Les Sans Terre participent à la récolte des olives pendant un mois en Palestine

Durant la manifestation à Bi’lin, les soldats israéliens ont lancé des gaz lacrymogènes et ont tiré contre les Palestiniens et les internationalistes du Brésil, du Venezuela, de France, d’Irlande du Nord et d´Angleterre.

Par Mar­ce­lo Buzet­to Col­lec­tif de Rela­tions Inter­na­tio­nales et membre de La Bri­gade de soli­da­ri­té en Pales­tine du Jor­nal Sem Ter­ra*

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Sur cette pho­to, l’homme qui pose le bras sur le dra­peau bré­si­lien est un maître rural pales­ti­nien de 70 ans. Il a été empri­son­né la semaine pas­sée à Ramal­lah par les auto­ri­tés israéliennes !

Un groupe de 17 mili­tants du MST, de la Via Cam­pe­si­na du Bré­sil, du mou­ve­ment “Consul­ta Popu­lar” et du Syn­di­cat des Métal­lur­gistes d´ABC (région métro­po­li­taine de São Pau­lo) a pas­sé 30 jours en Pales­tine et visi­té divers ter­ri­toires occu­pés par Israël en 1948, en 1967 et des com­mu­nau­tés occu­pées illé­ga­le­ment après les accords d´Oslo (1994).

Les mili­tants qui ont effec­tué ce séjour d´octobre à novembre 2011, ont bap­ti­sé leur bri­gade de soli­da­ri­té inter­na­tio­na­liste du nom de Ghas­san Kha­na­fa­ni, jour­na­liste, écri­vain et révo­lu­tion­naire pales­ti­nien assas­si­né par des agents israé­liens au Liban en 1972.

La bri­gade a pris part à la récolte des olives en com­pa­gnie des familles de pay­sans pales­ti­niens dans une action de soli­da­ri­té contre la vio­lence pra­ti­quée par les colons sio­nistes-pales­ti­niens et par l´armée d´Israël qui cherchent à inti­mi­der et à empê­cher la réa­li­sa­tion de ce travail.

Le groupe a par­ti­ci­pé aus­si à la Pre­mière Ren­contre des Pay­sans, Tra­vai­leurs Ruraux et des Pêcheurs de Pales­tine, orga­ni­sée par des enti­tés telles que l´Union des Comi­tés de Tra­vail Agri­cole et l´Union des Comi­tés de Femmes Pales­ti­niennes, ain­si que le Centre d´Information Alter­na­tive et le Mundubat.

Les mili­tants ont pu débattre avec les orga­ni­sa­tions locales des étapes néces­saires à la construc­tion de la Via Cam­pe­si­na dans le monde arabe. Ils ont pu éga­le­ment appro­fon­dir leur connais­sance de la situa­tion éco­no­mique, poli­tique, sociale et cultu­relle par le contact avec des orga­ni­sa­tions poli­tiques pales­ti­niennes et avec les mou­ve­ments israé­liens qui appuient cette lutte de libé­ra­tion natio­nale et pour l´autodétermination.

La bri­gade a décou­vert la lutte des tra­vailleurs israé­liens pour le loge­ment et a ren­du visite à un groupe de familles sans-abri occu­pant un bâti­ment à Jéru­sa­lem et qui ont été expul­sées par la police. Ces familles ont orga­ni­sé le Comi­té pour la Défense de loge­ment public afin de faire pres­sion sur le gou­ver­ne­ment israé­lien pour qu´il mène une poli­tique de loge­ment qui réponde aux inté­rêts des pauvres.

La pau­vre­té et l’inégalité sociale explosent dans les villes actuel­le­ment contrô­lées par Israël. Dans la vieille ville de Jéru­sa­lem, près du Mur occi­den­tal, site sacré du judaïsme, il n´est pas rare de ren­con­trer des hommes et des femmes israé­liens réduits à la mendicité.

Le groupe de mili­tants a éga­le­ment ren­con­tré le mou­ve­ment « Force Pour les Tra­vailleurs » (FPT), une expé­rience concrète d’organisation auto­nome des tra­vailleurs. L’entité est une nou­velle fédé­ra­tion syn­di­cale, construite par les luttes des tra­vailleurs pré­caires et par d´autres sec­teurs sans repré­sen­ta­tion syn­di­cale. FPT est un mou­ve­ment en construc­tion, mais a déjà obte­nu quelques vic­toires impor­tantes telles que les grèves dans les entre­prises chi­miques de Haï­fa au début de 2011. Les tra­vailleurs israé­liens et ara­bo-pales­ti­niens se syn­di­ca­lisent, fait sans pré­cé­dent depuis la fon­da­tion de l’Etat d’Israël le 15 mai 1948.

Lors d’une visite à Hébron, la bri­gade a par­cou­ru la par­tie de la ville occu­pée par Israël en 1967, où ont été fer­més les mai­sons et les com­merces appar­te­nant aux familles pales­ti­niennes expul­sées dans la cadre de la trans­for­ma­tion d’Hébron en “ville juive”, obses­sion des colons sio­nistes qui contrôlent une par­tie de la ville. 

Soli­da­ri­té dans la lutte

La bri­gade a par­ti­ci­pé à la mobi­li­sa­tion du Comi­té Popu­laire de Bil’in, une com­mu­nau­té cis­jor­da­nienne connue pour la réa­li­sa­tion de mani­fes­ta­tions tous les ven­dre­di contre le mur d’apartheid construit pour sépa­rer ce vil­lage des colo­nies implan­tées par des colons sio­nistes après les accords de paix de 1994.

De même que Bi’lin, plu­sieurs terres pales­ti­niennes de Cis­jor­da­nie ont été occu­pées mili­tai­re­ment par Israël pour pour­suivre le pro­jet d´expansion colo­niale, ce qui a fait croître les cri­tiques de la popu­la­tion contre les accords signés entre l’Autorité pales­ti­nienne et Israël. Comme Israël ne res­pecte ni les déci­sions issues de ces accords ni les réso­lu­tions de l’ONU, les Pales­ti­niens parlent de la fin et de la mort du pro­ces­sus de paix ini­tié par des négo­cia­tions directes. La lutte et la mobi­li­sa­tion popu­laires gagnent en puis­sance comme outils prin­ci­paux pour vaincre l’occupation israélienne.

Durant la mani­fes­ta­tion à Bi’lin, les sol­dats israé­liens ont lan­cé des gaz lacry­mo­gènes et ont tiré contre les Pales­ti­niens et les inter­na­tio­na­listes du Bré­sil, du Vene­zue­la, de France, d’Irlande du Nord et d´Angleterre. Dans un geste de légi­time défense face à l’attaque des forces israé­liennes et des colons qui ont pris leurs terres, les jeunes Pales­ti­niens ont répon­du avec des pierres. Une agres­sion simi­laire avait déjà été per­pé­trée contre la bri­gade et les agri­cul­teurs pales­ti­niens dans le vil­lage de Jalud lors de la récolte des olives dans la zone C, ter­ri­toire de la Cis­jor­da­nie pales­ti­nienne sous contrôle total des troupes israé­liennes. Les colons israé­liens avaient ouvert le feu avec des fusils et avaient agres­sé les inter­na­tio­na­listes. Peu après l’armée est des­cen­due sur les lieux avec les soi-disant ”armes non-létales”.

La bri­gade inter­na­tio­na­liste Ghas­san Kha­na­fa­ni est un exemple de plus, et concret, de la lutte des tra­vailleurs pour construire une socié­té nou­velle, plus juste, plus démo­cra­tique et véri­ta­ble­ment humaine : la socié­té socia­liste, qui dépas­se­ra les limites créées par le monde du capital.

Source : MST

Tra­duc­tion fran­çaise : Thier­ry Deronne

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