Glezos : “Je demande au Peuple Grec de me pardonner d’avoir contribué à cette illusion”

D’aucuns prétendent que, pour obtenir un accord, il faut savoir céder. En tout premier lieu, entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être question de compromis, tout comme cela est impossible entre l’occupé et l’occupant. La seule solution c’est la liberté.

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Depuis Bruxelles, Mano­lis Gle­zos fou­droie le gou­ver­ne­ment à pro­pos des manœuvres durant les négo­cia­tions avec les créan­ciers et du chan­ge­ment de dis­cours de SYRIZA. Il rap­pelle qu’ “entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être ques­tion de com­pro­mis, tout comme cela est impos­sible entre l’occupé et l’occupant. La seule solu­tion c’est la liberté”.

Par un article qu’il signe depuis Bruxelles où il se trouve, le dépu­té euro­péen SYRIZA, Mano­lis Gle­zos, cri­tique de manière par­ti­cu­liè­re­ment acerbe les manœuvres gouvernementales.

“Chan­ger le nom de la troï­ka en « ins­ti­tu­tions », celui du mémo­ran­dum en « accord » et celui des créan­ciers en « par­te­naires », ne change en rien la situa­tion anté­rieure”, écrit le cadre his­to­rique de la Gauche qui appa­raît déçu des der­niers déve­lop­pe­ments entre la Grèce et ses créanciers.

“Plus d’un mois est pas­sé et la pro­messe n’est tou­jours pas trans­for­mée en acte. Dom­mage et encore dom­mage. Pour ma part, je demande au Peuple Grec de me par­don­ner pour avoir contri­bué à cette illu­sion”, écrit-il en invi­tant les amis de SYRIZA à par­ti­ci­per dans les plus brefs délais à un dia­logue sur le par­cours du par­ti et les manœuvres en cause.

L’article de Mano­lis Gle­zos a été publié aujourd’hui sur le site du Mou­ve­ment ‘Citoyens Actifs’ :


Chan­ger le nom de la troï­ka en « ins­ti­tu­tions », celui du mémo­ran­dum en « accord » et celui des créan­ciers en « par­te­naires », ne change en rien la situa­tion antérieure.

L’on ne change pas non plus, bien enten­du, le vote du peuple Grec aux élec­tions du 25 jan­vier 2015.

Il a voté pour ce que SYRIZA avait pro­mis : abo­lir le régime d’austérité qui n’est pas seule­ment une stra­té­gie de l’oligarchie alle­mande mais aus­si de celle des autres pays créan­ciers de l’Union euro­péenne et de l’oligarchie grecque.

Nous abo­lis­sons les mémo­ran­dums et la troï­ka, nous abo­lis­sons toutes les lois de l’austérité.

Au len­de­main des élec­tions, d’une seule loi, nous abo­lis­sons la troï­ka et ses effets.

Un mois est pas­sé et cette pro­messe n’est tou­jours pas trans­for­mée en acte.

Dom­mage et encore dommage.

Pour ma part, je demande au Peuple Grec de me par­don­ner d’avoir contri­bué à cette illusion.

Mais, avant que le mal ne progresse.

Avant qu’il ne soit trop tard, réagissons.

Avant toute chose, par le biais d’assemblées extra­or­di­naires, dans toutes les orga­ni­sa­tions, quel qu’en soit le niveau, les membres et les amis de SYRIZA doivent déci­der s’ils acceptent cette situation.

D’aucuns pré­tendent que, pour obte­nir un accord, il faut savoir céder. En tout pre­mier lieu, entre l’oppresseur et l’oppressé, il ne peut être ques­tion de com­pro­mis, tout comme cela est impos­sible entre l’occupé et l’occupant. La seule solu­tion c’est la liberté.

Mais, même si nous accep­tions cette aber­ra­tion, ce que les gou­ver­ne­ments anté­rieurs ont fait avec le chô­mage, l’austérité, la pau­vre­té, les sui­ci­dés, en sou­te­nant les mémo­ran­dums, va bien au-delà de toute limite de compromis.

Mano­lis Gle­zos, Bruxelles, le 22 février 2015

Source : news247.gr