Ana Belén Montes, soixante ans très bientôt…

Par Jac­que­line Roussie

EN LIEN :

La libé­ra­tion d’Ana est pré­vue pour le 7 jan­vier 2023, c’est encore bien loin…

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Ana Belén Montés

Le 28 février pro­chain, Ana Belén Mon­tés « fête­ra » ses 60 ans. En réa­li­té un bien triste anni­ver­saire pour elle qui vit cloi­trée et malade dans sa cel­lule. Son can­cer l’oblige a subir des séances de radio­thé­ra­pie. Depuis sa mam­mec­to­mie elle ne peut pas écrire, elle ne peut donc cor­res­pondre avec sa cou­sine Miriam. Elle télé­phone quand même tous les dimanches à sa mère qui réper­cute à Miriam les nou­velles. Vous avez ci-bas une tra­duc­tion de la lettre écrite par Miriam le 10 février trans­mise par le res­pon­sable de la coor­di­na­tion de la soli­da­ri­té pour Ana.

Le Pré­sident Oba­ma n’a mal­heu­reu­se­ment pas mis Ana dans sa liste des per­sonnes a qui il a accor­dé une réduc­tion de peine. Par contre nous nous réjouis­sons de celle du Por­to­ri­cain Oscar Lopez Rive­ra, après 36 ans d’emprisonnement. Il est main­te­nant assi­gné à rési­dence chez lui en atten­dant sa libé­ra­tion défi­ni­tive qui aura lieu à la mi-mai. C’est de lui dont parle Miriam dans sa lettre.

La libé­ra­tion d’Ana est pré­vue pour le 7 jan­vier 2023, c’est encore bien loin, et nous devons abso­lu­ment arri­ver à obte­nir du Pré­sident Trump une libé­ra­tion anti­ci­pée de cette femme courageuse.

Ce serait bien qu’à l’ occa­sion de son anni­ver­saire nous soyons nom­breux à envoyer une petite carte pos­tale à Ana. Elle com­prend le fran­çais, et ne serait-ce que lui dire qu’on pense à elle et qu’on l’embrasse, lui serait d’un grand récon­fort. Nous savons qu’elle ne la rece­vra cer­tai­ne­ment pas, mais elle sau­ra quand même, par quelque gar­dien, qu’elle a reçu du cour­rier. En plus l’administration péni­ten­tiaire ver­ra qu’Ana com­mence à être connue. Atten­tion à ne pas lui écrire un mot agres­sif envers l’administration des Etats-Unis ou autre, cela se retour­ne­rait contre elle, elle est dans une pri­son de haute sécurité !

Comme il faut comp­ter une bonne dizaine de jours pour l’acheminement du cour­rier jusqu’à la pri­son, ceux qui sou­haitent lui écrire doivent le faire sans trop tarder.

Son adresse :

Ana Belén Montés

N° 25037 – 016

FCM (Fédéral Medical Center) P.O. Box 27137

Fort Worth, TX 76127

USA

Pour avoir une idée de l’impact de ce que nous fai­sons et pou­vons faire, infor­mez nous de l’envoi de votre carte par un simple cour­riel à l’adresse : kakine.roussie@orange.fr. L’an der­nier, 261 per­sonnes nous avaient fait savoir qu’elles avaient envoyé une carte à Ana pour son anniversaire.

Jac­que­line Roussie.

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Chers tous, je vous embrasse

Mer­ci de conti­nuer à être soli­daires d’Ana. Comme il se doit nous avons éprou­vé des sen­ti­ments très divers : Une grande joie pour le triomphe que repré­sente pour le peuple de Por­to Rico (et pour les autres cama­rades soli­daires) le retour d’Oscar dans son pays et auprès des siens. Et d’un autre côté la tris­tesse de voir qu’Ana n’a pas été libérée.

Comme vous le savez, Ana se remet d‘une mam­mec­to­mie et est actuel­le­ment trai­tée par radio­thé­ra­pie. Ce trai­te­ment est déjà très angois­sant pour n’importe quelle femme, alors à plus forte rai­son quand elle se trouve en pri­son, loin de ceux qui lui sont chers et de la pos­si­bi­li­té d’explorer des trai­te­ments alter­na­tifs. Cela a été très dif­fi­cile et dou­lou­reux, vous pou­vez l’imaginer. Ana a sur­vé­cu à tant, a résis­té à des condi­tions d’enfermement si hostiles…

Je n’ai pas reçu de lettres d’elle depuis son opé­ra­tion, car elle ne peut se ser­vir de sa main droite. Néan­moins, elle a un contact télé­pho­nique avec sa mère. Elle est tou­jours l’objet de mesures admi­nis­tra­tives d’extrême sécu­ri­té, rai­son pour laquelle je m’exprime avec précautions.

A Por­to Rico le Groupe de Tra­vail conti­nue­ra à appuyer Ana. Main­te­nant plus que jamais nous en avons besoin. Notre objec­tif prin­ci­pal est de faire connaître son cas dans ses justes pers­pec­tives : les prin­cipes pour les­quels elle a lut­té, la situa­tion his­to­rique qui a été à l’origine de son action, la mala­die dont elle souffre.

Je com­prends qu’une cam­pagne édu­ca­tive fera bas­cu­ler l’opinion publique en sa faveur, c’est à mon sens, une chose indis­pen­sable pour plai­der pour sa libé­ra­tion. Je com­prends aus­si que la façon dont Ana se sen­ti­ra appuyée et aimée ren­dra moins dur son enfer­me­ment. Je pense qu’il est vital d’insister sur l’appui huma­ni­taire que mérite son cas. Nous ne devons pas non plus oublier le virage his­to­rique pro­vo­qué par les décla­ra­tions faites il y a deux ans par Obama.
Beau­coup de cama­rades qui tra­vaillent dans le Groupe ont aus­si tra­vaillé pour la libé­ra­tion d’Oscar. Sa libé­ra­tion nous a ins­pi­ré en tant que peuple. Un peuple uni, com­bat­tif, et qui per­sé­vère dans ses objec­tifs, et finit par vaincre. J’ai confiance dans le fait que la lutte pour Ana va se diver­si­fier et s’amplifier.

Nous fête­rons son anni­ver­saire le dimanche 26 février avec musique, poé­sie, et pein­tures, toutes ins­pi­rées d’Ana. Nous avons et conti­nue­rons à par­ti­ci­per aux fes­ti­vals popu­laires, aux ren­contres reli­gieuses et cultu­relles, aux mani­fes­ta­tions artis­tiques, et à toutes les oppor­tu­ni­tés pour expo­ser son cas. Sou­hai­tons que nous puis­sions par­ler direc­te­ment avec elle !

Nous ne savons pas ce qui va se pas­ser avec l’actuel gou­ver­ne­ment. Nous ne savons rien. Mais ne nous fer­mons à aucune éven­tua­li­té. Pour cela il est impor­tant de conti­nuer à faire connaître Ana. Je rêve que le jour de sa libé­ra­tion nous soyons nom­breux à la connaître, pour pou­voir la rece­voir et l’embrasser comme elle le mérite.

Mer­ci de ne pas l’oublier, et comme dit Sean, Has­ta la vic­to­ria, Siempre !

Avec affec­tion et gratitude.

Miriam Montes Mock (sa cou­sine germaine)