Marie Maffre réalise des documentaires. En voici quelques uns ici. Un beau jour – c’était le 2 mars 2012 – elle a eu la malencontreuse idée de couvrir une action de l’association Jeudi Noir destinée à occuper un logement vide dans le 10ème arrondissement de Paris, ceci dans le but d’accueillir ensuite des mal-logés. Sa caméra et ses films ont été placés sous scellés sur demande du procureur de la République.
Dans un communiqué paru aujourd’hui sur son site, Reporters sans frontières proteste vivement contre l’arrestation et le placement en garde à vue de la documentariste.
“L’arrestation et le placement en garde à vue de la documentariste sont tout simplement illégaux. Une personne menant un travail d’information ne peut être confondue avec un manifestant ou un militant en action, rappelle Reporters sans frontières. Marie Maffre avait bien signalé qu’elle était présente sur les lieux dans le cadre de son travail. Elle était facilement identifiable comme documentariste. D’ailleurs, elle était en train de tourner au moment de l’interpellation de la police.”
“Nous sommes également particulièrement inquiets que son matériel et ses films ont été saisis par la police et mis à disposition de la justice, au mépris total du respect du secret des sources, comme s’il s’agissait d’une pièce à conviction, a ajouté l’organisation. Cette saisie a eu lieu pendant la garde à vue, sans information de l’intéressée et de son avocat pourtant présent lors de l’entretien. Il est à craindre que ces images soient utilisées pour l’enquête. Nous réclamons la restitution immédiate du matériel de la documentariste ainsi que des rushs, fruit de son travail.”
L’organisation rappelle que selon l’article 62 – 2 du code pénal, la garde à vue est une mesure de contrainte visant une personne contre “laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement est maintenue à la disposition des enquêteurs”.
Source de l’article : gauche de combat
Communiqué de Reporters sans frontières
Reporters sans frontières proteste vivement contre l’arrestation et le placement en garde à vue de la documentariste Marie Maffre, le 2 mars 2012, alors qu’elle couvrait une action de l’association Jeudi Noir destinée à occuper un logement vide dans le 10ème arrondissement de Paris pour accueillir par la suite des familles de mal-logés. Sa caméra et ses films ont été placés sous scellés sur demande du procureur de la République.
“L’arrestation et le placement en garde à vue de la documentariste sont tout simplement illégaux. Une personne menant un travail d’information ne peut être confondue avec un manifestant ou un militant en action, rappelle Reporters sans frontières. Marie Maffre avait bien signalé qu’elle était présente sur les lieux dans le cadre de son travail. Elle était facilement identifiable comme documentariste. D’ailleurs, elle était en train de tourner au moment de l’interpellation de la police.”
“Nous sommes également particulièrement inquiets que son matériel et ses films aient été saisis par la police et mis à disposition de la justice, au mépris total du respect du secret des sources, comme s’il s’agissait d’une pièce à conviction, a ajouté l’organisation. Cette saisie a eu lieu pendant la garde à vue, sans information de l’intéressée et de son avocat pourtant présent lors de l’entretien. Il est à craindre que ces images soient utilisées pour l’enquête. Nous réclamons la restitution immédiate du matériel de la documentariste ainsi que des rushs, fruit de son travail.”
L’organisation rappelle que selon l’article 62 – 2 du code pénal, la garde à vue est une mesure de contrainte visant une personne contre “laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement est maintenue à la disposition des enquêteurs”.
Marie Maffre, documentariste qui réalise depuis deux ans un documentaire sur l’association Jeudi Noir produit par Kien Production, a été interpellée avec quatre militants de l’association, le 2 mars 2012 au soir, alors qu’ils tentaient d’occuper un bâtiment vide du 10ème arrondissement pour le mettre à disposition de familles de mal-logés. Bien qu’ayant signalé au responsable des relations presse de la préfecture qu’elle était présente sur les lieux dans la cadre de son travail, elle a subi une fouille corporelle et a été placée une nuit en garde à vue. Sa caméra et ses rushes ont été placés sous scellés et mis à disposition de la justice. Et ce alors que la caméra est un équipement de location.
Reporters sans frontières rappelle dans son rapport France publié fin février 2012 [[rapport-france.pdf]], que “le régime des perquisitions est insuffisamment protecteur. Bien qu’il ait été étendu au domicile et véhicule professionnel du journaliste, il devrait concerner le véhicule personnel et rappeler un domaine naturel d’application du secret à tous les outils de travail du journaliste (agenda, téléphone, smartphone, notes, etc.). Leur usage étant trop souvent abusif, les réquisitions judiciaires doivent être interdites, sauf à présenter les mêmes garanties que les perquisitions.”
Reporters sans frontières appellent tous les citoyens à signer le Pacte pour la liberté de la presse.
Source de l’article : RSF