Une immersion d’un an dans les services sociaux de première ligne. Des services qui ont assuré un suivi humain quand toutes les portes des accès aux droits élémentaires se digitalisaient. Des travailleurs et travailleuses qui se sont fondés en collectif : « Travail social en lutte » pour dénoncer une dérive de leur métier, que les administrations veulent transformer en sous-traitants, aux mépris de leur mission d’accompagnement social.
Le collectif “travail social en lutte” est né en juin 2021, lors de la deuxième vague de la pandémie. Période pendant laquelle, travailleuses sociales et travailleurs sociaux de première ligne, se sont retrouvés complètements isolé.e.s et submergé.e.s. Iels ont continué à recevoir les personnes en difficultés sociales quand toutes les autres portes leurs étaient fermées. Iels ont du travailler dans l’urgence et avec les moyens du bord sans aucune reconnaissance ou considération.
Iels ont aussi été les témoins privilégiés de constats qu’il fallait dénoncer.
La quasi entierté des servies publics, privés et parapublics ont compté sur la numérisation pour rester accessibles, oubliant ainsi toute une partie de la population, dont les plus précarisés… L’exclusion numérique venant ainsi exacerber l’exclusion sociale…
Iels ont rempli des déclarations d’impôts, demandes des bourse d’études, d’allocations loyers, d’allocations de chômage, Iels ont fait des démarches bancaires, pris des rendez-vous en ligne, imprimé et téléchargé des documents pour et avec chaque personne qui se sont adressées à elleux. Iels étaient submergés de travail et au bord de l’épuisement mais tenaient bon en pensant que cette situation était passagère…
Or, lorsque les cafés ont ré-ouvert et que les compagnies aériennes ont repris leurs activités, les portes des services qui donnent accès à des droits aussi essentiels qu’un revenu de remplacement sont restées fermées…
Mis en ligne le 7 octobre 2022