Ceux qui subissent jour après jour, depuis tant d’années, loin d’ici, la personnalisation médiatique des démocraties latino-américaines pour en faire des « dictatures » ou des « populismes » seraient sans doute étonnés de connaître les réactions des mouvements sociaux et des gouvernants latino-américains à l’annonce du décès du président Hugo Chavez à Caracas, ce mardi 5 mars 2013, à l’âge de 58 ans. Mais quel grand média dira le mélange de douleur, de fierté pour le travail collectif accompli, de mobilisation populaire et de volonté de vivre pour livrer les batailles de l’avenir, ce « tout ne fait que commencer » qui remplit ce soir les avenues, les places publiques du Venezuela ?
Evo Morales parle au peuple bolivien dès qu’il apprend le décès de Hugo Chavez, La Paz, 5 mars 2013
Parmi les nombreux leaders qui voyageront pour être présents aux côtés du peuple vénézuélien, il y a le brésilien Lula da Silva qui dit « son sentiment de fierté d’avoir vécu et travaillé aux côtés de Chavez, pour l’intégration de l’Amérique Latine et pour un monde plus juste », l’ex-président hondurien Manuel Zelaya et l’ex-président paraguayen Lugo, tous deux renversés par un coup d’État de l’oligarchie, et pour qui « Hugo Chávez est un de ces hommes qui ne meurent jamais parce qu’il est dans le coeur du peuple latino-américain », le président de l’Uruguay José Mujica qui exprime « sa confiance dans le peuple et dans la démocratie vénézuélienne » et explique que sa « douleur prend une autre dimension parce qu’ il n’a jamais connu quelqu’un d’aussi généreux » et salue « un militant de première ligne, un des plus grands hommes d’État et visionnaires de notre Amérique », le président équatorien Rafael Correa pour qui « Hugo, ce guerrier invincible dans les urnes, sera plus vivant que jamais, éclairant, guidant, inspirant ces révolutions irréversibles pour la souveraineté, la dignité, la vraie liberté, la justice, la joie, le bonheur » ou le Président de Bolivie Evo Morales, ému jusqu’aux larmes : « Nous sommes blessés par le décès du frère, du compagnon Hugo Chávez, mon frère solidaire, mon compagnon révolutionnaire, latino-américain qui a lutté pour la Grande Patrie comme le fit Simón Bolívar en donnant sa vie pour la libération du peuple vénézuélien. Je regrette de dire que les oligarchies impériales sont sûrement en train de faire la fête, que les médias et l’opposition à Chavez ont démontré leur inhumanité, leur incapacité de respecter un patient et un peuple qui souffre. Mais tant pis, le plus important est que nous luttons pour cette libération pour laquelle a lutté Chavez. Et les peuples qui luttent pour leur liberté, sont aujourd’hui unis : c’est le plus important. Chávez sera présent dans toutes les régions du monde, parmi tous les mouvements sociaux pour accompagner ces grands processus de changement, de construction de l’égalité, après tant d’années de soumission et de pillage ».
Hugo Chavez à la rencontre du peuple haïtien.
31 mars 2011, en Bolivie.
Avril 2009. Hugo Chávez offre à Barack Obama le livre d’Eduardo Galeano « Les veines ouvertes de l’Amérique Latine » lors d’un Somet des Amériques à Puerto España, Trinidad y Tobago.
Mars 2008. Chávez salue son homologue argentine, Cristina Fernández de Kirchner, à Caracas.
Concert à Caracas, août 2004. Photos publiées aujourd’hui par le chanteur cubain Silvio Rodriguez sur son Blog
Silvio Rodriguez et Hugo Chavez chantent ensemble
Source de l’article : blog de Thierry Deronne