ZIN TV développe collectivement et depuis plus de 10 ans un espace de création participatif et engagé. A travers ce projet nous défendons un modèle de communication sociale pour offrir une caisse de résonance aux travailleureuses en lutte, pour dénoncer le racisme systémique, le patriarcat et pour proposer un autre point de vue sur le réel.
Ces valeurs pour lesquelles nous militons valent aussi pour notre fonctionnement interne. Chez ZIN TV, personne ne revendique de position hégémonique ou de mandat de direction. Ce qu’un collectif nécessite, ce n’est pas une pensée héroïque mais une pensée fragile, structurante, attentive aux mouvements, aux signes et aux forces qui sous-tendent les pratiques collectives. Les présupposés et la vie d’un collectif ne vont pas de soi, c’est un processus permanent qui doit pouvoir être questionné et qui est toujours à construire.
A travers nos ateliers, nos publications, nos tournages, nos projections, nous avons soutenu une centaine d’organisations sociales et initié une multitude de militant.e.s au langage audiovisuel. Un projet de cette ampleur implique des choix et une organisation exigeante. Stimuler l’émergence d’autres regards, c’est prendre soin des témoignages qui nous sont livrés, dans un climat d’écoute et de bienveillance.
Rendre le sensible, politique : cette démarche documentaire est celle que ZIN TV entend appliquer à tous les niveaux.
Nos films ont pour vocation de servir les mouvements sociaux et de participer à construire d’autres récits. Nous pensons qu’un film peut devenir une arme pouvant libérer ou donner la force nécessaire pour se soulever et continuer à se battre. C’est cette conviction qui nous a réuni : Tenter de démocratiser la pratique documentaire. Les urgences politiques et l’apprentissage collectif peuvent nous amener à faire des choix maladroits. Nous sommes à l’écoute des critiques. Chaque projet est collectivisé sans arrogance.
Militer pour une pluralité du spectre médiatique, c’est penser l’accessibilité de la formation, de la production et de la diffusion des réalisations. Chez ZIN TV tout est en accès libre : les ateliers, les publications, les projections, les films, les outils pédagogiques. Le poids économique de notre activité ne repose ni sur les participant.e.s filmeur.euse.s, ni sur la communauté qui nous regarde, ni sur les structures partenaires qui viennent alimenter de récits l’Histoire populaire que nous donnons à voir.
Notre activité doit être reconnue comme une mission de service public et nous revendiquons le choix de porter ce débat, pour nous et pour d’autres, au sein des institutions. En 2015, nous avons obtenu une reconnaissance en tant qu’organisation d’éducation permanente qui finance depuis lors un salaire à mi-temps. Les autres sources de financement sont issues d’appels à projet et de productions ponctuelles. Pour les 8 personnes qui dédient leur temps au quotidien à ZIN TV, nous avons fait le choix de mutualiser ces financements pour accorder une importance équivalente à des projets non finançables, assurer un paiement mensuel qui reste symbolique (400€/mois en moyenne) et équiper la structure de matériel de tournage et de montage accessibles à toustes.
Les compromissions institutionnelles qui pourraient en découler sont régulièrement discutées et pesées par l’équipe des permanent.e.s et au sein d’une assemblée générale composée de 16 membres venant d’horizons différents : associatif, syndical, culturel.
ZIN TV a toujours été et restera un projet pédagogique, artistique et politique en soutien aux luttes sociales. Nous travaillons sans compter pour que cette utopie puisse grandir, se pérenniser et (nous) survivre.