Depuis ce vendredi 15 janvier, 6936 mètres carrés anciennement utilisés par Opel — situés au 552 chaussée de Gand à Molenbeek — sont occupés afin de reloger une partie des 200 personnes sur le point de se faire expulser de chez elles à Jette. L’ouverture de cette nouvelle occupation à Molenbeek fait suite à celle de l’Hospitalière, ancienne clinique saint-gilloise devenue la maison de 80 personnes depuis le 18 décembre. Cette action annonce le lancement d’une campagne de “réquisitions solidaires”.
En tant que collectifs et associations de personnes avec et sans-papiers, d’acteur·ices du droit au logement, d’habitant·e·s de Bruxelles, nous nous organisons une nouvelle fois avec nos moyens pour faire respecter le droit au logement et demander la régularisation de personnes sans-papiers.
Nous continuerons à ouvrir et occuper des bâtiments vides tant que les pouvoirs publics n’apporteront pas de réponses structurelles suffisantes à la crise sociale et sanitaire. En lançant une campagne de réquisitions, nous affirmons que nous sommes décidé·e·s à nous organiser face à l’absurdité des milliers de bâtiments vides alors que des centaines de gens dorment dehors dans notre ville. L’ouverture d’une dizaine de squats a permis de loger plusieurs centaines de personnes pendant le confinement du printemps 2020. Aujourd’hui, nous voulons visibiliser cette réponse solidaire et auto-organisée, tout en réfutant l’idée que cela constitue une solution structurelle et suffisante. C’est aux pouvoirs publics d’en faire une priorité.
Nous demandons la fin de la criminalisation des occupations et du squat, la réquisition publique de bâtiments vides, la fin des expulsions et surtout des moyens pour assurer des logements dignes pour toutes et tous. Cela doit notamment se traduire par une accélération de la production de logements sociaux et un encadrement des loyers sur le marché privé car ces derniers sont devenus devenus impayables pour les habitant·e·s de Bruxelles. Le droit à la dignité doit primer, se loger est un besoin fondamental”.
Nous dénonçons également la politique migratoire actuelle, elle aussi responsable de la précarité de nombreuses personnes, sans-papiers et migrant·e·s en transit. En plus de la crise Covid, ces personnes doivent endurer des délais d’attente de plusieurs années dus au traitement des dossiers, le règlement Dublin qui déporte des personnes du jour au lendemain de leur pays d’accueil, l’accès aux soins médicaux entravés : ce sont quelques-unes des conséquences catastrophiques d’une politique migratoire inhumaine qui sévit sur la vie de plus de 2 millions de personnes en Europe. Le respect de leurs droits fondamentaux demande un changement de politique, via la régularisation des personnes sans-papiers, l’ouverture des frontières, la libre circulation, la fermeture des centres fermés et la création de voies migratoires sûres et légales.
La Campagne de Réquisitions Solidaires appelle à la prise de conscience et à la mobilisation de tous·tes, la solidarité est indispensable, aujourd’hui plus que jamais. En 2021, prenons les choses en main !