C’est avec étonnement que l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) a vu son nom associé à ceux des Ambassades israélienne et états-unienne dans le cadre du festival de cinéma « Sous un même soleil » organisé par l’Institut pour la Mémoire Audiovisuelle Juive (IMAJ).
IMAJ avait pris l’initiative de nous contacter pour une participation à ce festival, dont l’objet est de faire connaître des productions cinématographiques qui mettent en valeur les relations entre les peuples qui vivent sur la terre d’Israël/Palestine. Nous en avions accepté le principe. En aucune façon IMAJ ne nous avait annoncé l’implication d’ambassades.
Or l’UPJB adhère à l’appel international de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) qui vise, comme par le passé vis-à-vis du régime d’apartheid sud-africain, à exercer une pression pacifique sur Israël pour le contraindre à appliquer le Droit International. Cela ne nous empêche pas d’organiser régulièrement, comme nous l’avons toujours fait, des activités publiques avec des artistes, intellectuels et militants israéliens qui nous intéressent, par exemple parce qu’ils critiquent la politique de leur gouvernement : le boycott s’applique, selon nous, non pas aux groupes et individus en vertu de la nationalité israélienne, mais à la politique d’occupation du gouvernement israélien et tout ce qu’elle implique (massacre de la population civile de Gaza, blocus de Gaza, colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, répression politique, …).
Nous avons découvert après-coup le patronage de l’Ambassade d’Israël au festival “Sous un même soleil” et l’absence dans ce cadre de l’Ambassade de Palestine, dont la participation aurait donné une cohérence au thème général de rapprochement entre les peuples vivant sous le soleil d’Eretz Israël / Palestine historique. Nous nous nous sommes sentis pris au piège et avons finalement décidé de nous désolidariser du festival. En aucune manière, nous ne voulons cautionner Israël en tant qu’Etat occupant et colonisateur.
Le CA de l’UPJB, 24 octobre 2014
Source de l’article : UPJB
Vous avez peut-être été informé de la tenue prochaine du “Brussels Jewish Film Festival” et peut-être, comme de nombreux organismes et personnes sympathisants de la défense des Droits de l’Homme et la cause du peuple palestinien, avez-vous envisagé d’y assister, voire d’apporter votre collaboration.
Permettez-moi de vous mettre en garde contre cette manifestation.
Comme vous pourrez le constater plus loin, sous une présentation séduisante, ce festival est en réalité une opération de propagande qui a déjà piégé de nombreux citoyens, militant pour une paix juste et opposés au régime sioniste de Mr Netanyahu.
Croyez bien que c’est une tâche extrêmement désagréable pour moi d’avertir des amis dont certains ont déjà, sans doute en toute bonne foi, apporté leur soutien ou annoncé leur participation à un événement qui fait partie d’une campagne orchestrée dans divers pays européens.
C’est ainsi que début octobre, des citoyens français ont mené une action contre un festival de ce type qui se déroulait à Carpentras (infos et video sur, notamment, www.ism-france.org)
Comme vous pourrez le constater à la lecture du programme, (dossier de presse et affiche de l’extension à Liège ci-joints) ce festival, qui se prétend centré sur “les relations et les liens qui se sont tissés entre juifs, musulmans, druzes, israéliens et palestiniens”, est en réalité élaboré dans la droite ligne de la politique de propagande actuelle de gouvernement israélien qui vise à :
• Montrer une image positive du régime en occultant complètement la réalité du terrain (massacres de Gaza, colonisation, lois d’apartheid, assassinats journaliers, etc.)
• Réaliser des films qui jouent sur l’émotionnel, montrant un Israélien altruiste et de haute moralité ouvrant les bras à son “frère” palestinien”.
• Créer des personnages de Palestiniens rejetant la lutte (toujours appelée terrorisme) pour la collaboration avec ses généreux et pacifiques amis.
Qu’on en juge !
Résumé du Programme (infos complètes dans le dossier de presse)
Fictions
• “Arabani” raconte les avatars d’un Druze qui avait épousé une Juive, retournant dans son village et se heurtant à une communauté druze hostile.
• “Bethléem” est un thriller : un jeune Palestinien qui se veut fidèle au Shin Bet est confronté aux activités terroristes de son frère.
• ”Boreg” (“Selfmade”) relate, sur le mode de la comédie, l’histoire de 2 femmes, l’une israélienne et l’autre palestinienne, se retrouvant à vivre la vie de l’autre à la suite d’une confusion à un check-point… On devine laquelle est la mieux lotie
• “Sous le même soleil” raconte la lutte solidaire de deux hommes d’affaires (Israélien et Palestinien) voulant créer une entreprise de panneaux photovoltaïques
• ”Strangers” est l’histoire des amours contrariés d’une Palestinienne et d’un soldat israélien
• “Kidon” relate l’enquête du Mossad sur un assassinat dont il est accusé… Et innocent, bien entendu
Documentaires
• ”Abie Nathan, la voix de la paix” retrace le parcours du fondateur de la radio libre “La Voix de la Paix” qui émettait d’un cargo en face de Tel Aviv.
• “Dancing in Jaffa” est le portrait d’un professeur de danse qui a comme projet de faire se rencontrer et danser ensemble enfants israélien et israélo/palestiniens de Jaffa… Les enfants de Gaza ne sont pas invités ?
• “Frères de Coeur” La belle histoire d’un “arabe” d’Israël vivant grâce au coeur d’un soldat “juif” tué par les Palestiniens
• “Juifs et Musulmans, si loin, si proches” retrace les 1400 années de relation entre Juifs et Musulmans… du point de vue sioniste, évidemment.
• “Le Prince Vert” est le portrait d’un des fils d’un chef du Hamas, de ses dix années de collaboration avec le Shin Bet et de sa conversion au christianisme.
• “Life Sentences” retrace les tribulations d’une mère juive, mariée à un arabe qui se révèle être un “terroriste”, racontées par son fils.
• “Life as rumor”est un film autobiographique du fils du général Dayan, présenté comme le “Kennedy israélien”
Sans équivoque, non ?
J’ajouterai que les organisateurs de la manifestation avancent “masqués” dans la mesure où ils ne disent rien de leur accointance avec des associations sionistes de droite extrême ni des soutiens financiers d’Israël.
Il est pourtant évident, pour tout professionnel de l’audiovisuel, que ce festival est surdimentionné par rapport au public potentiel et que le budget doit être assez important quand on voit le nombre d’invités étrangers, venant notamment d’Israël et des USA.
Le nombre d’organismes cités comme “partenaires” est, interpellant… Et un peu attristant pour un démocrate.
Sont-ils solidaires de cette entreprise de propagande ?
Ont-ils cru que la manifestation apportait du positif pour le respect des lois internationales ou qu’elle allait dans le sens d’une justice pour les Palestiniens ?
Ont-ils été piégés par le marketing spécieux des organisateurs?.…
Quelles que soient les réponses, il m’apparaît qu’un citoyen solidaire des droits humains ne peut que s’opposer à cette manifestation indigne !
Rudi Barnet