Qui sont-ils, ces habitants des maisons de repos ? Que pensent-ils ? Comment vivent-ils ce confinement qui n’en finit pas ?
Aux confins : les vieux et les vieilles prennent la caméra
On a beaucoup parlé d’eux, surtout quand on comptait les morts. Au cœur de la pandémie de COVID-19, les médias égrainaient le nombre de décès quotidien, et puis venait celui des victimes en maisons de repos. Comme si les homes hébergeaient des femmes et des hommes d’une autre espèce, isolés du commun des mortels.
Souvent sujets de reportages dans les médias, on les a vus aussi, de temps en temps, mais de très loin. Par la fenêtre ou au fond d’une cour. Ou bien lors de la fête des mères, quand les vieilles dames tentaient vainement de sourire à leurs enfants et petits enfants, de l’autre côté de la paroi de plexiglas.
Par contre, on les a très peu entendus, les habitantes et habitants des maisons de repos. Ils ont pourtant été touchés de plein fouet par la crise sanitaire. Un rapport de Médecins sans frontières estime que 64% des décès dus au Covid-19 (à savoir 9731 au total en Belgique), ont eu lieu en maisons de repos (ou de soins). Et sur ces décès (6200), environ 4900 ont eu lieu au sein même de ces structures, dans des conditions parfois effroyables.
Mais qui sont-ils, ces habitants des homes ? Que pensent-ils ? Comment vivent-ils ce confinement qui n’en finit pas ?
Pour ce film « Aux confins », les vieilles et les vieux ont pris la caméra. En juin 2020, ils ont filmé leur quotidien en maisons de repos avec lucidité et humour. Ils racontent les heures qui passent dans un univers qui s’est brusquement refermé sur eux, leurs inquiétudes et leurs souvenirs.