Chaque jour, la nécessité devient criante de former un comité, un club, une association ou un mouvement de pays illégitimement sanctionnés par les États-Unis.
En vertu du droit international, rien ne justifie de continuer à accepter des mesures arbitraires prises par le gouvernement étasunien au détriment des pays qui ne respectent pas ses instructions.
Le respect de la souveraineté de chacun des pays qui composent la communauté internationale est une exigence fondamentale pour garantir la coexistence pacifique, et plus encore en cette période où l’humanité est confrontée au défi le plus difficile de son évolution historique.
C’est pourquoi il est urgent de mettre un terme à ces actions arbitraires et d’entamer une contre-offensive, acceptée par les pays qui ont été lésés, qui fera sentir au pays agresseur et à ses complices la rigueur de leur poids géopolitique.
Dans une large mesure, la Chine l’a déjà fait par des réponses symétriques suite aux mesures prises par Washington contre l’économie chinoise. Il faut s’attendre à ce que d’autres mesures similaires — davantage de boycott sur les produits et les entreprises des pays agresseurs, ainsi qu’une coordination commune pour atténuer les effets néfastes des sanctions — non seulement fassent reculer les pays impérialistes, mais renforcent également le bloc des pays attaqués, ce qui leur permettrait d’imposer une fois pour toutes une coexistence respectueuse, harmonieuse et pacifique.
Comme précurseur de cette proposition, le Mouvement des pays non alignés (MNA) a accepté en juin 2019 d’installer un groupe de travail pour étudier les effets des sanctions. C’est le gouvernement du Venezuela, par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères Jorge Arreaza, qui a promu cette initiative. “Notre mouvement va mettre en place un groupe de travail qui se consacrera à voir comment les pays font face et surmontent les effets de ces sanctions”, a déclaré le ministre.
Quelques mois plus tard, déjà en cette singulière année de pandémie, le député iranien, Mohammad Reza Mirtajaldini, a préconisé la création d’un club de pays sanctionné par les États-Unis. Le législateur persan a déclaré que le gouvernement américain impose des sanctions à ceux qui défendent des positions contraires à ses diktats, il est donc utile de former un club — c’est ainsi qu’il l’a appelé — afin d’améliorer les relations entre les pays sanctionnés, ainsi que de convenir de stratégies pour faire face aux mesures violentes qui ne respectent pas le droit international.
De nombreuses voix se sont déjà fait entendre pour répudier la conduite despotique des États-Unis. Mais après l’apparition de COVID-19, comme il est logique, les exigences des différents pays et organisations multilatérales pour mettre fin à l’unilatéralisme et à la politique de sanctions ont augmenté.
En ce sens, le 6 octobre dernier, un groupe important de pays, dirigé par la Chine, a lancé un appel catégorique à l’ONU pour mettre fin à l’arbitraire des États-Unis et de leurs alliés. L’ambassadeur de Chine à l’ONU, Zhang Jun, au nom d’une vingtaine de pays, a exigé que Washington “cesse d’imposer des embargos unilatéraux à d’autres pays, notamment parce qu’ils affectent la lutte mondiale contre la nouvelle pandémie de coronavirus, qui provoque la COVID-19”. La déclaration a été signée par l’Iran, le Venezuela, le Nicaragua, Cuba, la Biélorussie, la Corée du Nord et la Russie, entre autres.
Cependant, tout indique que le gouvernement des États-Unis ne cessera pas sa politique de harcèlement et de pression sur tous ceux qui, aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, remettent en cause son hégémonie. De nombreux éléments indiquent que le déclin étasunien serait la cause principale de ce comportement de plus en plus belliqueux.
D’où l’urgence de rompre avec une organisation internationale de pays sanctionnés qui décident d’unir leurs efforts pour confronter ouvertement les États-Unis, avec la possibilité certaine d’y ajouter d’autres pays qui n’ont pas été sanctionnés mais qui voient dans cette pratique une menace concrète à leur pouvoir de décision souverain.
L’heure est venue. Il serait très dangereux de continuer à attendre. Nous savons que le navire impérialiste fuit de partout. Il n’est ni possible ni pratique d’attendre qu’une implosion se termine une fois pour toutes avec l’arrogance étasunienne. À bien des égards, les États-Unis sont probablement encore la première puissance mondiale, même s’il reste à voir ce qui se passerait s’ils serait confronté à un bloc de pays qui, ensemble, sont bien supérieurs.
Est-ce un grand risque pour les pays sanctionnés de faire un bloc pour s’opposer aux Américains ? Sans doute, mais nous devons garder à l’esprit que la planète et l’humanité sont en danger chaque jour, tant que l’élite étasunienne continuera à exercer de manière irresponsable le pouvoir qu’elle détient encore.