Les oublié.e.s du Covid-19

Une action orga­ni­sée par :

La Coor­di­na­tion des sans papiers

 

Pro­duc­tion : ZIN TV

Avril 2020

Ce lun­di 20 avril 2020, un groupe de per­sonnes sans-papiers a réa­li­sé une action éclair devant la Tour des Finances, où se trouve le bureau de Mag­gie De Block, Ministre des Affaires sociales et de la San­té publique, mais aus­si de l’A­sile et la Migration.

A l’aide de pan­cartes, 60 per­sonnes sans-papiers se sont mani­fes­tées silen­cieu­se­ment durant quelques minutes, afin de lan­cer un pre­mier signal d’alarme et visi­bi­li­ser la réa­li­té de cette par­tie de la popu­la­tion aux yeux des citoyens belges. L’action s’est dérou­lée dans le res­pect des recom­man­da­tions sani­taires du confi­ne­ment : les per­sonnes pré­sentes por­tant des masques, des gants et se tenant à une dis­tance sociale de 2,5 m. Avant de se dis­per­ser cal­me­ment, un porte-parole a lu le mes­sage et les reven­di­ca­tions du groupe :

« Avant cette pan­dé­mie, nous, sans-papiers, vivions déjà chaque jour dans la peur et les dif­fi­cul­tés. Nous tra­vail­lions au noir pour gagner de quoi vivre avec nos familles et nos enfants. Une situa­tion d’exploitation que nous dénon­cions pour­tant. Depuis l’annonce du confi­ne­ment, tous les sec­teurs sont fer­més et il n’y a presque plus de tra­vail. Du jour au len­de­main, nous nous retrou­vons sans aucun reve­nu et aucune aide pour sub­ve­nir à nos besoins de base. Nous n’avons pas accès aux soins de san­té, nous ne pou­vons plus ache­ter à man­ger ou payer notre loyer. Mal­gré ces dif­fi­cul­tés, nous res­pec­tons toutes les règles de confi­ne­ment fixées par l’Etat belge. Aban­don­nés par ce sys­tème, nous lan­çons aujourd’hui ce cri de l’injustice qui nous tue. Plus que le coro­na­vi­rus, c’est sur­tout cette poli­tique migra­toire qui nous condamne à l’agonie. Hommes, femmes, enfants, jeunes et âgés, malades… Nous sommes les oubliés de cette crise et nous mou­rons à petit feu ! Nous sommes des citoyens et reven­di­quons nos droits. Nous sor­tons mal­gré tous les risques, pour lan­cer un cri à l’humanité entière, un cri à la jus­tice. Nos demandes à l’égard du gou­ver­ne­ment fédé­ral sont simples :
 — Nous récla­mons une recon­nais­sance de l’État belge de notre exis­tence dans ce pays depuis des années : nous vou­lons être régu­la­ri­sés. La régu­la­ri­sa­tion des sans-papiers dans la situa­tion actuelle est néces­saire et urgente.
 — Nous deman­dons aus­si la libé­ra­tion et la régu­la­ri­sa­tion des déte­nus dans les centres fermés.
Nous lan­çons éga­le­ment un appel aux citoyens qui sou­tiennent notre cause : nous leur deman­dons de réagir avec nous et de dénon­cer cette situa­tion inacceptable. »

Quelques dizaines sou­tiens avec papiers étaient présent.e.s. La police a iden­ti­fié 6 per­sonnes (notam­ment deux obser­va­trices légales de vio­lences poli­cières) qui risquent de rece­voir un pro­cès verbal.

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