Monsieur Yves Leterme,
Madame Joëlle Milquet
Monsieur Melchior Wathelet,
Nous, citoyens, sommes très inquiets de la situation des refugiés Pakistanais présents à Ixelles et nous nous adressons à vous, responsables belges de l’immigration, pour vous demander de prendre en considération le risque énorme d’un retour forcé au Pakistan et de leur accorder un droit au séjour et au travail en Belgique.
Pour rappel, certains de ces Pakistanais sont en Belgique depuis plusieurs années, voire pour certains depuis 6, 8 et même 10 ans. Le Pakistan est aujourd’hui en conflit permanent contre les Talibans : la guerre en Afghanistan se propage dans ce pays et pousse les Talibans à se replier au sud de la frontière où ils ont établi des bases arrières, asservissent les populations locales et font régner la terreur dans toute la région ; outre les Talibans, les forces militaires régulières, les bombardements alliés et les luttes claniques rivalisent de cruauté pour rendre cette région inhabitable. Nous avons recensés et documentés plus de 500 incidents (attaques à la bombe, attaques de drones, affrontements, exécutions etc.) depuis 2007, et le rythme ne semble pas faiblir sur les derniers mois. Les zones de conflits ne se comptent plus, comme en attestent les communiqués et rapports du HCR.
Par ailleurs, le ministère belge des Affaires étrangères, comme ceux d’autres pays européens, recommande instamment aux touristes belges de ne pas se rendre au Pakistan, notamment au Nord, à cause de la dangerosité permanente. Doit-on en conclure que ce que la Belgique proscrit pour ses ressortissants n’est pas applicable aux réfugiés qui ont fui ces horreurs ? Y aurait-il deux poids, deux mesures en fonction de l’origine en Belgique, terre des droits de l’Homme ?
Les réfugiés pakistanais refusent de s’alimenter car ils considèrent que c’est leur seul et dernier recours après les refus multiples opposés à leurs demandes individuelles de protection et d’asile, devant la promesse non tenue d’ouverture de négociation sur un permis de séjour de 6 mois assorti d’un permis C, et face au mutisme obstiné du Cabinet depuis plus d’un mois maintenant. La grève de la faim a atteint son 38ème jour ce vendredi 5 août avec son cortège de conséquences médicales et psychologiques pour ces personnes qui étaient en mauvaise santé avant.
Comment justifier un tel silence des autorités face à cette souffrance ?
Comment justifier le simple rejet à la rue, sous la pluie, intervenu le 19 juillet sous des prétextes humanitaires ?
Depuis lundi dernier, l’observation du Ramadan, fête religieuse pour les refugiés pakistanais, accroît encore les risques car ils ne boivent que très peu d’eau.
Nous vous engageons à faire preuve d’humanité et de courage politique pour redonner à ces pakistanais l’envie de vivre en toute dignité dans notre pays, qui se veut en pointe en matière de respect et de promotion des droits de l’Homme.
1. Yves Leterme — fax 02/512 69 53 info@premier.fed.be ou http://www.yvesleterme.be/fr/question-pour-yves
2. Joelle Milquet — fax 02/220 20 67 milquet@milquet.belgium.be
3. Melchior Wathelet — 02 790 57 99 info@wathelet.fed.be