarité dans la lutte
La brigade a participé à la mobilisation du Comité Populaire de Bil’in, une communauté cisjordanienne connue pour la réalisation de manifestations tous les vendredi contre le mur d’apartheid construit pour séparer ce village des colonies implantées par des colons sionistes après les accords de paix de 1994.
De même que Bi’lin, plusieurs terres palestiniennes de Cisjordanie ont été occupées militairement par Israël pour poursuivre le projet d´expansion coloniale, ce qui a fait croître les critiques de la population contre les accords signés entre l’Autorité palestinienne et Israël. Comme Israël ne respecte ni les décisions issues de ces accords ni les résolutions de l’ONU, les Palestiniens parlent de la fin et de la mort du processus de paix initié par des négociations directes. La lutte et la mobilisation populaires gagnent en puissance comme outils principaux pour vaincre l’occupation israélienne.
Durant la manifestation à Bi’lin, les soldats israéliens ont lancé des gaz lacrymogènes et ont tiré contre les Palestiniens et les internationalistes du Brésil, du Venezuela, de France, d’Irlande du Nord et d´Angleterre. Dans un geste de légitime défense face à l’attaque des forces israéliennes et des colons qui ont pris leurs terres, les jeunes Palestiniens ont répondu avec des pierres. Une agression similaire avait déjà été perpétrée contre la brigade et les agriculteurs palestiniens dans le village de Jalud lors de la récolte des olives dans la zone C, territoire de la Cisjordanie palestinienne sous contrôle total des troupes israéliennes. Les colons israéliens avaient ouvert le feu avec des fusils et avaient agressé les internationalistes. Peu après l’armée est descendue sur les lieux avec les soi-disant ”armes non-létales”.
La brigade internationaliste Ghassan Khanafani est un exemple de plus, et concret, de la lutte des travailleurs pour construire une société nouvelle, plus juste, plus démocratique et véritablement humaine : la société socialiste, qui dépassera les limites créées par le monde du capital.
Source : MST
Traduction française : Thierry Deronne
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